VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE : LA CELLULE GENRE ET DÉVELOPPEMENT ET LE MOUVEMENT FÉMINISTE S’ASSOCIENT DANS LA LUTTE

La Cellule Genre et Développement du Mali (CELGED-Mali) et le Mouvement Féministe du Mali (MFM) ont organisé conjointement, une journée de débats sur les violences basées sur le genre, le 10 décembre 2022 au Mémorial Modibo Kéïta. C’était dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, édition 2022.

La Chargée de communication Maïmouna Traoré a souhaité la bienvenue aux participants-tes et situé la journée dans son contexte. Pour elle, les objectifs de la rencontre sont entre autres la sensibilisation sur les violences basées sur le genre au Mali ; la connaissance des deux associations que sont CELGED et le Mouvement féministe et le contenu de l’avant–projet de loi sur les violences basées sur le genre, élaborée et soumis pour adoption depuis 2017.

 

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La présidente du Mouvement féministe du Mali, Mme Diarra Djingarey Maïga a pris la parole pour faire l’historique du MFM qui est aussi un réseau d’associations et d’ONG de défenseurs-res des droits humains, c’est un espace d’échange d’expériences, d’interaction, de partages fructueux, d’analyses et de synergie entre les femmes leaders de différentes générations, de divers horizons (jeunes femmes leaders urbaines et rurales, féministes, activistes des droits des femmes et des filles, académiciennes, actrices de la société civile, des secteurs publics et privés).

 

Maïmouna Traoré a présenté la Cellule genre et développement, un autre réseau d’étudiants-tes formés-es par l’Institut des hautes études internationales pour le développement IHEID et l’IPD/AOS de Ouagadougou et les activités entamées par le réseau. Maïmouna Tounkara Bagayogo a évoqué les formations diplômantes offertes par cette école et a incité les participants à s’y inscrire massivement.

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Fatoumata Traoré Samaké, la Secrétaire à la formation de CELGED-Mali, a fait un exposé sur les violences basées sur le genre et les pratiques néfastes au Mali. Selon elle, d’avril à juin 2022, trois mille cent quatorze (3114) cas d’incidents de VBG ont été enregistrés, 30% de viol, 18% d’agression sexuelle y compris les MGF (mutilations génitales féminines), 13% des violences psychologiques, 10 à 15 % de cas de mariages forcés et des dénis de ressources et d’opportunités, 14% d’agressions physiques. Pour elle, au Mali, il existe six (6) types de VBG à savoir le viol ; les agressions sexuelles ; les agressions physiques ; le mariage d’enfants ; le déni de ressources, d’opportunités ou de services ; et les maltraitances psychologiques ou émotionnelles.

Elle ne s’est pas contentée d’énumérer lesdites violences mais aussi, les efforts entrepris sur le plan national et international pour les éradiquer. Elle a conclu que ces efforts trouvent leur couronnement dans l’adoption d’une loi sur les violences basées sur le genre qui continue à faire polémique pendant que des milliers de vies de femmes et de filles sont en danger.

Pour la deuxième conférencière, Mme Diarra Djingareye Maïga. présidente du MFM et Secrétaire exécutive de Femmes et Droits Humains, le changement en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes ; la cessation de tout geste incitant à l’augmentation du taux de violences à l’encontre des femmes, demandent l’implication de tous. « Nous comptons sur la volonté politique et demandons à notre cher Maliba de faire référence aux instruments juridiques ratifiés au nom des femmes. Il nous faut des actions plus fortes pour lutter contre ce fléau. Chacun doit agir à son niveau. Vivre sereinement est un droit fondamental ».

C’est sur le contenu de l’avant-projet de loi que Diarra Djingarey Maïga s’est appesantie. Elle est partie de son historique à l’étape actuelle d’avant-projet, en prenant le soin d’expliquer article par article. A noter que les deux exposés ont été fait en français et en Bamanan kan.

Par ailleurs, les conférencières ont exprimé la nécessité de rassembler les filles autour des cercles de formation et d’apprentissage sur les droits sexuels et reproductifs et le genre. Elles ont invité les autorités à faciliter l’accès, le maintien et le renforcement des capacités des filles en situation difficile à travers des campagnes d’inscriptions gratuites à l’école. Et d’interpeller la transition à mettre les droits des femmes comme droit fondamental dans l’avant-projet de la nouvelle Constitution.

À l’issue de la journée, des recommandations ont été faites pour mieux mener la lutte contre le fléau. Une déclaration commune a été rédigée appelant les autorités à prendre les mesures nécessaires pour faire adopter la loi sur les violences basées sur le genre au Mali.

La Rédaction

 

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