Dans le cadre de la célébration de la journée panafricaine des femmes, la Fondation Femmes d’Afrique-Mémorial de Rufisque/Comité national du Mali (FAC-MR), a organisé une conférence sur la politique nationale du genre. C’était à son siège à Dar Salam, en commune III du District de Bamako. Ladite conférence en prélude à la journée du 31 juillet, était animée par l’ancienne Ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké. Ont pris part à cette conférence, d’anciennes ministres, la présidente de l’Organisation Panafricaine de la Femme(OPF), Mme Diallo Kama Sakiliba, Mme le Maire de la commune III Mme Djire Mariam Diallo et plusieurs organisations de la société civile.
Le thème de la conférence faisait en quelque sorte le bilan des 12 années d’existence de la politique nationale genre. Il s’intitulait : « 12 ans après l’adoption de la politique nationale genre au Mali, quel impact sur les femmes et spécifiquement les femmes rurales ». Mme Diallo Bah, secrétaire exécutive, a représenté le discours de Mme Keita Aoua Thiero, la présidente de la Fondation femmes d’Afrique mémorial de Rufisque (FAC-MR). Elle a affirmé que « C’est avec un réel plaisir que la Fondation Femmes d’Afrique et Culture – Mémorial de Rufisque, vous accueille dans sa salle de réunion et vous remercie d’avoir accepté de participer à la célébration de la journée Panafricaine des Femmes ».
Ensuite, elle a fait un bref retour sur la création de la Fondation, une initiative des premières enseignantes du Mali formées à l’Ecole Normale Fédérale de Rufisque et qui ont pris part aux luttes syndicales et politiques de notre continent. A-t-elle dit avant d’ajouter que ces pionnières ont participé à toutes les instances qui ont conduit à la création de l’Organisation Panafricaine des Femmes. En effet, deux Rufisquoises, Mme Sow Aissata Coulibaly et Mme Attaher Jeannette Haidara faisaient parties de la délégation malienne qui participa à la rencontre du 31 juillet 1962 à Dar Es Salaam (Tanzanie) ayant abouti à la création de la Conférence des Femmes Africaines, la première organisation de femmes d’Afrique, a rappelé Mme la secrétaire exécutive.
Ainsi, de 1962 à 1968, le siège du Secrétariat Général de la Conférence des Femmes Africaines était au Mali et était dirigé par la Guinéenne Jeanne Martin Cissé, une Rufisquoise. C’est Mme Keita Aoua Thiero qui a personnellement dirigé la délégation malienne, au Congrès de Dakar en 1974, où une Journée de la Femme Africaine a été instaurée le 31 juillet en 1974.
Toujours, selon Mme Diallo Daoulé Bah, « le thème de la présente conférence revêt une grande importance pour la Fondation et pour toutes les maliennes. Il est important que chacune de nous s’approprie le contenu de la politique nationale genre, mais aussi de savoir, depuis son adoption, quel a été son impact sur la vie des maliennes, notamment celles des zones rurales » a déclaré Mme Diallo Daoulé Bah. Et pour terminer, elle a dit que la participation effective des femmes au développement socio-économique et politique du Mali, est gage de développement de notre pays et aussi gage de paix et de sécurité.
Pour la conférencière, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, juriste de formation, ancienne ministre et présidente de Wildaf-Mali, « ce document de Politique Nationale Genre du Mali (PNG-Mali), est le résultat d’un vaste processus de consultations régionale et sectorielle, qui a été conduit dans toutes les régions du Mali, au cours du premier semestre 2009. Par cette Politique Nationale Genre (PNG-Mali) le Mali entend concrétiser ses engagements nationaux, internationaux et africains au regard de l’édification d’une société démocratique et d’un État de droit dans lequel l’égalité entre les femmes et les hommes constitue une valeur fondamentale telle qu’inscrite dans la Constitution du pays du 25 février 1992.
Selon elle, La PNG-Mali a été élaborée en 2010 sous Amadou Toumani Touré, « c’est une feuille de route qui entend suivre le Mali pour relayer son niveau de Développement Humain et économique. La vision est de construire une société démocratique qui garantit l’épanouissement de toutes les femmes et les hommes, grâce au plein exercice de leurs droits égaux, fondamentaux ; et à une citoyenneté active et participative, à l’accès équitable aux ressources en vue de faire du Mali , un pays émergent, fort de sa croissance et fière de sa valeur de justice de paix, de solidarité et de cohésion sociale », a poursuivi Mme la ministre.
Sa communication s’est articulée autour de cinq axes majeurs : l’introduction, les réalisations majeures, l’analyses du cadre institutionnel, sa mise en œuvre, les défis et perspectives et le rapport d’évaluation de 2022. Elle a ensuite, terminé avec les grandes lignes après l’évaluation et les recommandations. Enfin, pour Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, « la mise en œuvre de la politique nationale genre, exige une forte mobilisation, une synergie de tous les acteurs, et soutenue par une réelle politique ». Ainsi, la conférence a pris fin par des questions réponses et des contributions de participants.
Mady TOUNKARA