LE FORUM SUR LA LUTTE CONTRE LA DÉSINFORMATION ET LES DISCCOURS DE HAINE POUR RENFORCER LES DROITS HUMAINS ET LA BONNE GOUVERNANCE AU MALI.

La Maison de la presse a servi de cadre à la tenue du forum sur la lutte contre la désinformation et les discours de haine, pour renforcer les droits humains et la bonne gouvernance au Mali. C’était le vendredi 24 octobre 2025. La rencontre était présidée par la Secrétaire générale de l’Alliance des professionnelles de la Presse Écrite du Mali (APPEM), Mme Bintou Danioko. Plus d’une trentaine de jeunes des clubs Rotaract de Bamako Golf, du Bénin et de Ouaga. sont outillés sur le thème de la désinformation et tous ceux qui en découlent. Cette journée est organisée grâce à l’appui financier de JDH avec l’APPEM.

Pour Mme Danioko, « l’APPEM tisse un lien de partenariat avec l’organisation canadienne »Journaliste pour les droits humains (JDH), depuis quatre ans. Ce partenariat se poursuit cette année avec la réalisation de ces deux forums. Pour rappel, le premier forum s’est tenu à Kati, le 30 août dernier, avec des responsables communautaires, des membres d’associations féminines et des jeunes sur le thème:  La viralité de la désinformation et des discours de haine sur les réseaux sociaux. »

Le Coordinateur du projet JDH, Moro Siaka Diallo a rappelé que « JDH est une organisation canadienne qui intervient depuis 2019, au Mali et est présente dans trente (30) pays. Elle outille les journalistes et les organisations communautaires sur les droits humains, pour être professionnel. Compte tenu de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali, le discours devient de plus en plus malveillant, ne donne pas de réponse sur le plan de la riposte. Tout le monde a besoin de connaître ses droits et devoirs. »

La conférencière, Dado Camara, pour une présentation participative a demandé aux participants de définir la désinformation qui est une fausse nouvelle créées et diffusées volontairement par quelqu’un pour nuire. Et la mésinformation créées et diffusées par erreur ( involontairement) par quelqu’un qui ne se rend pas compte que ces nouvelles sont fausses. Il en découle que les deux sont dangereuses, car elles peuvent pousser les gens ( individus et groupes), à l’erreur ou à prendre une décision inappropriée. Des exemples furent donnés par la conférencière sur la  désinformation pour une compréhension des participants.

Le discours de haine, qui est une forme de communication orale, écrite ou comportementale, attaque ou utilise un langage péjoratif ou discriminatoire, en référence à une personne ou à un groupe en raison de son identité, sa religion, son appartenance ethnique, sa nationalité et sa race etc. La combinaison de fausses nouvelles amplifiée par les réseaux sociaux et assaisonnée de discours de haine, peut être source d’instabilité, de révolte et de tueries. Des exemples ont été donnés par Moro Siaka Diallo sur Faso d’en jougou ( bon citoyen) et Faso den gnouma ( bon citoyen) de l’état actuel du Mali.

Les participants ont appris à identifier les principales sources de mésinformation et désinformation sur les réseaux. « Ne confonds pas les opinions et les avis sur le réseau social » a dit Moro Siaka Diallo. Il a recommandé d’examiner beaucoup les informations sur les réseaux sociaux avant l’utilisation. Les terminologies comme usurpation d’identité, micro ciblage, Deep-fakes sont des  dérives de la désinformation. Ainsi la deuxième présentation s’est portée sur :  Les femmes sont-elles affectées par les campagnes de mésinformation/ désinformation ?. Elles sont victimes d’harcèlement, intimidation, divulgation d’IDM, commentaires sexistes, tentatives de discrédit.

 Qu’est-ce que la désinformation genrée ?

C’est un sous ensemble de violences et d’abus misogynes contre les femmes utilisant des récits faux ou trompeurs bases sur le genre, a défini Mme Dado Camara  Un questionnement abordé par la conférencière « Comment voulez-vous que les femmes soient perçues en public » ? La conférencière recommande de mettre en avant des arguments d’autonomisation et de résilience de femmes, plutôt que de leur personne. L’égalité des droits entre les sexes concerne à la fois les femmes et les hommes, entres autres. Les participants ont parlé de leur Leadership au niveau de leur clubs, qui s’accentue beaucoup sur la compétence non sur le sexe. La promotion du genre est très pris en compte au sein de Rotaract Bamako Gold.

Quelques conseils pratiques ont été donnés pour lutter contre la désinformation. Fake news, les 10 astuces pour les repérer : Ne partagez pas parce qu’on vous le demande ; identifier la source de l’information ; regarder au-delà du titre ; remonter à la source de l’information etc. Un autre module débattu était « Qu’est-ce qu’une information? » L’information désigne des  faits, elle a trois critères ( un intérêt pour le public,  doit être factuelle, doit  être vérifiée. Identifier une rumeur d’une information. Les échanges ont porté sur les exemples de désinformation et mésinformation en donnant des exemples illustratifs, précis sur les deux concepts à travers le monde.

Les conséquences selon les lois de la diffusion des fausses nouvelles ont été abordées à travers  la Charte africaine des de l’homme et les différentes lois telles : la loi sur la cybercriminalité n°2019 056 05 décembre 2019 .Elle s’applique à toutes les informations sur le système d’information et moyen technologie dans le cyber espace dont les effets se produisent sur le territoire malien (réclusion de 5 à 10 ans, une amande de 5 millions) ; Le code pénal du 20 27 de 13 novembre ; La loi contre le discours de  haine. Enfin, la troisième thématique était la vérification des contenus textes images audio et vidéo en ligne, échanger sur les expériences personnelles avec ces plateformes digitales animé par Aliou Diallo. Le conférencier a donné des techniques et outils en lien avec la lutte contre la désinformation. Le conférencier a fait des exercices pour permettre aux participants de mieux comprendre les outils de vérification et comment s’y prendre.

La grande recommandation sollicitée fut la restitution des thématiques abordées à la base des associations par leur représentant. Les participants ont promis de donner des séances de sensibilisation au niveau de leur association, afin de réduire les conséquences liées aux thématiques de la désinformation et tous ceux qui en découlent.

Mady TOUNKARA

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