Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des droits des femmes, édition 2024, la Fondation des femmes d’Afrique et Culture-Mémorial Rufisque (FAC-MR) a organisé, le samedi 30 mars 2024, à la Bibliothèque Diop Sira Sissoko, à Darsalam en commune III, une conférence débat sur la représentativité des femmes à la vie publique et politique : défis, enjeux et perspectives. La cérémonie était présidée par le ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Dr Coulibaly Mariam Maïga.
La conférence a été animée par l’écrivaine, Pr Bintou Sanankoua, et modérée par l’ancien ministre Pr. Doulaye Konaté en présence de la Secrétaire exécutive (FAC-MR), Mme Daoulé Ba Diallo et de plusieurs anciennes ministres et militantes engagées pour la cause féminine.
Dans le discours de la présidente de la Fondation Mme Konate Aminata Traoré lu par son Secrétaire exécutive Mme Daoulé Ba Diallo, rappelle que la FAC-MR a été créée par les premières institutrices du Mali qui ont été formées à l’école normale fédérale de Rufisque entre 1938 et 1960 dont leurs portraits figurent dans la salle de réunion Traoré Jean Madeleine Soucko, au sein de la bibliothèque Sira Diop. Et d’affirmer qu’à leur tour, ces institutrices auraient formé des générations composées de filles et de garçons, ajoutant que certaines auraient même participé à des luttes syndicales et d’autres combats d’émancipation.
Parmi elles, la présidente de la Fondation va citer par exemple, le nom de Mme Sow Aissata Coulibaly qui fut déléguée du Soudan à la première conférence mondiale (FSM) à Budapest en 1956 où elle a attiré entre autres, l’attention sur le faible taux de scolarisation des filles dans les colonies ; la marginalisation des femmes par les syndicats. Avant de rendre un vibrant hommage aux femmes ayant emboitées le pas aux devancières dont la ministre Sangaré Oumou Ba, qui s’est farouchement imposée pour l’adoption de la loi numéro 2015-052 du 18 décembre 2018, portant sur la promotion du genre dans les instances de nominations et électives.
Par ailleurs, dans son exposé, la conférencière Pr. Sanankoua va déplorer le faible taux de représentativité des femmes dans les institutions publiques, une représentativité qui serait loin de faire la parité. Selon elle, les défis sont entre autres liés à la perception que l’on se fait de la question, l’inapplicabilité des textes adoptés pour les femmes, les pesanteurs sociaux, le manque de confiance que les femmes se font elles-mêmes.
En ce qui se concerne les enjeux et perspectives, Mme Sanankoua estime que la légitimité constituerait un des enjeux majeurs et de préciser au passage que cette légitimité devrait non seulement se mériter par la compétence, mais également, par une masse critique de compétence des femmes. Et de laisser entendre que pour faire face aux perspectives, « il nous faut de l’inclusivité et la représentation pleine et entière des femmes dans la vie publique et politique ».
Pour la ministre de tutelle, la journée internationale des femmes est l’occasion de renforcer le plaidoyer pour l’autonomisation des femmes et filles, l’égalité de genre et de faire un bilan sur la situation des femmes. Elle a ensuite ajouté que ladite journée internationale met en avant l’amélioration des droits des femmes et filles notamment, à travers la lutte pour la fin des inégalités entre les hommes et les femmes. « En voulant nous entretenir sur la représentativité des femmes, il est certain que nous nous enrichirons auprès de vous, puisque vos connaissances, vos riches expériences dues à vos parcours et à votre engagement pour la cause de la femme malienne, ne sont plus à démontrer », a indiqué la ministre Coulibaly Mariam Maïga ajoutant que la jeune génération a tout intérêt à se rapprocher des femmes qui composent la (FAC-MR), à s’entretenir avec elles, à les écouter pour que le combat des femmes du Mali puisse inspirer davantage et obtenir des succès.
Yacouba COULIBALY