BASSATA DJIRÉ : UNE DEVANCIÈRE DES FÉMINISTES PANAFRICAINES N’EST PLUS

Dembélé Sata Djiré dite Bassata est née à Bamako en 1932, institutrice, spécialisée plus tard en Anglais, elle est à la base du premier regroupement de femmes de l’Afrique de l’Ouest en 1959, l’Union des femmes de l’Ouest-Africain ( UFOA) et membre fondateur de l’Union des femmes du Soudan. L’une des cinq déléguées africaines à la conférence de la Fédération Démocratique Internationale des Femmes de 1958 à Vienne, en Autriche.  C’est cette Nieleni de l’émancipation des femmes qui nous a quitté ce 2 avril 2024, ses obsèques se sont déroulées le vendredi 5 avril 2024, à N’Tominkorobougou.

Née à Bamako en 1939, elle fréquente tôt l’École de filles de Bamako et y passe ses études primaires de 1941 à 1947.  Au Collège de Markala, elle fait ses études secondaires  jusqu’en 1950. Dembélé Sata Djiré est institutrice du Collège de filles de Bamako en 1951. C’est en 1966, qu’elle obtient le Certificat de stage de perfectionnement en Anglais aux États-Unis, précisément au San Jose State collège de Californie et titulaire du Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP) en 1967. Ainsi, elle exercera comme institutrice pendant quinze (15) ans et Six (6) autres années comme maîtresse d’anglais de second cycle à travers le Mali (Bamako, Bafoulabe, Ségou et Kadiolo).

Dembélé Bassata Djiré est incontestablement l’une des premières figures de défenseures des droits des femmes, à travers la création des premiers regroupements féminins dans le Soudan français et de l’Afrique.  Elle est aussi, une figure syndicale et politique de l’époque. Présente au IVème Congrès de la Fédération Démocratique Internationale des Femmes (FDIF), tenu à Vienne en Autriche en 1958. De là, elle eu l’idée de la création d’une Union des Femmes de l’Ouest Africain (UFOA) , qui a tenu son premier congrès à Bamako en 1959. Fondatrice de l’Union des Femmes du Soudan (UFS), avec Mme Jeanne Martin Cissé de la Guinée; Déléguée syndicale de l’École de filles de la Poudrière. De 1958 à 1960, elle est la Secrétaire générale de l’Intersyndical des Femmes Travailleuses du Soudan Français ; Secrétaire générale du Comité RDA de N’Tominkorobougou de 1956 à 1959 et du bureau des femmes de Kadiolo (RDA)..

Pour Madame Diallo Kama Sakiliba, vice-présidente de l’OPF « Madame Dembélé Sata DJIRE, affectueusement appelée Bassataest une figure incontestable du mouvement féminin et panafricain au Mali. Militante anticoloniale, Bassata Djiré était l’une des sept premières institutrices du Mali, syndicaliste, l’une des cinq délégués africaines à la conférence de la Fédération Démocratique Internationale des Femmes de 1958 à  Vienne, en Autriche. Femme d’action, panafricaniste convaincue, elle fut l’une des initiatrices de la Conférence des Femmes Africaines appelée plus tard, Organisation Panafricaine des Femmes (OPF) et du Congrès de l’Union des femmes de l’Ouest Africain en 1959 à Bamako, qui rassembla près d’un millier de participantes issues de la sous-région.

De la Chine à l’URSS, en passant par la Tanzanie et le Kenya, Bassata Djiré a porté son message et son action pour l’émancipation des femmes, construisant des ponts avec d’autres militantes engagées à travers le monde. Mais c’est toujours au Mali, que son engagement la ramène. Directrice d’école, elle travaille d’arrache-pied dans le secteur de l’éducation. Elle collabore étroitement avec les femmes issues des milieux ruraux, s’attelant à la promotion de l’alphabétisation, au développement d’activités génératrices de revenus, ainsi qu’à la sauvegarde de l’environnement à travers l’utilisation des foyers améliorés.

C’est une grande défenseure de la cause des femmes et de l’émancipation africaine qui nous quitte. Toute l’équipe de l’OPF, singulièrement le bureau de la Vice-Présidence pour l’Afrique de l’Ouest, siégeant à Bamako, qui a beaucoup travaillé avec elle, s’incline devant sa mémoire et présente ses condoléances les plus attristées à sa famille et à ses camarades de lutte. Notez ici, les condoléances émues de la Présidente honoraire de l’OPF, Madame Assétou Koité, qui a dirigé l’OPF des années durant. »

Maïmouna TRAORÉ/OPF

 

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