DEUX DISTINCTIONS EN UN MOIS, POUR UNE ÉCRIVAINE ET UNE ÉDITRICE DE VALEUR

« Chaque reconnaissance nous invite à plus de rigueur et à redoubler d’efforts » dixit Mme Niaré Fatoumata Kéïta

Le Mande à travers sa coordination des jeunes, a remis un trophée à une de ses dignes filles, Mme Niaré Fatoumata Kéïta au Mémorial Modibo Kéïta (tout un symbole) , le Samedi 21 janvier 2023. C’était en présence de plusieurs personnalités, des ressortissants du Mande et des lecteurs et sympathisants de l’écrivaine et éditrice.

L’écrivaine, chercheuse, romancière, essayiste, venait juste le 5 janvier dernier de recevoir une médaille du mérite National décernée par les autorités du pays. Aujourd’hui, c’est le Mande, sa communauté à elle, qui lui décerne un trophée. Niaré Fatoumata Kéïta est très connue pour ses écrits au Mali et à l’extérieur où elle a déjà été primée à plusieurs reprises.

Des extraits de ses livres( Sous fer et Quand les cauris se taisent) ont été respectivement choisis comme sujets de l’Institut de Formation des Maîtres (IFM) série généraliste en 2015, et sujets de dictée au BEPC au Burkina Faso en 2018 et en 2020. Que pense Niaré Fatoumata Kéïta des distinctions reçues ? « Chaque reconnaissance, nous invite à plus de rigueur et à redoubler d’efforts. Il faut garder le cap et rester sur le chemin de la constance dans ce que nous faisons. Que cela soit reconnu ou pas, notre satisfaction personnelle face à ce que nous arrivons à réussir reste notre première médaille », nous a-t-elle confié.

Elle a dédié ce trophée « CIWARA » et l’attestation du Mérite du Manden à tous ceux qui oeuvrent dans l’ombre ou sous le soleil pour que brille le Mali, notre Patrie. Pour Niaré Fatoumata Kéïta, «Par la force des choses, chacun a fini par se recroqueviller sur lui- même,  sur  sa région, son aire culturelle et ou son ethnie dans ce pays.Cela n’aidera à la cohésion que lorsque chacun à partir de soi, tend vers les autres pour un Mali uni et prospère, avec le souci de ses différentes composantes. Cela doit être possible car le Baobab s’enracine pour monter ensuite vers le ciel, afin de remplir l’espace de son ombre épaisse, dont chaque passant peut bénéficier. Chaque région, aire culturelle, ethnie du Mali, dans son désir de partir de soi doit accepter d’aller vers les autres( ces autres nos voisins, nos amis, ceux avec qui nous avons des liens d’alliance et de mariage) afin d’éviter de faire différents compartiments dans un même pays; ce pays qui se veut un et indivisible».

Enfin, notre Niéléni, médaillée nationale, a adressé ses remerciements à la coordination des jeunes, et elle dit en ces termes« Merci à toi, Mali, notre Maliba, quoique que nous fassions, nous te restons redevables, quoi-que-nous-fassions, car tu nous a tout donné. Merci à nos parents qui ont œuvré nuits et jours pour que nous soyons et pour que nous soyons utiles à nous-mêmes, aux autres, aux nôtres et au Mali. Merci à son Excellence, le Président de la République, le Colonel Assimi Goïta, pour ses efforts de refondation ».

Elle a aussi remercié M. Andogoly Guindo, ministre de l’artisanat, de la culture de l’industrie hôtelière et du tourisme, qui selon elle, « connaît si bien l’art les mots savants porteurs d’espoir» qu’il faut, « car le Mali a besoin de tisserands d’espoirs, de combattants pour le progrès, d’artisans de la paix et du développement. Merci à vous, pour tout votre accompagnement à l’endroit des créateurs et créatrices d’idées ».

Elle a profité pour plaider auprès du ministre pour « l’adoption d’une loi sur la politique nationale du livre et de la lecture, pour que le secteur du livre sorte de l’agonie et que les éditeurs, écrivains, libraires battent des mains en sautant de joie comme des enfants ».

Elle continue en rendant un vibrant hommage aux hommes de culture en ces termes  «  Aux artistes, artisans, hommes et femmes de culture du Mali, vous qui œuvrez pour vendre une belle image de notre pays, ici et ailleurs, vous qui rendez la vie vivable avec vos symphonies mélodieuses et vos œuvres artistiques, vous qui faites rêver et espérer, vous méritez que l’on vous dise un grand merci. Car il y a un grand combat à l’intérieur de chacun de nous. Et ce combat se passe entre deux territoires : l’un est celui du mal, de la haine, de la tristesse, de la colère, de l’envie et du désespoir, et l’autre est celui du bon, de la joie, de l’amour, de la foi, de la passion et de l’espoir. Homme et femme de culture que nous sommes, nous avons choisi de nous battre sur le territoire du bon, de l’amour, de la joie, de la passion, et de l’espoir. »

Enfin a -t-elle conclu « Maliennes et maliens, continuons à faire ce que nous avons à faire dans ce que nous savons faire, comme les soldats que nous sommes, pour dépoussiérez l’image de notre Mali, pour le cirer et le faire briller, avec art et savoir. Continuons à la vendre, cette image, au plus haut prix pour que jamais, plus jamais le nom du Mali ne soit terni ».

Mady Tounkara

 

 

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