Elles étaient de toutes obédiences confondues, socio-politiques et associatives, venues de toutes les communes du District de Bamako à prendre part ce mardi 25 avril 2025, au CNDIFE, au meeting de soutien aux autorités maliennes. Et cela, suite à la destruction d’un drone en mission au nord du Mali par les forces de défense algériennes.
Dans la salle, les drapeaux du Mali, du Burkina Faso et du Niger aux murs, symboles de l’unité, de partage et de fraternité entre ces trois pays, qui ont déjà formé une confédération. La salle était pleine à craquer avec une animation assurée par l’ensemble instrumentale nationale. Dans la déclaration commune lue par Mme Sina Demba, présidente des femmes ministres et parlementaires, les femmes du Mali ont rappelé que: « les pays de l’AES, particulièrement le Mali, vivent une crise multidimensionnelle qui a sapé les fondements socio-politiques, institutionnels et économiques des trois pays. Les changements institutionnels intervenus et saluées par les populations de ces pays, ne sont pas acceptés par certaines puissances étrangères, qui depuis, les indépendances exploitent frauduleusement les ressources minières et se sont développées pendant que nos Etats continuent de s’appauvrir ».
C’est ainsi, que les femmes soutiendront que le Mali est actuellement doté de moyens adéquats, dispose d’une armée d’élite qui fait honneur à la nation et capable d’agir redoublement pour protéger les vaillantes populations contre toutes forces étrangères. « Notre pays le Mali, se forge sur le principe primordial du respect de la souveraineté. C’est pourquoi, nous femmes et filles du Mali, tous groupes et tendances confondues, condamnons avec toute notre énergie et la dernière rigueur, l’agression qui a entrainé la destruction du drone de notre Armée en mission sur notre territoire malien ».
Enfin, les femmes et filles du Mali ont exprimé leur fierté face à la bravoure, la détermination et les lourds sacrifices des vaillants fils et filles des Forces armées de défense et de sécurité dans la conduite de leurs missions régaliennes de défense de notre pays. Avant de laisser entendre qu’en tant que femmes du Mali, patriotes convaincues, elles resteront fermement debout aux côtés des autorités maliennes et apportent leur soutien indéfectible aux FAMAs, dans leur détermination à protéger le Mali et ses populations contre toute agression extérieure.
Rappel des faits : L’acte d’agression commis par les Forces de défense algérienne sur un drone de l’Armée malienne s’est déroulé dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, à Tinzawaten, la ville frontalière avec l’Algérie. Le ministère algérien de la Défense a reconnu à travers un communiqué avoir « abattu » un drone malien ayant « violé » son espace aérien. Le Mali réagi par un communiqué dénonçant « une énième provocation du régime algérien ».
L’ambassadeur algérien à Bamako est convoqué en guise de protestation ; le Mali se retire du Comité d’État-major opérationnel conjoint (CEMOC/une alliance militaire mise en place en avril 2010, avec « effet immédiat ». Ce comité regroupe l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Le Mali décide de porter plainte contre l’Algérie devant des instances internationales pour « actes d’agression ». Le 6 avril 2025, c’est la Confédération des États du Sahel (AES) qui accuse l’Algérie d’un «acte d’agression et d’hostilité», assimilé à une atteinte à l’intégrité de son espace confédéral et à une entrave à la lutte contre le terrorisme. Les trois pays de l’AES rappellent «pour consultations» leurs ambassadeurs accrédités en Algérie.
Le 7 avril 2025, le Mali ferme son espace aérien à tous les « aéronefs civils et militaires » en partance ou à destination de l’Algérie. Cette décision est prise par réciprocité selon le Ministère malien des Transports et des infrastructures.
Yacouba COULIBALY