ASSOCIATION KOTOGNOCONTALA DE KATI

« Dans ce monde d’aujourd’hui, si tu vois une femme assise à ne rien faire, c’est qu’elle l’a voulu » dixit la présidente Sira Kanté

Sira Kanté est originaire de Kati Koko, du côté de la sortie vers Kolokani. Elle est la présidente de l’association « Kotognocontala ». Son regroupement de femmes a commencé par une tontine entre voisines de quartier. Aujourd’hui, c’est une association reconnue parmi les plus actives et forte de quarante (40) membres.

NYELENI Magazine : Pouvez-vous nous parlez des débuts de votre association ?

Sira KANTE : L’association se réunissait une fois par semaine (vendredi) et chaque femme cotisait mille (1000) francs CFA. Petit à petit, nous avons cherché à avoir un récépissé et créer un centre. Ensuite, nous avons demandé de l’aide d’abord pour la formation avec entre autres le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAPFA) et au centre de Missabougou, grâce à Dieu, nous avons eu gain de cause. Nous avons aussi monté un projet pour l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement ( GIZ), qui est venu constaté qu’on travaillait, mais n’avions pas de matériels, l’ONG nous a donné un tricycle, un séchoir et d’autres choses. Aujourd’hui, Kotognocontala fait de la valorisation des produits locaux de consommation. Nous faisons du fonio précuit, de la farine de mil, d’arachide, de maïs, du couscous, du Djouka, du Dèguè, du Gingembre sucré en granumé etc. A la Mairie de Kati, un appel à candidature a été lancé, il y a de cela quelques temps, nous avons présenté ce que nous avions comme projet et nous avons eu au bout d’une semaine un appui.

NYELENI Magazine : Comment vous vendez vos produits ?

Sira KANTE : Nous sommes quarante (40) femmes, nous continuons à payer les 1000 francs CFA par personne tous les mois. On travaille par groupe. Nos produits une fois prêts sont partagés entre toutes les femmes, elles vendent et ramènent l’argent. On sait dit, qu’au lieu de garder tout cet argent en banque, nous pouvons le faire rouler entre nous. On donne des crédits avec un intérêt de 10%. Nous vendons à Kati et Bamako. La première dame aussi à offert un point de vente pour les associations de femmes de Kati, seulement que l’emplacement n’est pas très bien accessible aux clients.

NYELENI Magazine : Vous êtes toutes formées au sein de l’association dans la transformation des produits locaux ?

Sira KANTE : Oui, toutes sont formées, nous formons aussi d’autres femmes. Nous répondons à des appels d’offre pour les formations. Même quand il y a des mariages, on nous demande en plus de l’achat de nos produits, de venir préparer directement. Notre combat, c’est la transformation des produits locaux de consommation. Nous travaillons avec la Coordination des association et ONG de femmes (CAFO), nous sommes dans d’autres réseaux aussi.

NYELENI Magazine : Que pensez-vous de l’éducation de filles ?

Sira KANTE : C’est très important, parce que, même la formation qu’on donne, si tu n’es pas un peu instruite, ce n’est pas souvent facile. Nous faisons tout pour former les plus jeunes d’entre-nous, comme on dit souvent, quand l’eau tarie, le fond reste. Dans ce monde d’aujourd’hui, si tu vois une femme assise à ne rien faire, c’est qu’elle l’a voulu. Le monde se développe, les droits des femmes sont défendus, elles peuvent demander des appuis. Nous, par exemple, nous avons travaillé d’abord avec nos propres ressources avant d’avoir l’aide.

Propos recueillis par Maïmouna TRAORE

 

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