L’Association pour l’autonomisation des femmes en milieu rural et urbain (AFARMU) en partenariat avec le Mouvement féministe du Mali (MFM) et la Cellule Genre et Développement (CELGED-Mali), ont organisé une journée de conférence débat sur la résolution 1325 des Nations Unies « Femme, Paix et Sécurité » dans le cadre de la célébration du 8 mars, édition 2023. C’était ce samedi 18 mars à Kalaban Coro Koulouba dans la cour de l’école privée Nakoun-Major.
Les conférencières étaient Mme Samaké Fatoumata H Traoré représentant CELGED-Mali, juriste spécialisé en Genre et Développement Gouvernance Paix et Sécurité, Mme Maïga Mariam Diawara, Secrétaire Exécutive du MFM, Mme Diarra Fatoumata Traoré, économiste et à la modération Maïmouna Traoré, journaliste et présidente de AFARMU. Une centaine de femmes membres des trois associations et du quartiers sont sorties massivement pour mieux comprendre ce qu’est-ce la journée du 8 mars et leurs rôles et responsabilités dans le processus de la paix à travers la connaissance de la Résolution 1325 des Nations Unies.
La modératrice, Maïmouna Traoré a expliqué ce que vise la célébration de la journée internationale des droits de la femme, son historique et terminé par les avancées en matière de promotion des droits de la malienne, à savoir la loi 052 et la Politique nationale genre. Pour elle, c’est bon d’avoir des textes qui promeuvent les droits de tous, mais c’est aux femmes de décider aussi d’occuper des postes de responsabilité, de se départir des stéréotypes.
Après son introduction, Mariam Dembélé, jeune écrivaine membre du MFM et coach à Femmes et Droits Humains (FDH) a déclamé un Slam sur la femme en tant que mère, fille et épouse. Mme Diarra Fatoumata Traoré en a fait un résumé en bamanankan.
La Secrétaire Exécutive du MFM, Mme Maïga Mariam Diawara a souhaité la bienvenue à tous-tes et fait un bref résumé sur la CELGED-Mali, AFARMU et son Mouvement le MFM, qui dira-t-elle est un espace d’échange entre les femmes. « La rencontre d’aujourd’hui est très importante pour nous. A l’occasion du 8 mars, nous avons voulu échanger avec vous sur la Résolution 1325 des Nations Unies sur « Femme, Paix et sécurité » et votre participation au processus électoral. Nous sommes majoritairement des illettrées, c’est pour cela que la conférence se tient en bamanankan ».
Dans son exposé, elle parlé de façon générale de la Résolution qui a fait le constat de la persistance des inégalités au sein des structures étatiques et dans les fonctions politiques ; la sous-représentation des femmes dans la prévention et le règlement des conflits et demandé à ce que les femmes soient considérées comme des partenaires égaux dans le secteur de la sécurité. Ensuite, a suivi l’explication sur les quatre (4) piliers de la Résolution à savoir : la prévention des conflits et des violences ; la participation ; la protection et le secours et le relèvement.
Mme Samaké Fatoumata H Traore de CELGED est aussi revenue sur les objectifs de la Résolution adoptée depuis 2000, qui jusqu’à présent n’est pas connue de toutes les femmes. Pour elle, le but de cette rencontre et de sensibiliser et informer les femmes. C’est pour leur permettre de comprendre qu’est-ce cette Résolution, et quels sont les mécanismes mis en place au niveau national.
« Ce thème n’est pas fortuit parce que, tout simplement, le thème national est relatif à la paix et à la cohésion sociale au Mali ; Malgré sa mise en œuvre, il y a beaucoup de femmes qui ne savaient pas que cette résolution existe, et elles bénéficient peu de ce que cette résolution qui devrait leur rapporter notamment, la participation au processus de paix, la protection dans les situations de conflit, la prévention des violences sexuelles lors des conflits, le secours et le relèvement.
Pratiquement, très peu d’actions ont été menées dans ce sens » dira Mme Samaké Fatoumata H. Traoré, « quand on regarde le site des déplacés, les conditions dans lesquelles ces femmes vivent, nous nous demandons notamment, qu’est-ce que ce plan d’action a pu faire pour elles ? Certainement, il y a des actions, mais insuffisantes pour protéger ces femmes, et les impliquer dans le processus de paix, a-t-elle précisé.
Le plan d’action était fixé de 2019 à 2023, presque à terme, devrait être vulgarisé au maximum, pense Mme Samaké. Pour conclure, elle a suggéré que les mécanismes qui sont mis en place pour protéger les femmes, soient connus des femmes et que la prise en charge des femmes en situations de conflits soient mises en œuvre pour qu’elles vivent dignement pendant le conflit et après le conflit.
Et comme cela est connu de tous, « Une paix durable passe par le leadership et la représentation des femmes à tous les niveaux de prises de décisions », c’est pour cela que les conférencières ont toutes parlé de l’importance de la loi 052 et de la PNG.
La cérémonie a pris fin par des questions et réponses des participantes, dont les préoccupations ont prises en compte par les conférencières accompagnées par des conseils pertinents de la doyenne Mme Diarra Fatoumata Traoré pour le devenir de leur association respective.
Mady TOUNKARA