2025, ANNEE DE LA CULTURE : Dr. AMINATA DRAMANE TRAORE, EN CONFERENCE SUR LA CULTURE, L’ETHIQUE, L’ESTHETIQUE, LA PAIX ET LA RECONCILIATION A L’ECHELLE LOCALE.

« DEMAIN le Mali : Culture, Ethique, Esthétique, Paix et Réconciliation à l’Echelle Locale.» est le thème de la conférence animée par Dr. Aminata Dramane Traoré, marraine du mois de Mai, de l’Année de la Culture décrétée par le Président Assimi Goïta. C’est le centre Amadou Hampâté Ba qui a servi de cadre pour la tenue de ladite conférence. Une journée qui a été présidée par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffe. Parmi les invités : le Représentant par intérim de l’UNESCO, Monsieur Ali Mohamed Sinane, le Gouverneur du District de Bamako Monsieur Abdoulaye Coulibaly, ainsi que les hommes et femmes de Culture.

La conférencière, après avoir salué l’assistante, se dit être dans son rôle en tant qu’altermondialiste, panafricaniste et présidente de la délégation spécialiste de la Commune II. Elle s’est dit honorée de présider la délégation de la Commune II. Pou elle, « nous sommes des délègues, mes salutations à ceux qui sont dans la salle et tous les acteurs culturels des 13 quartiers, La particularité de cet exercice, c’est très difficile d’en parler sans situer cette dynamique dans le cadre de l’alliance des Etats du Sahel, a-t-elle noté. « Il s’agit pour nous acteurs culturels, intellectuels, artistes de contribuer à l’écriture de cette nouvelle page totalement inédite dans l’histoire de notre région. Les gens sont à l’écoute du Mali, ce qui s’est passé au Mali, est à l’origine d’un regain d’intérêt pour le panafricanisme, qui battait de l’aile. Nous lui donnons aujourd’hui, un contenu dans l’agenda politique, culturel, social. De quoi s’agit-il.C’est une décision qui est prise par le Premier ministre Abdoulaye Maïga pour imprimer une nouvelle dynamique à ses collectivités au niveau locale, de manière à aller plus loin dans la définition de ce que nous appelons la démocratie à l’échelle locale », a souligné Dr. Aminata.

En tant que présidente de la délégation spéciale de la Commune II, voici son constat « Quand je parcours les différents quartiers, je vois l’ampleur de la tâche, les difficultés liées à la mise en œuvre de cet agenda que nous voulons pour le Mali et pour l’Afrique. Les 13 quartiers de la commune sont l’expression en fait des réalités qui vont nettement au-delà de la Commune », a-t-elle ajouté. Pour Aminata Dramane, cet exercice qui commence aujourd’hui, cette innovation méthodologique, peut servir dans la transformation d’autres quartiers. En ce qui concerne la Commune II, dont elle est la présidente de la délégation spéciale, elle se rappelle avec nostalgie « Bamako était une ville propre, chacun balayait devant sa porte ainsi que, le curage des caniveaux ».

Et d’ajouter « C’est un défi, je crois qu’on pourra le relever, nous avons des personnalités, des cadres de haut niveau, dans cette salle et en dehors, au plan politique et technique qui ont envie de constater la mise en œuvre. C’est ça qu’on appelle Mali kura, il trouve son expression dans l’AES. L’ensemble de la population doit mettre à contribution notre capacité de réfléchir, de proposer et d’innover. Il s’agit de la transformation de l’état de nos quartiers, rien que le balayage, l’évacuation de nos déchets, l’entretien des caniveaux », a-t-elle invité.

Pour le Représentant par intérim de l’UNESCO au Mali, Monsieur Mohamed Sinane « Amadou Hampâté Ba, vous le connaissez mieux que moi. Moi, j’ai lu beaucoup sur lui et je pense qu’il a beaucoup à partager par rapport aux problèmes du Mali d’aujourd’hui et je pense également que son esprit doit être renouvelé encore et qu’on ne doit pas l’oublier », a signalé M. Sinane, avant de décrire Amadou Hampâté Ba. « C’est un homme de parole, de paix, de culture et il fut également un pont entre les traditions africaines et le monde moderne, entre la sagesse des anciens et les aspirations de la jeunesse, il avait une vision qui est celle du monde réconcilié en lui-même ou la diversité culturelle., l’humanisme serait une vision mais, également doit être porté par l’ensemble de la population et des populations africaines. »

« Hampâté Ba croyait en la parole, comme un outil de paix et je pense que dans les sociétés africaines traditionnelles, la parole n’est pas une simple expression. Quand la marraine expliquait que dans les temps anciens, on balayait devant la porte, ça me fait ramener dans mon enfance. Moi, je viens des Comores. Une île lointaine de l’Est de l’Afrique, au niveau de l’océan Indien et c’est exactement la même chose. Donc c’est pour dire que la parole n’est pas une simple expression. Elle est un acte, un lien, un engagement, je pense que Amadou Hampâté Ba nous a appris que la paix ne se décrète pas, elle se tisse à travers l’écoute des aînés, le dialogue dans le quartier, dans le pays, entre les différentes composantes de la société », a précisé le représentant par intérim de l’UNESCO.  « La culture n’est pas peut-être uniquement le levier de la transformation, mais un rempart contre la haine et que la parole peut-être un chemin vers la réconciliation.  L’action de Amadou Hampâté Ba était guidée par justement une esthétique de la parole. Il parlait bien. Il écrivait très bien ».

Le ministre Mamou Daffe, dans ses propos affirme que « C’est à la fois un honneur et un réel plaisir pour moi, de participer à l’ouverture de cette première conférence de notre marraine du mois. Le président du Mali, le Général d’Armée Assimi Goïta et le Général de Division, le Premier ministre du Mali, Abdoulaye Maïga et l’ensemble du gouvernement du Mali, qui croient, qui ont cru à la culture de notre pays et le président qui a pris cette décision historique de donner toute l’année aux artistes et aux acteurs culturels. Donc je voudrais les remercier encore une fois pour cette décision historique ». Le ministre a invité les acteurs culturels, les artistes des intellectuels à s’approprier de l’année de la culture tout simplement parce que, non seulement c’est le temps qui est arrivé, mais qu’il est aussi des leurs.

Pour lui, le concept de parrain ou de marraine du mois est une occasion, un moment, dédiés à des personnalités très fortes à des monuments des arts et de la culture, à de grands intellectuels, que la Mali a voulu célébrer. « Je suis là ce matin, pour célébrer notre sœur Aminata. Pas pour ce qu’elle fait aujourd’hui, comme présidente de la délégation spéciale mais, pour l’ensemble de tout ce qu’elle a fait, qui n’a pas vu Aminata sur les chantiers au Mali ? Qui n’a pas vu Ami se battre depuis 20, 30 ans ? Qui n’a pas vu ses livres ? Dr. Aminata est une bibliothèque pour nous tous. C’est une mémoire vivante, c’est une combattante, c’est une battante.  Ce matin, nous sommes là pour célébrer, magnifier cette dame », a témoigné le ministre de la Culture, de l’Artisanat, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme.

Donc je voudrais vous dire aussi que le programme année de la culture, c’est un programme qui vise à faire de la culture un puissant levier de transformation sociale de notre pays. Ce qui va inscrire notre pays dans une dynamique de revitalisation de nos territoires. Cette occasion est belle parce qu’Aminata et ses collègues font un travail extraordinaire de revitalisation. Donc quand elle m’a parlé de son initiative, de son projet, de ses idées ? On s’était tout de suite dit que c’était la vision du président, qui voulait exactement que chaque acteur s’approprie de ces questions et en sa qualité, avec ses compétences, c’est d’apporter sa pierre à l’édifice. L’objectif principal de ce programme, qui est très cher au président de la transition, c’est effectivement, comment est-ce qu’on peut donner une culture de Mali kura à la jeunesse malienne ? » Le ministre a promis de coordonner, encourager, soutenir et accompagner des initiatives fortes sur notre territoire, a-t-il conclu.

Des recommandations sont sorties de la rencontre, ainsi que la mise en place de groupes de travail pour la réalisation de futurs projets. Ces projets seront exécutés par des compétences avérées.

Mady TOUNKARA

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