Le 7 mai 2019, le gouvernement malien a présenté son expérience avec le Fonds Climat Mali (FCM) comme outil de mise en œuvre de son engagement climatique à travers sa «Contribution Déterminée Nationale» (CDN). C’était lors d’un webinar (vidéoconférence ou conférence en ligne) organisé par La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Créé le 26 janvier 2012 par le gouvernement du Mali, avec l’appui financier de la Suède et de la Norvège, le Fonds Climat Mali (FCM) traduit des investissements climatiques bilatéraux en projets d’adaptation et d’atténuation. Et cela selon un système transparent et documenté respectant les normes internationales.
De sa création à nos jours, 14 projets d’environ 584 109 032 F Cfa (près de 1 million dollars US) chacun ont été financés. Et l’évaluation d’autres projets est en cours. Parmi les leçons apprises présentées lors du webinar du 7 mai 2019, les experts et les partenaires ont retenu la souplesse de la mise en œuvre avec un développement progressif du système ; ’accompagnement technique ; le renforcement de capacité. Ils ont aussi constaté qu’il est «très important de penser à l’aspect genre dès la conception des propositions de projets».
Les participants ont montré leur satisfaction par rapport à l’amélioration des propositions grâce aux formations sur le montage de projets offertes par le secrétariat et via les commentaires fournis concernant les propositions qui n’ont pas été retenues pour financement.
A noter que l’économie malienne dépend fortement de ses ressources naturelles de plus en plus affectées par les effets nuisibles des changements climatiques auxquels le pays est exposé. Ce qui, au fil du temps, devient aussi une sérieuse hypothèque pour les perspectives de développement du pays.
«Les impacts des changements climatiques exercent des pressions considérables sur les secteurs vulnérables du pays affectant de ce fait de manière significative les dimensions économiques, sociales, et environnementales du développement durable du pays, et ceci à tous les niveaux et dans toutes les régions», a rappelé Abdoul Aziz Dicko, coordinateur du FCM sur le site du fonds (www.fondsclimatmali.ml).
Le gouvernement du Mali a ainsi identifié la mise en place d’un Fonds National d’appui aux réponses aux Changements Climatiques comme un besoin prioritaire pour servir de moteur à la réalisation des objectifs dans le domaine des changements climatiques dans le pays.
Pour M. Dicko, «le Fonds Climat-Mali se veut un mécanisme innovant et opérationnel capable d’attirer et de combiner les financements en provenance des secteurs publics et privés et des sources bilatérales et multilatérales».
L’objectif global du Fonds est de permettre la mise en œuvre intégrée du cadre stratégique climat pour passer d’une approche projet à une approche multisectorielle. A cette fin, le Fonds fournit cinq types de services indispensables pour soutenir cette démarche transformative. Il s’agit de la mobilisation de financements traditionnels et innovants aussi bien de la part de partenaires bilatéraux ou multilatéraux grâce à la provision d’un instrument financier crédible et axé sur les résultats.
Il assure aussi l’agencement de ces financements avec d’autres ressources/investissements parallèles (Fonds verticaux, bilatéraux…) à travers le cadre de résultat commun appuyant la mise en œuvre des priorités de la SNCC.
Le FCM assure également la promotion de politiques pilotes et innovantes en faveur de technologies propres et durables accessibles au plus grand nombre. Il assure aussi le renforcement des partenariats public/privé afin de créer une dynamique de transformation des marchés propice aux investissements en faveur du Climat. Tout comme le financement des entités gouvernementales dans le cadre de l’exécution budgétaire régulière (par le biais du Trésor) ainsi que le renforcement des capacités par la création de partenariats avec des Agences des Nations unies et des Organisations de la société civile par le biais de programme. Le FCM intervient dans les régions de Kayes (cercles de Diéma et de Nioro du sahel), Koulikoro (Nara et Banamba) et Ségou (Macina et Niono).
Moussa Bolly