SITAN KONÉ, LAURÉATE DU CONCOURS « ÉTÉ DES PLUMES »  

Sitan Koné est une poétesse, détentrice d’un Diplôme Approfondi de Langue Française (DALF C1), d’une Maîtrise en Lettres Modernes, Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du Langage (FLSL ex-FLASH) et d’un Diplôme d’Études en Langue Chinoise HSK (Level1). Elle est membre fondatrice du mouvement littéraire les Jeunes Esprits de la Littérature Malienne créé en mai 2016. Co-autrice de trois anthologies de poésie, Sitan Koné est également l’une des lauréats du concours « Été des plumes », organisé par l’association ‘’Lire pour Exister’’ au cours duquel elle a remporté le prix féminin avec son recueil de poèmes ‘’Laisse-moi te dire…

NYELENI Magazine : Dites-nous, qui est Sitan Koné ?

Sitan Koné : Je suis originaire de Kolondiéba, journaliste et élève-professeure à l’École Normale Supérieure de Bamako (ENsup), auteure du recueil de poèmes intitulé « Laisse-moi te dire…», paru en février 2021 chez Innov Éditions. Je suis également membre de l’Union des Écrivains du Mali. Aujourd’hui, mon rapprochement avec le Réseau des Femmes Écrivains du Mali et de la Diaspora m’a permis de participer à la publication d’un Catalogue réunissant la vie et les œuvres des écrivaines du Mali et de sa diaspora.

NYELENI Magazine : Vous êtes de formation, une femme de lettres, quelles sont vos sources d’inspiration ?

Sitan Koné : accidentellement je me suis retrouvée en Lettres, je voulais devenir scientifique mais le destin en a décidé autrement. Maintenant, les Lettres font partie de moi. C’est grâce à cette formation que je fais la découverte des écrivains et des œuvres ; donc, je me suis lancée dans l’écriture, c’est-à-dire embrasser une carrière d’écrivain. La vie quotidienne m’inspire, je ne cherche pas loin quoi à accoucher sur papier.

NYELENI Magazine : Vous avez été trois fois co-autrice, parlez-nous de ces ouvrages ?

Sitan Koné : ces co-productions sont une volonté d’être au service de la nation. Quand on prend le premier ouvrage collectif, il est une initiative de l’Innov Éditions pour rendre hommage à la patrie malienne, d’où Ma Patrie, ma vie comme titre. L’objectif était de célébrer le Mali à travers ses valeurs primordiales, notamment sa culture, son hospitalité, son sens de vivre ensemble, son cousinage à plaisanterie, j’en passe. Présentement, nul n’est censé ignorer la guerre à laquelle notre pays fait face.  Dans cette optique, les FAMa ont un rôle déterminant à jouer. Ce sont eux qui sont en avant-garde et qui payent la lourde tribu. Rendre hommage aux blessés de guerre et aux disparus a motivé Cauris Livre à se lancer dans ce projet de publication. La manière la plus simple pour un écrivain de se rendre utile dans la cité est de se servir de sa plume. J’ai entendu l’appel et j’ai participé, car nous sommes tous militaires directement ou indirectement. Cette démonstration de l’amour patriotique est partie au-delà des frontières comme exprime le titre Poèmes à un jeune soldat inconnu en hommage à tous les soldats disparus, que ce soit au Mali ou ailleurs. Le troisième ouvrage collectif, intitulé Anthologie malienne de Slam poésie, a été initié par le groupe Agoratoire. Le projet visait à célébrer le Slam et la poésie à travers le Mali.

 NYELENI Magazine : Le recueil de poèmes « Laisse-moi te dire… » pour lequel vous avez gagné le prix féminin aborde quoi ?

Sitan Koné : Laisse-moi te dire… est un recueil de poèmes composé de 33 poèmes, faisant 57 pages. Le recueil traite de diverses thématiques, notamment l’union, le travail, l’amour, la paix, l’émigration, la guerre, le vivre ensemble, etc. C’est un ouvrage qui résume les différents événements que notre pays a connus dans ces dernières années. Il est aussi un cri de cœur pour la stabilité au Mali.  À travers ce livre, j’ai voulu contribuer à la culture de la lecture chez les jeunes. En ce sens, Laisse-moi te dire… est une interpellation. C’est d’abord un appel à la lecture. On a l’habitude de dire que si tu veux cacher quelque chose à un jeune malien, mets-le dans un livre. Cette expression met l’accent sur le désintérêt de cette jeunesse malienne de la lecture. Pour bannir cette image négative, j’ai intitulé ma première œuvre ainsi, pour m’adresser particulièrement à la jeunesse malienne, car si tu veux savoir ce que j’ai à te dire, il faudra lire ce que je t’ai offert.  Ensuite, le titre Laisse-moi te dire… appelle à l’union sacrée tout le peuple malien afin de relever les défis de l’heure.

NYELENI Magazine : Quelles sont les activités du Mouvement littéraire « Les jeunes esprits de la littérature malienne » ?

Sitan Koné : Le Mouvement littéraire « Les Jeunes Esprits de la Littérature Malienne » dont je suis membre fondatrice est né dans un contexte particulier. Il a fallu, en mai 2016 et en milieu universitaire mettre en place ce jeune regroupement. Il s’agissait de réunir les amoureux des belles Lettres. Actuellement l’écrivain Modibo Ibrahima Kanfo dirige ledit regroupement. Les activités que nous menons ont trait au rayonnement de la littérature malienne. D’abord, ces activités sont autour de nos propres productions. Ces productions sont soumises à des comités, notamment ceux de correction et de critique. C’est à eux d’apporter des critiques pertinentes dans le but de parfaire nos textes. Ensuite, nous faisons des exposés. Les exposés se rapportent aux genres littéraires, aux œuvres d’autres écrivains. Nous invitons également des écrivains pour qu’ils puissent partager avec nous leurs expériences. Aussi, nous animons des ateliers d’écrire.

NYELENI Magazine : Que pensez-vous de la situation malienne ?

Sitan Koné : Notre pays est un État indépendant et souverain. Je pense que la situation pour le moment est mieux adaptée même s’il y a des contraintes. Comme on le dit, aucun changement ne s’effectue sans difficultés. Cependant, main dans la main, nous pouvons relever les défis.

NYELENI Magazine : Avez-vous des propositions d’amélioration des conditions de la malienne ?

Sitan Koné : L’union que nous ne cessons de  réclamer est un chemin d’or pouvant nous aider à améliorer nos conditions de vie. En parlant de l’union comme je le dis dans mon recueil, il s’agit de la volonté de lier les cœurs qui constituent pour moi une véritable source de bonheur collectif.

NYELENI Magazine : Quels conseils pour les jeunes qui veulent embrasser la littérature ?

Sitan Koné : La voie de la littérature a pour racine la lecture. Je conseille tous les jeunes à avoir d’abord la culture de la lecture, à aimer les livres. Ensuite, il y a partout de nos jours des manifestations autour des œuvres : les clubs de lecture, les centres de lecture sont importants pour embrasser la littérature.

Propos recueillis par Maïmouna TRAORÉ

 

 

 

 

 

 

 

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