SELON LES AVOCATS DE LA DEFENSE: LE DOSSIER D’ACCUSATION DE BOUBOU CISSE ET CO-ACCUSES N’EST PAS CREDIBLE

L’ancien Premier ministre, Dr Boubou Cissé, l’animateur de radio Youssouf Bathily dit Ras Bath et 5 autres personnes sont accusés de complot contre l’Etat et tentative de déstabilisation des institutions. Mais, lors d’une conférence de presse, animée le vendredi 8 janvier 2021 à la Maison de la presse, les avocats de la défense constitués autour de Me Kassoum Tapo et Marcel Ceccaldi dénoncent la détention arbitraire de leurs clients sur la base d’un dossier vide, souffrant d’absence totale d’éléments.

L’ancien Premier ministre Boubou Cissé, Sékou Traoré (ex Secrétaire général de la présidence), Souleymane Kansaye (receveur général du trésor public), Aguibou Maki Tall (directeur adjoint de l’Agence de gestion du fonds d’accès universelle-AGEFAU), Vital Robert Diop (Directeur général du PMU-Mali) ainsi que l’animateur-radio Mamadou Youssouf Bathily dit Ras Bath… sont accusés de complot et tentative de déstabilisation des institutions par la justice.

Ces accusés croupissent tous en prison en dehors de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé (introuvable selon l’instruction) et Sékou Traoré (libéré). Un collège d’une dizaine d’avocats a été constitué pour leur défense. On y trouve, entre autres, Me Kassoum Tapo, Me Marcel Ceccaldi et Eric Montech de la France, et Me Touré Adourhamane Ben Mamata. Lors d’une conférence de presse, le vendredi dernier à la Maison de la presse, ces avocats ont dénoncé la détention arbitraire de 5 de leurs clients sur la base d’un dossier vide souffrant d’absence de preuves tangibles.

Les avocats de la défense affirment avoir les mêmes informations émanant du document posté sur les réseaux sociaux. «Le procureur de la République a requis l’ouverture d’une information en se basant sur un rapport des services secrets que nous n’avons pas, c’est absolument illégal», a défendu Me Kassoum Tapo. L’absence d’élément de base dans ce dossier soutenue par les avocats de la défense s’explique aussi par l’absence d’éléments tangibles dans les questions posées lors du réquisitoire des accusés.

«Vous pouvez avoir une discussion rationnelle dans un dossier lorsque vous avez des indices, des éléments de preuves ; acceptez certains, contestez d’autres… Mais quand il n’y a rien que voulez-vous qu’on vous dise ?», s’est interrogé Marcel Ceccaldi. Et de rappeler qu’une instruction est fondée d’abord sur des indices graves et concordantes de culpabilité. A défaut, il ne peut y avoir de culpabilité encore moins un placement en détention. Et c’est tout le contraire de ce dossier, à en croire en tout cas la défense.

Pour la défense, ce sont les principes de liberté et démocratie qui sont aujourd’hui en cause. Une première demande de remise en liberté des accusés a été rejetée, mais les avocats entendent revenir à la charge pour obtenir la libération de leurs clients.

Au-delà de l’aspect judiciaire, les avocats de la défense soutiennent aussi que cette affaire est une cabale politique qui consiste à déloger ces cadres de leurs postes de responsabilité. «C’est un complot contre ces cadres dont on a besoin des places», a lâché Me Kassoum Tapo. Quant à Boubou Cissé, «ce complot consiste à l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles», à en croire Me Tapo.

Oumar Alpha/Le Matin

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