PROJET WASH DE L’UNION EUROPEENNE: Des retombées positives pour plus de 2 millions de personnes

Le 23 octobre 2017, le Grand hôtel de Bamako à abrité un atelier de revue du projet « Promotion de l’Eau », Il s’agissait de procéder à la revue à mi-parcours dudit projet mis en place par l’Unicef et ses ONG partenaires en collaboration avec la Direction nationale de la santé (DNS). Cet atelier a été financé par la Délégation de l’Union européenne au Mali en vue d’apporter les ajustements nécessaires pour l’atteinte des objectifs du projet.

Selon une étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) portant sur les données de 54 pays, seuls 57 % des établissements de santé de l’Afrique subsaharienne ont accès à des points d’eau améliorés. Si l’on tient compte de la qualité ou de la fiabilité des points d’eau, l’accès diminue de moitié, donc d’au moins de 30 %. Et pourtant, il est de notoriété publique que le mauvais approvisionnement en eau, l’insuffisance de l’hygiène et l’assainissement dans les établissements sanitaires augmentent le risque d’infections associées aux soins et inhibent les efforts mondiaux et nationaux visant à améliorer la santé maternelle, néonatale et infantile.

La septicémie néonatale, par exemple, tue 400 .000 nouveau-nés chaque année. Et 99 % de ces décès surviennent dans les pays à faible et moyen revenus. Un drame que l’on peut pourtant éviter. Les services d’approvisionnement en eau portable, d’hygiène et d’assainissement dans les établissements de santé jouent un rôle majeur dans la prévention de ces décès. On estime que le risque d’infection est de deux à vingt fois plus nombreuses dans les pays pauvre que dans les Etats développés, touchant entre 2 % et 15 % des patients hospitalisés et entre 6 % et 46 % des patients en chirurgie. Avec notamment une incidence cumulée des infections du site opératoire située dans une fourchette de 2,5 % à 30,9 %.

Les conséquences mortelles de l’absence d’une première ligne de défense de base pour le personnel de santé sont apparues clairement au cours de l’épidémie actuelle de maladie à virus Ébola en Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée Conakry et en Sierra Leone. «Des enquête récentes menées au Mali (Rapport d’évaluation des établissements de santé pour la période 2013-2014) révèlent que 61% des structures manquent d’eau potable, 24 % d’un approvisionnement pouvant couvrir les besoins journaliers et 68% d’installations pour le lavage des mains», a précisé Dr Andélé Karimou qui représentait l’UNICEF à l’ouverture de l’atelier.

«Cette situation conduit à des risques de propagation de maladies épidémiques telles que le choléra ou la maladie à virus Ébola», a-t-il déploré. Au total 263 structures de santé dans les régions de Sikasso et Koulikoro ont déclenché une riposte et adoptent de bonnes pratiques d’hygiène. Et grâce à ce projet, 105 forages équipés de système de solaire de pompage solaire alimentent les différentes unités de soins, 179 plateformes de gestion des déchets ont été mise en place, 54 blocs de latrines et des dispositifs de lavages des mains ont été réalisés dans ces structures.

«Tous ces efforts ont permis a plus de 2 400 000 personnes dont des enfants, des femmes enceintes et des personnes handicapées, d’avoir accès a des services de soins améliorés grâce à la disponibilité des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène», s’est félicité Andélé Karimou. Ce projet a abouti à deux avancées notables. La première, d’une portée nationale, porte sur le renforcement du cadre institutionnel pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans les structures de soins au Mali à travers une meilleure gestion de l’information, une coordination plus efficace des acteurs, et des stratégies et normes technique approuvées.

Le second résultat positif est de portée régionale avec la mise en place dans 213 structures de soins d’un paquet «Eau, Assainissement et Hygiène» conforme aux standards techniques élaborés. Cela bénéficie à environ 2 400 000 résidants dans les districts sanitaires ciblés. Aussi, il est prévu une revue à mi-parcours de ce projet lors de la mise en œuvre afin de mieux ajuster les interventions pour l’atteinte des objectifs du projet. Et c’est dans ce cadre que s’inscrivait cet atelier.

«Un second projet est actuellement en cours pour le financement de l’accès aux infrastructures d’assainissement dans les communes I et IV du district de Bamako», a déclaré M. Amaury Hoste, représentant de l’Union européenne à la cérémonie. Et d’ajouter, «au delà de la construction des latrines et des stations d’égout et vidange, le projet renforce les capacités des Communes I et IV de Bamako afin d’améliorer leur rôle et leur capacité dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement» ! Sa pertinence a été saluée par tous les participants !

 Koro Diabaté