PRÉSENTATION DU LIVRE : « LE GÉNOCIDE VOILÉ » DE TIDIANE N’DIAYE PAR BAKARY KIMPAO: UN LIVRE QUI INVITE À UN ÉVEIL DE CONSCIENCE COLLECTIVE

 

Les responsables de la FAC-MR n’ont pas dérogé à la tradition. Le grin littéraire du mois d’avril, qui avait été reporté  pour des raisons de contraintes,  a eu finalement lieu, le  samedi 10 mai 2025,  au siège de la fondation sis  à la bibliothèque Sira Diop  à  Darsalam, en commune III.

Devant un parterre de lycéens-nes, de membres et invités, l’exposant Bakary Kimpao ne cache pas ses sentiments, face aux atrocités qu’il qualifie « de plus sombres » commises par les arabo-musulmans sur les africains noirs. Il ne perçoit pas son exposé comme un simple exercice académique, mais plutôt, un acte de justice intellectuelle, un éveil de conscience et une réappropriation.

Dans son message introductif, la secrétaire exécutive de la fondation femmes d’Afrique et Culture-Mémorial Rufisque (FAC-MR) Mme Daoulé Ba Diallo a tenu à lever l’équivoque. « Le Génocide voilé » de Tidiane N’Diaye, ayant été exposé n’est pas fait contre l’islam. Elle précise que c’est une vérité historique, qu’il fallait en parler aux jeunes lycéens et lycéennes afin qu’ils puissent prendre conscience des réalités historiques africaines.

En effet, l‘auteur Tidiane N’Diaye indique dans son livre que cette étude éclaire un drame passé à peu près inaperçu : la traite des noirs d’Afrique par le monde arabo-musulman ». Pour lui, cette traite aurait concerné dix-sept (17) millions de victimes tuées, castrées ou asservies, pendant plus de treize (13) siècles, sans interruption.  C’est ce qui fera réagir l’exposant Bakary Kimpao. « Le combat de Tidiane N’Diaye est le nôtre. C’est celui de tous ceux qui refusent que des millions de souffrances soient passées sous silence. C’est celui de ceux qui disent non à l’oubli organisé », dit-il.

L’enseignant de Lettres au lycée Askia Mohamed, soulignera quelques thématiques portant entre autres sur « le génocide de castration, le silence historique et politique, la comparaison entre la traite orientale et celle transatlantique, l’hypocrisie  dans les discours anticolonialismes, la mémoire sélective et l’oubli organisé ». Par ailleurs, M Kimpao dira aux jeunes que l’histoire n’est pas un récit figé dans les livres. « Elle est une matière vivante, une consciente en mouvement qui doit nourrir notre rapport en nous-mêmes, à notre identité et à notre avenir », a-t-il indiqué. Avant de laisser entendre que les jeunes devraient savoir que la culture arabe et l’islam ne sont pas les mêmes et que les arabes auraient commis aussi des atrocités envers les africains pendant la traite negrière.

L’ancienne ministre Bernadette Keïta, trouve le document très intéressant. Elle demande aux jeunes de bien s’approprier de ce livre et d’ajouter que c’est une occasion à saisir car, explique-t-elle, l’histoire est souvent interprétée selon les convenances de certaines personnes.  C’est ainsi que Mme Daoulé Ba Diallo conclura que les jeunes élèves, lycéens et lycéennes doivent prendre conscience que l’Afrique a été injustement spoliée de ses meilleurs éléments et meilleures potentialités les plus importants par d’autres continents. « Beaucoup de peuples nous ont fait du mal, nous avons tout pardonné mais nous n’avons pas oublié. On pardonne mais on n’oublie pas. Et il faut aller de l’avant », a sagement conclut la doyenne.

Enfin, l’écrivain et anthropologue d’origine franco-sénégalaise, Tidiane N’Diaye vit en Guadeloupe, où il travaille comme économiste à l’INSEE. Il est auteur de plusieurs livres dont celui-ci, « Le Génocide voilé » qui est une enquête historique. Le livre a été considéré comme celui de polémique et courageux.  Il a été publié en 2008, dans les éditions Gallimard.

Yacouba COULIBALY

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