L’ambiance chez les couturiers à l’approche de la fête de Ramadan est au beau fixe. Les ateliers ne désemplissent pas. Le mois de ramadan a déjà amorcé sa dernière ligne droite. Si les uns et les autres sont préoccupés par comment terminer ce long et difficile mois comme ils l’ont si bien commencé, il y a une chose qui ne quitte pas cependant les esprits : la fête proprement dite.
Comme chaque année à l’approche des fêtes, les ateliers de coutures sont pris d’assaut particulièrement par les femmes. A 15 jours de la fête, les couturiers sont déjà débordés par la clientèle. En effet, dès le début du mois de Ramadan, les fidèles musulmans commencent les préparatifs de la fête qui est le couronnement de ce long mois de dévotion. En réalité, les deux choses sont indissociables. L’un des éléments clés de ces préparatifs est la confection des habits destinés à être portés le jour de la fête. C’est aussi la bonne saison chez les couturiers qui se frottent généralement la main en cette période.
La préoccupation est cependant plus grande chez les femmes et les enfants qui ne s’amusent pas du tout avec la couture de leurs habits. La fête, c’est pour eux. « Je suis venue donné mes habits pour la couture, moi et mes enfants. Avec ces tailleurs là, il faut se lever tôt sinon après c’est compliqué. Ils ne respectent jamais leur rendez-vous ». Lance FD, une cliente.
Diakaridja Sanogo, couturier à Kalaban-coro Koulouba est occupé à prendre la mesures de ses clients. Il décide enfin de nous répondre.
« Nous avons déjà commencé à coudre les habits pour la fête de ramadan mais l’affluence de cette année est différente des années précédentes car les temps sont durs. Si la situation financière des clients était bonne, on aurait déjà commencé à coudre 24h/24 mais tel n’est pas le cas. Malgré la crise mes apprentis et moi pouvons coudre 8 à 10 complets par jour en cette période de préparatifs mais en temps normal, nous dépassons pas 5 à 6 complets ». Explique-t-il.
Ces braves couturiers se donnent à fond pour satisfaire leurs clientèles même s’ils sont parfois confrontés aux problèmes liés aux mauvais comportements et aux choix de certains clients. En toute chose, il y a une exception. Certaine couturiers ne respectent pas du tout leurs rendez-vous ce qui provoque souvent de grosses disputes entre courtiers et clients. Beaucoup ne tailleurs ne sachant pas dire non aux marchés, finissent par se retrouver avec des habits au-delà de leur capacité.
Le compte à rebours est désormais lancé. Les disputes entre clients et tailleurs ne finiront pas jusqu’au jour de la fête, parfois même au-delà.
Elizabeth THERA