L’ECO-MARCHÉ PILOTE « SAFI SY » Le Centre Amadou Hampâté BA (CAHBA), en partenariat avec l’UNESCO, vole au secours du petit marché de Missira et de ses occupant-e-s

Situé dans le quartier populaire de Missira, l’Éco marché « Safi Sy », communément appelé «Muso koro sougouni » (petit marché des vieilles femmes) est l’un des vieux marchés de Bamako et particulièrement de la Commune II du District. La proximité d’un autre marché plus grand, celui de Médina-Coura, a fait perdre de la clientèle à ce vieux marché. Aujourd’hui, le Centre Amadou Hampâté BA (CAHBA) pour le développement humain et la qualité de la vie, en partenariat avec l’UNESCO, veut faire de cet espace marchand une vitrine de promotion de produits naturels maliens et un lieu, par excellence, de l’autonomisation économique des femmes et des jeunes.

A l’origine, le petit marché de Missira, s’appelait « Bamanan sougouni». Il offrait aux revendeurs-euses et ménagères des produits qui venaient des champs et villages des environs de la capitale : fruits, légumes, volailles. Avec l’évolution de la capitale et particulièrement la Commune II, le petit marché a perdu de la clientèle et s’est considérablement dégradé du fait de la proximité d’un autre marché, celui de Médina-Coura, au pied de la colline du Point G. Seules quelques femmes âgées y sont restées. Ce qui lui vaudra son deuxième nom (peu valorisant) de «Mousso koro sougouni » ou le « petit marché des vieilles femmes ». Celles-ci travaillaient dans un environnement insalubre, sous des hangars couverts de tôles ondulées rouillées et percées, dépourvu de poubelles, de toilettes, les aliments étant exposés à la poussière en saison sèche et à la boue en saison de pluie avec une prolifération de mouches, et de moustiques vecteurs de maladies dont le paludisme et la diarrhée. « Le réseau des mères sociales » à travers le Centre Amadou Hampâté BA, s’est proposé de relever ces défis en imprimant une nouvelle dynamique à ce marché en lui donnant un ancrage culturel et écologique fort par sa réhabilitation. Du « Mousso koro sougouni» (petit marché des vieilles femmes) qui était à l’abandon, elles ont décidé d’en faire un lieu par excellence.

Cette réhabilitation s’inscrit dans le cadre de la responsabilisation économique, particulièrement pour les femmes et filles les plus pauvres et les plus vulnérables. Ainsi que la Participation et le leadership des femmes dans la prise de décisions aux niveaux local, régional et national pour assurer la paix à long terme et la sécurité. Une vision qui s’inscrit elle aussi dans le Cadre Stratégique pour la relance économique et le développement Durable (CREED) 2019-2023, qui met un accent particulier sur les femmes dans son Objectif global 5.4 qui vise à créer les conditions de réalistion de l’autonomisation de la femme, de l’enfant et de la famille, en renforçant la participation des femmes et des jeunes dans les activités économiques. Et également, une construction de Résilience dans le contexte de changement climatique. L’Eco-marché pilote « Safi SY » s’inscrit dans les priorités de programmation et de politiques d’ONU-Femmes au Mali en visant à « garantir l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et à lutter contre les violences basées sur le genre dans tout le pays ».

Les secteurs d’interventions du projet sont : la responsabilisation Économique, particulièrement pour les femmes et les filles les plus pauvres et les plus vulnérables, et la Construction de Résilience dans le contexte de changement climatique. L’Eco marché est l’une des composantes d’un projet plus vaste dénommé « Le Soi, les Voisins, le Quartier ». Le pavage des rues en moellons de grès et le curage de caniveaux couverts de dalles, ont changé radicalement cette situation en assainissant le marché, en le réhabilitant avec des matériaux locaux (terre et pierres), en y érigeant des latrines VIP (Ventilated Improved Latrines) et en l’équipant d’éclairage solaire. L’Éco-marché « Safi Sy » sera un lieu de démonstration du rôle du circuit court dans la maîtrise des enjeux et des rouages de la distribution des produits maliens de qualité par les petit-e-s producteurs-trices ainsi qu’un lieu de sauvegarde du patrimoine culturel et génétique, de valorisation et d’appropriation par les Malien-ne-s de telles alternatives.

Les bénéficiaires directs sont 300 personnes dont 200 femmes et filles producteurs-trices, vendeurs-euses, artisan-e-s et des coopératives féminines et 100 hommes. Les bénéficiaires indirects sont 1 500 personnes dont des décideurs et des élus locaux, des services techniques de l’État, des collectivités territoriales, des consommateurs et la société civile.

Source et photos : CAHBA

 

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