MME SIREBARA FATOUMATA DIALLO VICE-PRESIDENTE DE LA FEDERATION NATIONALE DES FEMMES RURALES

«Un fonds spécial pour les femmes rurales est indispensable à l’autonomisation de la Femme»

 «Renforcer l’autonomisation des femmes rurales par l’introduction d’une nouvelle technique et technologie de production» ! Tel était cette année le thème de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale couplée à la Journée mondiale de l’alimentation. Deux événements célébrés le 16 octobre 2017 dans la commune d’Awa Dembaya (région de Kayes). Dans cet entretien, la vice présidente de la Fédération nationale des femmes rurales (FENAFER), Mme Sirebara Fatoumata Diallo, revient sur cette célébration et analyse le thème retenu cette année. Interview !

NYELENI Magazine: «Renforcer l’autonomisation des femmes rurales par l’introduction d’une nouvelle technique et technologie de production» était le thème de la célébration de votre journée cette année. Comment ce renforcement doit-il se faire selon vous ?

Fatoumata Diallo : Vous savez l’autonomisation est l’ensemble des processus interdépendants par lequel les populations, individuellement et collectivement acquièrent la capacité d’accéder aux ressources productives nécessaires pour accroitre leurs revenus, obtenir les biens et les services dont elles ont besoin. Et il s’agit également de participer utilement à la prise de décisions concernant leurs moyens d’existence.

Cette autonomisation peut se faire à travers l’accroissement de la proportion de femmes rurales jouissantes de droit à la terre, aux biens et autres actifs pour l’éradication de la pauvreté ; le renforcement de leurs capacités de production par un accès facile aux services financiers et aux infrastructures comme le transport et les technologies de l’information et de communication ; soutien accru à la participation des femmes rurales aux instances de prise de décisions politiques  et civiques à tous les niveaux pour la garantie de la bonne gouvernance et d’institutions efficaces. Les femmes rurales doivent bénéficier de l’accompagnement de tous (Etat, Partenaires techniques et financiers-PTF)) car elles manquent de tout (terre, crédit, formation technique, et en alphabétisation et l’accompagnement socio-économique).

NYELENI Magazine: Comment les femmes, constituant la couche la plus pauvre, peuvent-elles avoir accès aux nouvelles techniques et technologies ?

Fatoumata Diallo : Il suffit d’avoir une volonté politique pour créer les conditions de cet accès. Trouver des alternatives et des solutions durables. Et pour cela, il faut orienter les femmes rurales vers l’application des technologies de production nouvelles à impact rapide comme l’insémination artificielle, la pisciculture, l’utilisation des semoirs, motoculteurs, etc.

NYELENI Magazine: vous êtes vice-présidente nationale et présidente des femmes rurale de la capitale, en milieu urbain et rural, les problèmes sont-ils les mêmes ?

Fatoumata Diallo : Il faut reconnaitre, au Mali la pauvreté n’est pas que rurale. Elle est surtout citadine avec l’urbanisation galopante. Pour traiter tous ces aspects de la pauvreté, il faut veuillez à ce que personne ne soit laissée pour compte dans le processus de développement.  Il est également nécessaire d’adopter une approche d’autonomisation dans le cadre des programmes futurs.

Or, les femmes rurales du district sont souvent laissées pour compte car vivant en milieu urbain. Et pourtant, par femme rurale, il faut entendre toute femme qui exerce l’agriculture, la pêche et l’élevage, quel soit le milieu où elle habite.

 NYELENI Magazine: L’accès au crédit est-il facile ?

Fatoumata Diallo : Non, car le secteur bancaire n’accepte pas la garantie matérielle. Le crédit n’est pas adopté à notre activité. Sans compter que le taux d’intérêt est très élevé. Il faut la création d’un cadre entre banque et femmes rurales pour s’expliquer.

NYELENI Magazine: Quelles sont les difficultés rencontrées votre organisation de façon générale ?

Fatoumata Diallo : Notre plus grande difficulté est que les partenaires consacrent la plupart des aides aux régions aux dépens du district. Nous souffrons également du manque d’équipements et du difficile accès au crédit. Un problème de reconnaissance des femmes rurales en milieu urbain, or tout ce qui est consommé à Bamako (légumes, poissons, volailles) est produite à Bamako.

NYELENI Magazine: Quel est votre appel à l’endroit des autorités et des Partenaires au développement ?

Fatoumata Diallo : J’invite les autorités de sortir des discours car tous les problèmes autour du monde rural sont connus et des solutions ont été proposées. Il reste à les exécuter. Si vous prenez le rapport du  Forum Genre et Développement du Sommet Afrique/France toutes les solutions s’y trouvent.

Mais, j’ajoute simplement qu’il faut créer un Fond uniquement pour les Femmes rurales avec un seul guichet. C’est indispensable pour booster aujourd’hui l’autonomisation de la Femme.

Propos recueillis par Koro Diabaté

12 thoughts on “MME SIREBARA FATOUMATA DIALLO VICE-PRESIDENTE DE LA FEDERATION NATIONALE DES FEMMES RURALES

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