Mme DAOULÉ DIALLO BA, PREMIÈRE FEMME, Dr INGÉNIEURE DU MALI

Ingénieure agronome en 1970, Mme Daoulé Diallo Ba est née dans une famille de combattants de la lutte pour l’indépendance du Mali. Spécialiste en phytopathologie en 1971 et Docteur ingénieure en 1975. Elle est la première boursière en ingénierie agronomie du Mali en 1965.

Le domaine d’expertise de Mme Diallo Ba va de la protection des végétaux à la sécurité alimentaire en passant par l’intégration des femmes dans le développement. Avant sa retraite, elle travaillait pour le Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) en Centrafrique de 1999 à 2001 et au Cameroun de 2001 à 2007.

Elle a travaillé en tant que chercheur en phytopathologie, puis, Directrice de la Station de Recherches sur les cultures vivrières et oléagineuses de Sotuba et Cheffe de la Section des Recherches sur les Cultures Vivrières et Oléagineuses de 1976 à1980.

Elle a aussi assumé des responsabilités au niveau du Comité Inter États de Lutte contre la Sècheresse au Sahel (CILSS), qui regroupait 9 pays (Burkina Faso, Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad). Elle a été successivement Directrice Régionale du Projet de Lutte Intégrée contre les Ennemis des Cultures Vivrières et Coordinatrice de l’Unité de Coordination Technique en Protection des Végétaux de 1980 à 1998.

 

Mme Daoulé Diallo Ba a œuvré pour une protection des végétaux respectueuse de l’environnement, elle a mis en place le premier comité régional d’homologation des pesticides. Elle a aussi mis l’accent sur le partage des connaissances (bulletin d’information en protection des végétaux, revue scientifique sur les ravageurs des cultures et outils de vulgarisation agricole pour une meilleure protection des cultures et des récoltes au Sahel).

Dans le système des Nations Unies, elle a été Représentante de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) en République Centrafricaine et au Cameroun et pendant sa retraite Représentante a. i. de la FAO au Togo.

Daoulé Diallo Ba, en visite de terrain avec le Ministre d’Etat Ministre de l’Agriculture du Cameroun, salue le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, Sultan des Bamouns.

Daoulé Diallo Ba est co-auteur du livre « Apprenons à protéger nos cultures et nos récoltes », livre en protection des cultures et des récoltes pour la formation des agriculteurs, traduit en bamanankan, wolof, moré et haoussa. Elle a fait des publications sur les maladies du cotonnier, les aflatoxines, la bactériose du riz et la lutte intégrée contre les ennemis des cultures et des récoltes au Sahel

          

           

Aujourd’hui, cette spécialiste en sécurité alimentaire, protection des végétaux et intégration des femmes dans le développement est la Présidente de l’ONG AWLAE-Mali (African Women Leader in Agriculture and Environment); Secrétaire Exécutive de la Fondation Femmes d’Afrique et Culture – Mémorial de Rufisque – Comité National du Mali. Elle appui aussi l’ONG AGIR. Elle a dirigé  l’Association Malienne des Anciens Fonctionnaires Internationaux des Nations Unies (AMAFINU) de 2014 à 2019.

En parlant des femmes , «Nous sommes la moitié de la population d’après les chiffres, notre participation à la richesse du pays est inestimable. Dans les milieux ruraux, il faut voir les femmes travailler, on leur donne les terres les plus pauvres, les moins productives, mais elles arrivent à obtenir de bons résultats. Elles s’occupent aussi du foyer et vont parfois chercher l’eau à des endroits éloignés ».

Pour la grande militante des droits des femmes « nous les enfants de la première République, nous nous sommes battues pour qu’on ait les mêmes droits que les garçons, pour qu’on puisse avoir des bourses et étudier selon nos choix et possibilités, je suis la première fille à bénéficier d’une bourse en ingénierie, et j’ai pu aller jusqu’à mon Doctorat ».

Patriote, avec d’autres de sa génération, ils sont revenus pour appliquer ce qui a été appris. « Après l’obtention de nos diplômes, nous avons décidé de venir construire notre pays, malgré les possibilités de rester travailler dans les pays où nous avons étudié. On s’est dit, qu’on doit beaucoup à ce pays, qui nous a tout donné ».

 Contrairement à sa génération, elle trouve que « La jeune génération est pressée de tout avoir immédiatement ». Un sursaut est certainement nécessaire, il ne faut pas que nos efforts soient vains. Concernant la promotion des femmes, elle pense que « les jeunes filles et femmes devront vraiment se battre, Il ne faut pas que les acquis des ainées fondent comme beurre au soleil » a-t-elle dit.

Mme Daoulé Diallo Ba est Officier de l’Ordre National du Mali, Officier de l’Ordre du Mérite Centrafricain et a reçu une médaille lors de la célébration du cinquantenaire de la FAO au Québec en 1995.

MAÏMOUNA TRAORÉ

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