Lundi 31 mai 2021, l’hôtel Azalaï Salam de Bamako a servi de cadre au lancement du projet, « Promotion de la Participation des Jeunes à la Réconciliation – PEACEBUILD FUND ». L’objectif de ce projet est de contribuer à la réconciliation et la mise en place d’une paix durable au Mali, en soutenant la participation et la prise en compte de voix des jeunes femmes et hommes (de 15 à 30 ans) du pays, dans la mise en œuvre du processus de justice transitionnelle prévue par l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali de 2015.
Pour Madame Daniela Luciani, chef de la protection des enfants à l’UNICEF, les jeunes, notamment les jeunes femmes n’ont souvent que peu d’espace, de capacité pour refléter leur mode de vie, leur besoin et leur réalité dans le mécanisme de la paix et de la réconciliation. « L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali prévoyait des mesures y compris la mise en place de mécanisme de justice traditionnelle dont la mise en place de la commission vérité, justice et réconciliation…Or, d’après les derniers sondages, seul 5,5% des personnes entre 18 et 35 estimaient avoir une connaissance moyenne avant l’Accord de paix. Ce qui ne permet pas leur implication active. », a-t-elle soutenu.
Le Représentant du PNUD dira que pour le PNUD, c’est un double plaisir d’être associé à ce projet : « Je voulais juste souligner deux points de notre côté. Tout d’abord, parce que cela nous permet de retravailler sur un sujet tel que la justice transitionnelle sur lequel le PNUD travaille beaucoup dans d’autres pays mais peu au Mali. Le deuxième point de plaisir, c’est de travailler sur la jeunesse. Je pense que c’est une banalité de le dire mais tout le monde le sait, la jeunesse est la grande majorité de la population du Mali, elle est au cœur de tous les projets que ce soit pour les Nations Unies, les partenaires internationaux. »
Quant à Madame Hanitriniania Andriaveloson, Représentante du Peacebuilding Fund (PBF) au Mali: « Notre présence ici ce jour, témoigne de l’intérêt que nous accordons tous, à la consolidation de la paix à travers la justice transitionnelle et le rôle capital que les jeunes femmes et hommes doivent jouer dans ce processus. Suite à l’éclatement de la crise de 2012, les Nations Unies ont renforcé leur appui multiforme au Mali. C’est dans ce cadre que le fond de consolidation de la paix (PBF) du Secrétaire général, appuie les efforts des autorités maliennes dans la prévention et la gestion des crises », a)t)elle expliqué. Ensuite, elle a ajouté que « Depuis 2014, le PBF a investi plus de cinquante-six (56) millions de dollars américains au Mali, soit à peu près pour plus de Trente milliards cent-vingt-cinq millions (30 125 000 000) de FCFA dans la réalisation de 30 projets. » Pour elle, ces projets s’adressent aux causes profondes des conflits à travers des thématiques telles que l’éducation, la paix, la résilience communautaire, la réintégration des réfugiés et personnes déplacées internes, l’accès à la justice et la lutte contre l’impunité, la promotion du genre et de la jeunesse ».
Ainsi, le projet « Les jeunes engagés pour une paix durable : Appui à la participation des jeunes aux processus de réconciliation au Mali » denommé́ PROPAJER est financé par l’Initiative de Promotion des Jeunes du Fonds de Consolidation de la Paix (Peacebuilding Fund) depuis le 18 février 2021 et pour une durée de 18 mois. Il a été conçu conjointement par l’UNICEF, le PNUD et l’ONG internationale Avocats sans frontières Canada (ASFC), et sera mis en œuvre au Mali.
Il est financé par le PBF pour un budget de Un million cinq-cents mille (1.500 000) de dollars américain dans le cadre de l’initiative sur la promotion de la jeunesse et de l’égalité des sexes qui vont contribuer à la réconciliation et à l’instauration d’une paix durable au Mali, en soutenant la participation à la prise en compte de la voix des jeunes femmes et jeunes hommes.
Pour le représentant du Ministère de la Cohésion sociale, de la Paix et la Réconciliation nationale, « cette cérémonie de lancement du projet PROPAJER est une étape décisive dans le processus de la réconciliation, dont la réussite est une œuvre collective et inclusive ».
Désormais, les jeunes maliens sont suffisamment outillés et requinqués pour être des disciples de la paix partout à travers le pays. Il était temps, grand temps.
Elizabeth THERA