Konobougou-Boidie, ville située dans le cercle de Baraoueli, dans la région de Ségou, a abrité ce jeudi 15 juillet 2021 le lancement du projet conjoint UNICEF-PAM « Réagir à la pandémie de COVID-19 par les systèmes de protection sociale au Sahel ». Dans une cérémonie riche en couleurs, Konobougou, comme une seule personne est sortie pour accueillir les porteurs du projet : le Gouvernement du Mali à travers la Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Économie Solidaire et ses partenaires : l’UNICEF et le PAM Mali, avec l’appui de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne.
L’objectif principal dudit projet est d’informer et de sensibiliser les bénéficiaires, les services techniques et les autorités locales sur les services complémentaires qui seront mis en œuvre et couplés avec les transferts monétaires aux groupements de femmes et aux ménages bénéficiaires du projet « Réagir à la pandémie de COVID-19 par les systèmes de Protection sociale au Sahel, cas du Mali ». C’est aussi renforcer l’adhésion des parties prenantes au projet et solliciter l’engagement et l’accompagnement technique des services déconcentrés pour le suivi et le soutien des activités sur le terrain.
Placée sous la présidence du ministre de la Santé et du Développement social, le ton de la cérémonie a été donné par le Maire de la Commune Rurale de Konobougou, Zoumana Coulibaly. Dans son intervention, il a d’abord souhaité la cordiale bienvenue à l’auguste assemblée dans sa commune et s’est réjoui du choix porté sur sa commune avant de saluer l’initiative qui selon lui, vient au bon moment. « La Covid a été une grande épreuve pour nos populations. Cela n’a été un secret pour personne. Ce projet est venu au bon moment en cette période hivernale qui est généralement la période de soudure ». A-t-il confié. Pour finir, le Maire a salué la coopération légendaire entre la République du Mali et la République fédérale d’Allemagne.
La Représentante de l’UNICEF/PAM, Sylvie Fouet a, dans son intervention salué un partenariat de solidarité. « Partenariat qui a débouché sur un problème conjoint mené dans trois pays du Sahel (Mauritanie, Niger et Mali). La Coopération Allemande fait preuve d’une grande solidarité avec un financement de 54 millions d’euros. 8, 730,900 millions et PAM» A-t-elle expliqué. Et d’ajouter que la coopération allemande a manifesté sa volonté d’augmenter ce financement de 40 millions d’Euros dont 13 millions pour le Mali, preuve de sa solidarité et de son soutien.
Le représentant de l’ambassadeur d’Allemagne, Andreas Hartmann, premier conseiller de l’ambassadeur de la République fédérale de l’Allemagne n’a pas caché sa joie d’être à cette cérémonie de lancement. Pour lui, cette cérémonie témoigne de leur solidarité envers la population malienne. «Ce n’est pas seulement un geste de responsabilité, c’est plutôt un sujet de solidarité et de soutien concret à une population qui subit d’importantes baisses de revenue depuis la pandémie.» Confiera-t-il.
Dans son Discours de lancement officiel des services complémentaires du projet BMZ COVID, le Secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement Social, M. Aly Diop, représentant la ministre empêchée, a exhorté les bénéficiaires à faire bon usage du financement reçu. Au nom des autorités de Transition, il a rassuré de l’accompagnement sans faille du gouvernement et particulièrement celui du département de la santé et du développement social à la réussite de ce projet.
Le projet « Réagir à la pandémie de COVID-19 par les systèmes de protection sociale au Sahel » est une réponse face aux conséquences de la pandémie de COVID-19, notamment en termes d’impact économique et social, les gouvernements du Mali, de la Mauritanie et du Niger avec le soutien de l’UNICEF et du PAM, ont élaboré des plans d’intervention de protection sociale visant à protéger les personnes à la fois du choc socio-économique immédiat et de ses conséquences à plus long terme. Ainsi, l’UNICEF et le PAM réalisent des transferts monétaires aux populations les plus vulnérables. Les ménages ciblés sont ceux très affectés par les conséquences économiques de la COVID-19 comprenant des femmes enceintes ou allaitantes ou encore des enfants de moins de deux ans.
Notons que ces transferts monétaires, d’un montant total de 90.000 FCFA par ménage bénéficiaires et distribués en plusieurs tranches, en adéquation avec le Programme national de filets sociaux, Jigisemejiri, toucheront un total de 70 363 ménages réparties comme suit : les transferts monétaires pilotés par l’UNICEF toucheront 40 063 ménages vulnérables dont 7 563 femmes membres de groupements d’épargnes féminins et les transferts monétaires pilotés par le PAM toucheront 30 300 ménages vulnérables, dont 10 930 enfants de moins de deux ans et 9110 femmes enceintes ou allaitantes. Au total, 310 groupements féminins d’épargne pour le changement, soit 7563 femmes, ont reçu un premier virement de l’UNICEF d’un montant de 45.000 FCFA leur permettant de répondre à leurs besoins immédiats en période de soudure. Par ailleurs, 7 000 ménages ont déjà reçu un premier transfert de 30.000 CFA dans les zones d’intervention du PAM.
À cela, s’ajoute la mise en place de services complémentaires. Il s’agit de sessions de sensibilisation aux pratiques familiales essentielles sensibles aux enfants (sur la nutrition, l’allaitement, la vaccination, la scolarisation, etc.) ainsi que des formations sur les compétences de vie courante, sur l’inclusion financière (bases de comptabilité, gestion de comptes dématérialisés, etc.) et la mise en place d’activités génératrices de revenus viables à long terme. Ce projet conjoint, rendu possible grâce au soutien du Ministère Fédéral Allemand de la Coopération économique et du développement allemand (BMZ) et la banque de développement allemande (KfW). Il vise à répondre aux besoins générés par la pandémie, tout en contribuant à renforcer les capacités nationales globales d’adaptation et de mise en place de systèmes de protection sociale plus réactifs aux chocs, plus sensibles à la nutrition et aux enfants. Durant 8 mois, ledit projet fera connaître le volet des services complémentaires de manière globale, des transferts monétaires visant les ménages ciblés par le projet de façon générale.
En prélude à la cérémonie proprement dite, les officiels ont effectué une visite à un groupement féminin. Dans les échanges, il a été question des conséquences de la Covid 19 sur la vie des populations principalement les femmes. Les interventions ont abondé dans le même sens. La pandémie a été d’une grande épreuve pour les populations. Les femmes ont évoqué les difficultés vécues par leurs époux qui ont fortement joué sur la stabilité de la famille. Heureusement soutiennent-elles, le projet « Réagir à la pandémie de COVID-19 par les systèmes de protection sociale au Sahel» est venu, tel un messie sauver la situation. Le financement reçu leur a permis de mener des activités génératrices de revenus.
Un des temps forts de la cérémonie a été la remise officielle des coupons aux bénéficiaires. Ces coupons leur donnent ainsi accès aux différents kits.
Projet conjoint UNICEF-PAM « Réagir à la pandémie de COVID-19 par les systèmes de protection sociale au Sahel »
Les bénéficiaires s’expriment !
Ce 15 juillet, restera à jamais gravé dans les mémoires de la population de Konobougou particulièrement les femmes qui ont reçu, dans le cadre du projet conjoint UNICEF-PAM « Réagir à la pandémie de COVID-19 par les systèmes de protection sociale au Sahel » des transferts monétaires aux populations les plus vulnérables. Les ménages ciblés sont ceux très affectés par les conséquences économiques de la COVID-19 comprenant des femmes enceintes ou allaitantes ou encore des enfants de moins de deux ans.
Mme Diarra Marie-Rose Coulibaly, présidente de l’association « Jigui sigui » : « Nous sommes dans le cadre du lancement du projet conjoint UNICEF-PAM « Réagir à la pandémie de COVID-19. Ce projet est venu renforcer d’avantage nos liens. Avec les fonds acquis nous comptons acheter et stocker des denrées de première nécessité pour les revendre ensuite. Nous allons également réaliser beaucoup d’autres projets pour l’épanouissement de la femme. Nous remercions du fond de cœur nos partenaires. »
Mme Anne Assitan Dembélé, formatrice membre de l’association « Mama Yelen » : « Dans le cadre de ce projet, « Mama Yelen » va donner des formations aux femmes. La formation se fera non seulement de façon individuelle, mais aussi en équipe. Nous allons les former à suivre leur état de santé pendant la période de grossesse, les encourager à scolariser tous les enfants sans exclusion aucune, même ceux atteint d’handicap. À cela, s’ajouteront des communications sur les mariages précoces, l’excision et surtout comment observer les mesures barrières contre la Covid-19 pour une population saine. En gros, il y a beaucoup de modules. Nous remercions tous les partenaires qui ont rendu possible ce projet. »
Madame Traoré Mariam Traoré, formatrice : « Ce projet est une grande opportunité pour les femmes de la commune de Konobougou. Il vient renforcer les activités des regroupements des femmes qui existaient déjà à travers les tontines. »
Madame Traoré Fatoumata Fabé, bénéficiaire : « Les mots nous manquent pour dire merci à nos partenaires grâce auxquels nous venons de bénéficier de ces coupons. Nous nous engageons à en faire un bon usage. Notre objectif est d’arriver à une autonomisation de la femme. Merci à UNICEF ».
Au terme de ce projet, les autorités (politiques et administratives, coutumières, religieuses et communautaires) seront informées sur le projet principalement, le volet des services complémentaires et transfert monétaire, la visibilité des interventions renforcée et quelques activités génératrices/réalisations des groupements féminins bénéficiaires de Cash Transfert seront mises en place.
Amadingue SAGARA de retour de Konobougou