LA TRAITE DES PERSONNES ET LE TRAFIC ILLICITE DES MIGRANTS : USAID Mali JUSTICE PROJECT(MJP) et UNODC RENFORCENT LA CAPACITÉ DES DIPLOMATES

C’est parti depuis ce mercredi 24 novembre 2021, à MAEVA Palace pour deux jours de formation des diplomates sur la traite des personnes et le trafic illicite des migrants. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence du ministre de la Justice, des droits de l’Homme et garde des Sceaux, représenté pour son conseiller technique, M. Boubacar Touré en présence de plusieurs personnalités et des défenseurs des droits de l’Homme.

Le représentant de MJP, Maitre Jean LaVoie s’est réjoui de l’initiative, « c’est toujours un plaisir pour moi de participer à l’ouverture d’événements comme celui-ci aux côtés des sages et brillants gestionnaires de l’État malien, juristes, diplomates, membre de la société civile et de la communauté internationale qui contribue par leur présence et soutien assidu à l’émergence d’un État de droit plus fort au Mali » a-t-il introduit.

Pour lui, le thème de cette session est pleinement en phase avec l’une des priorités du ministère de la Justice des droits de l’Homme et garde des Sceaux. Il s’inscrit dans le cadre du pilier IV du plan d’action 2018-2022 du gouvernement malien pour la lutte contre la traite des personnes, qui vise à promouvoir la coordination et la coopération dans la lutte contre la traite des personnes.

Pour finir, Me Lavoie a rappelé que le Mali fait mauvaise figure dans ce domaine qui, actuellement est au rang N°2 de la liste de surveillance par le gouvernement américain. Le Mali risque donc de se faire suspendre de l’aide au développement d’où l’urgence de redoubler d’efforts.

Moulaye Arby, représentant de UNODC s’est lui aussi réjoui de cette formation qui entre dans leur champ d’action qui consiste à lutter contre la traite des personnes. C’est donc une collaboration entre les différentes structures qui travaillent au niveau de l’État comme les diplomates. Il a ensuite rassuré de sa disponibilité à accompagner de telles initiatives.

Dans son discours d’ouverture, le représentant du ministre de la Justice et des droits de l’Homme a, d’abord souhaité la bienvenue aux participants avant de situer la formation dans son contexte « L’objet cet atelier, c’est la formation des diplomates sur les questions de traites des personnes et de trafics illicites de migrants. Je sais que d’une manière ou d’une autre, vous êtes plus ou moins imprégnés des questions de traites et de trafics illicites de migrants, mais cela ne veut pas dire que vos capacités ne doivent pas être renforcées, » a-t-il expliqué. Et d’ajouter que les diplomates représentent une couche essentielle de l’administration du Mali. Pour lui, il est donc important que les diplomates puissent s’approprier la question de traites des personnes qui est une forme de criminalité moderne.

Organisé conjointement par le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées, l’USAID Mali Justice Project (MJP) et UNODC, l’activité vise au renforcement des capacités du personnel diplomatique sur la question de la traite, y compris sur les approches basées sur les victimes, afin que ceux-ci jouent un rôle accru dans la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants au Mali. Selon les organisateurs, la traite des personnes est une grave violation des droits de l’homme qui nécessite une coordination à l’échelle locale et mondiale. Étant donné la nature transnationale de ce crime, les missions diplomatiques du Mali et d’autres nations jouent un rôle clé. D’où l’importance de cette activité qui s’inscrit dans le cadre du pilier stratégique IV du Plan d’action 2018-2022 du Gouvernement malien pour la lutte contre la traite des personnes, qui vise à promouvoir la coordination et la coopération dans la lutte contre la traite des personnes. Le comité national de coordination fut doté d’un budget de 200 millions de FCFA pour l’année 2017 en vue d’une mise en œuvre effective de ce plan.

Ainsi, de manière spécifique, cette activité vise à faire connaître la définition de la traite des personnes et du trafic illicite des migrants en droit malien et en droit international ; comprendre le rôle des diplomates dans la lutte contre la traite des personnes ; connaître le cadre juridique national et international relatif à la traite des personnes et le trafic illicite des migrants ; connaître les accords régionaux relatifs à la traite des personnes et le trafic illicite des migrants ; connaître la situation de la traite et du trafic au niveau mondial et au Mali ; comprendre les causes et les enjeux internationaux des phénomènes de la traite et du trafic ; connaître les différentes formes que peut prendre la traite des personnes ; comprendre les effets négatifs de la traite et du trafic sur les victimes, sur leur entourage et la société de manière générale ; comprendre l’importance de l’application de l’approche globale dans la lutte contre la traite des personnes et du trafic illicite des migrants ; comprendre le besoin d’améliorer la coopération entre acteurs pour lutter efficacement contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants ; reconnaître une potentielle victime grâce à la maîtrise des indicateurs d’identification ; connaître les droits de la victime et les obligations étatiques dans l’assistance aux victimes et les spécificités pour le cas des femmes et des enfants ; S’approprier des mécanismes d’accès à l’assistance holistique pour les victimes de la traite des personnes et du trafic illicite des migrants ; favoriser la coordination entre les différents acteurs de la lutte contre la traite et le trafic afin de promouvoir une meilleure protection des victimes.

Selon les initiateurs, la traite des personnes constitue un crime grave qui touche tous les pays du monde. L’éclatement de conflits dans des pays peut exacerber la vulnérabilité à la traite, tout comme la fréquence et la gravité de celle-ci. À mesure que les structures étatiques et non-étatiques s’affaiblissent et que les populations se tournent vers des stratégies d’adaptation néfastes pour survivre, le risque non seulement d’être victime de la traite, mais aussi d’en devenir l’auteur, augmente. Dans le même temps, les conflits font également croître la demande de biens et de services fournis par des personnes exploitées et créent de nouveaux besoins qui génèrent une exploitation, notamment en ce qui concerne la participation aux combats ou le soutien des combattants. Les organisations de la société civile, les organismes des Nations Unies et autres acteurs internationaux intervenant dans les zones de conflit, jouent un rôle crucial dans la prévention de la traite des personnes et la lutte contre ce phénomène. Aussi, l’un des plus grands risques pour la sécurité des personnes qui migrent est de devenir victime de la traite des personnes. La traite des êtres humains (ou traite des personnes) désigne généralement le processus par lequel des personnes sont placées ou maintenues en situation d’exploitation à des fins économiques.

Elizabeth THERA

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