Détentrice d’une Maîtrise en droit privée de la Faculté des Sciences juridiques (FSJP) de Bamako en 2010, Anna Sambala Diallo est une jeune écrivaine malienne. Ancienne présidente du Parlement des enfants de Kayes (2003-2005), elle est depuis 2019, une jeune entrepreneure spécialisée dans la confection et l’impression de supports de communication. Elle nous parle ici de son œuvre « Le silence des sourds » et sa vision de la vie.
NYELENI Magazine : Parlez-nous de votre cursus scolaire ?
Anna Sambala Diallo: Bonjour à tous les lecteurs de NYELENI Magazine, je suis honorée par votre invitation.
Concernant mon cursus scolaire, j’ai eu le Baccalauréat en série Langue et Littérature, ayant à cœur la protection des enfants j’ai opté pour la faculté des sciences juridiques, dans le but d’être juge pour enfants aussi, j’ai un Master1 en communication/Ressources humaines à l’HETEC de Bamako.
NYELENI Magazine : Du droit privé à l’écriture, comment s’est opéré le changement ?
Anna Sambala Diallo: : Personnellement l’écriture est une passion depuis le lycée, je suis fasciné pour le pouvoir des mots de la manière où on est emporté par un récit et la lumière qui se trouve entre les lignes d’un texte. Aussi n’ayant pas vraiment de quoi faire entendre ma voix librement, j’ai trouvé dans l’écriture un moyen de m’exprimer sans contrainte.
NYELENI Magazine : Venons maintenant à votre œuvre, de quoi parlez-vous ?
Anna Sambala Diallo: : Mon œuvre parle des maux de la société, à commencer par la guerre qui se vit chez nous, je regrette vraiment le Mali paisible, dans lequel j’ai grandi, ou pendant les vacances on partait en famille à Hombori, Tjiri sans crainte d’un quelconque danger, je parle de la souffrance, de ma souffrance et de la souffrance de beaucoup de femmes qui sont clouées dans le silence sous le poids de la culture. Qui sont marginalisées, battues et parfois tuées, je parle de souvenirs d’enfance de Toutou Kanté qui est une danseuse Khassonké, qui se transforme en femme la nuit tombée, je rends hommage à nos soldats qui se battent pour que notre pays garde son intégrité et sa souveraineté, mais aussi pour la sécurité, je parle des enfants du Nord, des exactions d’Ogosabou, et je parle de l’Afrique et de l’immigration.
NYELENI Magazine : Vous parlez d’immigration, est-ce parce que, vous venez d’une zone où beaucoup de jeunes vont à l’extérieur ?
Anna Sambala Diallo: Je parle de l’immigration parce que, je suis indignée de la manière dont mes patriotes sont traités à travers le monde où jusqu’à présent, nos gouvernements n’arrivent pas à trouver une solution politique à ce problème. C’est vraiment dommage que tant de bras valides échouent sur les rives européennes.
NYELENI Magazine : Est-ce facile d’être écrivaine au Mali ?
Anna Sambala Diallo: Je pense qu’être écrivain au Mali à ses avantages, mais il faut reconnaitre qu’écrire un livre ne nourrit pas son auteure pour ma part.
NYELENI Magazine : Comment voyez-vous le statut de la malienne ?
Anna Sambala Diallo: Ma vision sur le statut de la malienne est un constat assez encourageant, même si nous avons encore besoin de prise de conscience, d’accompagnement et surtout de libre pensée.
NYELENI Magazine : Un conseil pour les jeunes dans un Mali en refondation ?
Anna Sambala Diallo: : Le conseil que je voudrais partager à la jeunesse Malienne dans un Mali en refondation est de se mettre en question, de se former pour être compétitive, de lire énormément, de faire attention aux fausses informations et de faire des réseaux un outil d’apprentissage et surtout s’impliquer dans la gestion de l’État et donner une heure de leur temps dans la semaine, à mener une action civique pour le développement du pays.
Maïmouna TRAORÉ