ELIMINATION DE LA VIOLENCE À L’EGARD DES FEMMES ET DES FILLES

Aujourd’hui 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, décrétée par les Nations Unies en 1993. C’est aussi aujourd’hui que débute les 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes et s’achèvera le 10 décembre, avec la Journée des droits de l’homme. Le thème de la campagne 2019 est « Orangez le monde : La « Génération Égalité» s’oppose au viol .

Marche contre les violences faites aux maliennes/Archives

Cette déclaration est intervenue suite à la campagne lancée en 1991, par des activistes au Women’s Global Leadership Institute, cette campagne est organisée chaque année par le Center for Women’s Global Leadership. Elle fait office de stratégie d’organisation pour les particuliers et les organisations du monde entier, en vue de la promotion et de la prévention et l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.

Et en soutien à cette initiative de la société civile, la campagne du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, « Tous UNIS, d’ici 2030, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».  Cette campagne, préconise la prise de mesures à l’échelle mondiale pour sensibiliser, encourager les efforts de plaidoyer et partager les connaissances et les innovations.  A partir de cette année et pour les deux prochaines années, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et la campagne  « Tous UNIS » du Secrétaire général de l’ONU, un effort pluriannuel visant à prévenir et à éliminer la violence à l’égard des femmes et filles, se concentreront sur la question du viol en tant que forme spécifique de violence perpétuée à l’égard des femmes et des filles, aussi bien en temps de paix qu’en période de conflit.

Les violences faites aux femmes et filles sont définies par les Nations Unies comme  « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».

Ces violences revêtent plusieurs formes, elles peuvent être physiques, sexuelles et psychologiques, telles que: la violence d’un partenaire intime (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide); la violence sexuelle et le harcèlement (viol, actes sexuels forcés, avances sexuelles non désirées, abus sexuels sur enfants, mariage forcé, harcèlement dans la rue, harcèlement criminel, cyber harcèlement); le trafic d’êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle); la mutilation génitale féminine; le mariage précoce.

Pour l’ONU, les désavantages éducatifs précoces constituent non seulement le principal obstacle à la scolarisation universelle et au droit à l’éducation des filles, mais ils sont également responsables de la limitation de l’accès à l’enseignement supérieur et se traduisent par des opportunités limitées pour les femmes sur le marché du travail. Et que la violence à l’égard des femmes continue d’être un obstacle à la réalisation de l’égalité, au développement, à la paix et à la réalisation des droits fondamentaux des femmes et des filles. Au total, la promesse des objectifs de développement durable (ODD), « ne laisser personne de côté », ne peut être remplie sans mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles.

Et pendant la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), tenue à Nairobi, 25 ans, après la conférence du Caire en 1994, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohamed, lors d’un panel, est revenue sur la mise en œuvre d’un programme visant à mettre fin aux violences contre les filles et les femmes dans près de 60 pays dans le monde. Pour elle, le système des Nations Unies est en train de  travailler à cela et l’a déjà entrepris dans plus de 30 pays de 4 régions du monde avec un financement de près de (cent)100 millions de dollars. Cette conférence de Nairobi était placée sous le thème « Accélérer les promesses ».

Quels sont aujourd’hui les chiffres sur la violence à l’égard des femmes et des filles dans le monde ?

  • 1 femme sur 3 dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles à un moment donné dans sa vie, le plus souvent de la part d’un partenaire intime.
  • Seulement 52% des femmes mariées ou en union prennent librement leurs propres décisions concernant les relations sexuelles, l’utilisation de contraceptifs et les soins de santé.
  • Près de 750 millions de femmes et de filles dans le monde étaient mariées avant leur 18e anniversaire. Plus de 200 millions de femmes et de filles ont subi une mutilation génitale féminine
  • 1 femme sur 2 tuée dans le monde a été assassinée par son partenaire ou sa famille en 2017, tandis que seulement 1 homme sur 20 a été tué dans des circonstances similaires.
  • 71 % de toutes les victimes de la traite des êtres humains dans le monde sont des femmes et des filles, trois quarts d’entre elles sont exploitées sexuellement.

L’origine des 16 jours d’activisme

Depuis 1981, celles et ceux qui défendent les droits des femmes à travers le monde organisaient chaque année, à la date du 25 novembre, une journée de lutte contre la violence sexiste à la mémoire des trois soeurs Patria, Minerva et María Tereza Mirabal, des opposantes politiques brutalement assassinées en République dominicaine, le 25 novembre 1960, sur les ordres du dirigeant de l’époque, Rafael Trujillo (1930-1961).

En 1999, par sa résolution A/RES/54/134, l’Assemblée générale a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et a invité les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à organiser, ce jour-là, des activités destinées à sensibiliser l’opinion publique au problème de la violence à l’égard des femmes. L’Assemblée générale avait auparavant adopté la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes (A/RES/48/104),  le 20 décembre 1993.

La violence à l’égard des femmes constitue une violation des droits de la personne humaine. Elle est aussi une conséquence de la discrimination à l’égard des femmes et des filles, aussi bien dans la loi que dans la pratique, ainsi que des inégalités persistantes entre hommes et femmes. Elle a aussi des répercussions sur les objectifs de progrès, tels que l’éradication de la pauvreté, la paix et la sécurité ou encore la lutte contre le VIH/Sida. Cependant, la violence à l’égard des femmes et des filles n’est pas inévitable. La prévention est tout aussi possible qu’essentielle.

Une synthèse de Maïmouna TRAORE/Source: Nations Unies

 

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