DIABATÉ OROKIATOU KOUYATÉ, ÉCRIVAINE EN LANGUE BAMANAN

Griote de père et de mère, Diabaté Orokiatou Kouyaté est de la grande famille Kouyaté de Fouladougou Bankasi, dans la région de Kita.  Diabaté Orokiatou Kouyaté est née vers 1954 à Bamako. Elle a fréquenté l’École fondamentale de Medina-Coura, l’Institut pédagogique d’enseignement général (IPEG) de Bamako et Diré. Elle obtient par la suite le Diplôme de l’École normale supérieure (ENSUP) en Philo psycho pédagogie. Mme Diabaté Diabaté Orokiatou Kouyaté a occupé beaucoup de postes de responsabilités Elle a publié plusieurs ouvrages en Bamanakan. Orokiatou est membre de Réseau des femmes écrivains du Mali et de la diaspora (RFEMD), fondatrice et membre de l’Association des femmes pour l’organisation des cérémonies culturelles et traditionnelles (AFOCTRA).

NYELENI Magazine : Parlez-nous de votre enfance à Médina Coura ?

Diabaté Orokiatou Kouyaté : Je suis née dans une famille polygame, je suis le premier enfant de la troisième épouse de mon père. Je suis une griotte qui ne sait pas chanter. La philosophie de papa, était que le nom Kouyaté suffisait pour avoir tous les avantages du griot sans crier sur les gens.  Ma famille était parmi les riches de tout Bamako en son temps, mais j’allais pieds nus à l’école et mes manuels scolaires étaient attachés dans un fouloir de tête. J’étais obligée d’apprendre à tresser pour aider ma mère avec les petites dépenses de la maison et les entretiens de mes frères et sœurs. Dieu merci, j’ai pu avoir un diplôme, j’ai occupé des postes de responsabilités. Et tout cela explique mes écrits. C’est ma vie sociale qui reflète mes écrits.

NYELENI Magazine : Quels ont été vos postes de responsabilité ?

Diabaté Orokiatou Kouyaté : D’abord j’étais enseignante à l’école fondamentale de Dioila B, ensuite, agent au bureau scolaire du District (gouvernorat), agent à la direction régionale de l’éducation du District. Après ma formation à l’ENSUP, j’ai été Inspectrice de l’enseignement fondamentale (IEF/Bko V), Directrice du centre d’animation pédagogique (CAP/commune IV), Directrice de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille du District de Bamako et Directrice de l’école SOS de Kita. J’ai pris ma retraite en 2017, étant au niveau de la direction nationale pédagogie (DNP).

NYELENI Magazine : Quand est-ce que vous avez commencé à écrire.

Diabaté Orokiatou Kouyaté : J’ai commencé à écrire depuis 1986, en Bamanankan. Pourquoi le Bamanankan ? Pour dire réellement ce que je ressentais, ce qui m’arrivait, les préjugés et méchancetés auxquels j’ai dû faire face dans mon entourage. C’est ma façon de montrer à toutes ces femmes et filles qu’après toutes les épreuves de la vie, qu’elles ne perdent pas courage et continuer à se battre.

NYELENI Magazine : Quelles sont vos publications ?

Diabaté Orokiatou Kouyaté : J’ai publié « Demisen tulon » (Jeux d’enfants) aux Éditions Doniya, Nsiiri (Contes d’enfants), « Dumuninw tobicogo » (Les recettes africaines), « Jata ka furu » un roman sur le mariage de Jata aux  Editions EDIS. « Mali Nsiiri » (Les contes du Mali) aux Editions EDIM. Ensuite, il y a eu « Poyi », « Adamadenya tacabolo kunu a ni bi » aux Editions Cauris. En cours actuellement, le roman « furu », le Poème « ne kanbe aw de ma » dans le recueil de « Poèmes à un jeune soldat inconnu ».

Propos recueillis par Maïmouna TRAORÉ

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