DE COMMERÇANTE À PIONNIÈRE: LE PARCOURS INSPIRANT DE KADIATOU SYLLA

 

Kadiatou à l’inauguration du Maeva Palace à Bamako, Février 2017. Photo: Maeva Palace Mali

Kadiatou Sylla, femme de caractère, personnifie l’héritage Soninké, ce peuple commerçant dont elle est issue et dont les racines et les légendes embellissent l’histoire du Continent Africain. Son enfance qui a été baignée dans les voyages a façonné son esprit d’aventure et d’entrepreneuriat. Dès son jeune âge, elle fusionnait déjà, études, loisirs et affaires, dénichant des marchandises à travers le monde pour les revendre à ses proches. 

Le parcours de Kadi en tant que femme d’affaires a débuté en 2000 avec l’ouverture de la boutique de prêt-à-porter AZZARA à Bamako. Toujours à l’affût des bonnes opportunités, Kadi, surnommée ainsi affectueusement par ses proches, a saisi l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations de Football que le Mali accueillait en 2002 pour se lancer dans le secteur de la restauration. Investie dans son rôle d’aînée au sein de la fratrie Sylla, elle a ainsi décidé de s’associer avec l’une de ses cadettes pour ouvrir African Grill en mai 2002. Depuis maintenant 22 ans, cette adresse est devenue l’une des meilleures options gastronomiques de la capitale malienne.

Kadiatou Sylla et sa soeur Fatou Sylla

En 2012, fortes de leur sang soninké, les sœurs Sylla ont décidé d’élargir leurs horizons vers l’événementiel avec MALIBACHES, spécialisée dans la location de matériel et la décoration d’espaces festifs. Quatre ans plus tard, elles ont inauguré le Maeva PALACE, qui est devenu un centre de référence pour les conférences et autres rencontres internationales et privées. Aujourd’hui, Kadi et sa sœur ont acquis une expertise qu’elles ont mise au service de la création d’emplois, avec une équipe aujourd’hui composée d’une trentaine d’employés, dont la majorité sont des femmes (60%).

Au Mali, voire en Afrique occidentale, le succès de Kadi Sylla, celle qui a su briser les stéréotypes et s’imposer dans un environnement souvent hostile aux ambitions des femmes, est une vraie source d’inspiration, particulièrement pour la couche juvénile.  Cependant, le chemin vers le succès n’a pas été sans obstacles, des défis qu’elle reconnait avoir surmontés avec le soutien d’autrui, particulièrement de son défunt père, Kissima Sylla, qui a su investir dans l’éducation de ses filles, défiant ainsi les normes sociales restrictives.

Entrepreneure confirmée et accomplie, Kadiatou rappelle que les défis persistent encore surtout dans l’accès au financement et la réticence des institutions financières à faire confiance aux femmes comparées aux hommes d’Affaires. Néanmoins, l’espoir demeure, de plus en plus de jeunes filles se lancent dans l’entrepreneuriat, déterminées à surmonter les défis et à réussir. Toutefois, Kadiatou reconnaît également le revêt de la médaille pour les femmes qui disposent d’une certaine autonomie financière. Les tensions sociales engendrées par la réussite professionnelle de certaines femmes épouses nécessitent un réel dialogue social, un autre aspect de la lutte féministe, sur lequel, elle souhaite plus de réflexion, vu le taux élevé de violences et de divorces dans les couples.

Parlant de perspectives pour ses affaires, Kadiatou préfère garder espoir mais demeurer conservative. Alors que le vent de l’insécurité et de la crise énergétique souffle sur la région, voire dans le monde, la Femme d’Affaires préfère consolider ses acquis, en attendant une période plus propice pour de nouveaux projets, consciente que l’avenir peut réserver son lot d’incertitudes.

SOURCE:ONU Femmes

 

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