Le vendredi 6 août 2021, toujours dans le cadre de la célébration de la journée panafricaine, une équipe de panafricanistes avec à sa tête la vice-présidente de l‘OPF, à ses côtés Mme Koné Fatoumata Bamou, représentant les femmes de la diaspora, a visité l’entreprise des maliennes rapatriées de Côte d’Ivoire. L’entreprise de production d’attiéké dénommée « Coura Service » est située à Kalaban Coura.
L’entreprise « Coura Service » a été créée en 2005, par les femmes rapatriées de la Côte d’Ivoire. Certaines femmes étaient revenues sans leurs enfants et sans maris, qui étaient soient portés disparus soient morts. Certaines de ses femmes comptaient repartir en Côte d’Ivoire. Cependant, après la guerre et les dégâts qu’elle a causés, elles ont finalement décidé de rester au pays. Ces femmes étaient sans emploi, ce qui n’était pas du tout facile pour elles. C’est ainsi que Madame Coulibaly Oumou Coulibaly et ses sœurs décidèrent de créer une entreprise de production d’attiéké, une activité que les 50 % d’entre elles savaient faire. Selon Madame Coulibaly, « À l’époque, l’attiéké qui était consommé au Mali n’était pas de bonne qualité. Ce qui nous a poussées à nous impliquer dans cette production au Mali. Je remercie toujours le gouvernement malien surtout, le Ministère de la Promotion de la femme qui a été notre premier soutien à travers la première dame Madame Touré Lobo Traoré » a-t-elle expliqué.dame Touré Lobo Traoré » a-t-elle expliqué.
Après avoir démarrer les activités, elles ont pu participer à une foire exposition, organisée au nom de l’économie solidaire, selon la directrice de l’entreprise « C’est Monsieur Djibril Tangara, qui était le ministre de la solidarité. Notre sortie a été un succès, des lors on a été lancé ».Ainsi, elles ont compris que seul le travail leur permettra d’atteindre leurs objectifs. Elles décidèrent donc de s’attaquer à d’autres problèmes à savoir la scolarisation de leurs enfants et le manque de logement vu que la plupart des familles rapatrié n »avait pas investi ici au Mali. A l’époque, ajoutera-t-elle, feu Kafougounè Koné était le ministre des collectivités territoriales, elles sont allées lui exposer le problème et elles ont ainsi été orientée vers une zone rurale à Mountougoula et chacune des femmes a bénéficié d’un terrain, elles étaient au nombre de 102. Un partenaire du nom de « Qatar Charity « avait promis après avoir reçu les dossiers de ces femmes de construire gratuitement les maisons de veuves qui étaient au nombre de 50, mais malheureusement, ce partenaire n’a pu en construire que 5 avant la fin du projet.
Madame Coulibaly explique que malgré le fait que « Qatar charity, n’a pu construire que 5 maisons, nous étions très contentes par ce que, toutes les maisons construites étaient meublées. Avec la continuité de l’activité depuis 2005, plusieurs de ces femmes ont pu construire leurs maisons dans leur cité sans l’aide de partenaires, elles ont bénéficié d’un forage à travers le fond de solidarité nationale, une mosquée a été construite par un partenaire, même que la commune rurale de Mountougoua leur a mis dans leur schéma directeur en leur permettant de donner un nom à leur cité et la cité fut nommée « Bolibana » (La fuite est terminée). Également, elles ont pu sauver l’année scolaire de leurs enfants qui sont rentrés, surtout ceux qui devaient se présenter à l’examen du baccalauréat et grâce à Dieu ils ont eu leur examen. Des enfants sont allés étudier à l’extérieur avec des bourses. Madame Coulibaly lança avec fierté : « plusieurs de nos enfants sont aujourd’hui de hauts cadres. » Et avec le succès de l’activité, plusieurs femmes ont pu avoir leur autonomie et ont pu créer leur propre groupe de travail.
Au début, des habitants de la commune V, qui ont vu arriver ces femmes dans leur commune, leur donnaient de vieux habits et des sacs de riz par pitié. Ensuite, ils ont vu la motivation et la persévérance de ces femmes, particulièrement celles de Madame Coulibaly Oumou Coulibaly. Mais, certaines personnes spolièrent plusieurs fois, leurs aides lors des élections législatives. Elles ont été utilisées, malheureusement, après être élus, les politiciens ne voulurent plus rien faire pour elles. C’est ainsi, que les femmes rapatriées proposèrent à leur directrice de déposer sa propre candidature. Ne voulant pas faire de la politique au début, Madame Coulibaly fini par accepter leur proposition.
Et actuellement, elle est la cinquième adjointe du maire de la commune V. Après son l’élection, son bureau est resté ouvert à toute la commune, chose qui n’est pas fréquente dans nos communes ; alors les habitants surnommèrent son bureau « Rail da » en référence à l’entrée du grand marché de Bamako côté rails. Chose qui lui a permis d’être élue député au sein de l’Assemblée dissoute lors des évènements de juin 2020. A noter qu’en 2016, Madame Coulibaly a été décorée chancelière de l’ordre nationale du Mali et a également eu la médaille du mérite national. Le déroulement du travail (le malaxage, le pressage, le tamisage puis la cuisson à la vapeur), a été présenté aux visiteurs du jour.
Après la visite de l’entreprise, la vice-présidente de l’OPF, Madame Diallo Kama Sakiliba s’est préoccupée du respect des mesures barrières face à la maladie à Coronavirus, Madame Coulibaly a répondu « on a décidé de former de petits groupes de travail et nous procurer des kits sanitaires ». Madame Koné Fatoumata Bomou, de la diaspora a prodigué des conseils aux femmes, quant à la lutte contre la prolifération des mouches sur le lieu du travail. Elle a proposé l’utilisation de la cendre et des feuilles de Nym. La vice-présidente de l’OPF a offert quelques pagnes de la panafricaine 2021 et une somme de cinquante mille (50 000) Fcfa à la directrice de Coura service pour sa bravoure. La visite a pris fin par un buffet offert par la directrice suivi par des photos de famille.
Elizabeth THÉRA