CÉLÉBRATION DE LA FORCE FÉMININE À SIKASSO : HONNEUR À CES FEMMES ET ADOLESCENTE QUI ÂTISSENT L’AVENIR

UNICEF MALI/2024/Keita

Chaque année, le 8 mars, nous célébrons avec enthousiasme la Journée internationale de la femme, un moment dédié à l’honneur de la femme et à la reconnaissance de sa contribution inestimable dans tous les domaines de la vie. En cette occasion spéciale, le Représentant de l’UNICEF au Mali est allé à la rencontre des femmes et des adolescentes qui jouent un rôle crucial dans le développement de leurs communautés. Il s’est donc rendu à Sikasso, une ville du Mali où le dynamisme féminin est palpable.

Sikasso est une ville où la terre est aussi fertile que les esprits des femmes qui l’habitent. Ici, chaque femme est une histoire, chaque adolescente est un chapitre d’avenir qui s’écrit avec détermination. Voyons comment ces actrices du changement avec qui l’UNICEF travaille façonnent le visage de leur communauté et veillent au bien-être de chaque enfant.

Mabintou est employée au seul one stop center de la région qui se consacre à l’assistance des victimes de Violences basées sur le genre (VBG). Ce centre leur offre, dans la plus stricte confidentialité, des services de soutien médical, légal, psychologique et de protection. « Depuis que le centre a ouvert ses portes, nous avons comptabilisé plus de 500 cas, parmi lesquels 35% concernent des adolescentes et des jeunes filles. Pour elles, cet endroit représente un véritable havre de paix et une bouée d’espoir pour panser leurs blessures et se reconstruire », témoigne-t-elle.

Saou, membre dévouée du Comité des Femmes Urbaines, consacre ses journées à une cause qui lui tient à cœur : la quête incessante des enfants zéro-dose dans la ville de Sikasso. Avec une détermination sans faille et une compassion profonde pour les plus jeunes, elle arpente avec persévérance les artères animées et les quartiers sinueux de la cité, portée par un objectif vital : s’assurer que chaque enfant, quel que soit son lieu de résidence, puisse bénéficier d’une protection vaccinale complète. « Les parents sont souvent pris entre le poids des traditions, les contraintes économiques et l’insuffisance des informations disponibles sur l’importance de la vaccination. Avec patience et pédagogie, je m’emploie à déconstruire les idées reçues, à dissiper les craintes, à tisser des liens de solidarité entre les habitants et les services de santé, » explique-t-elle.

Au cœur du village de Ziembougou, une dynamique s’opère, impulsée par une figure de proue de l’engagement communautaire : N’gnèlè. Dans son combat, N’gnèlè n’est pas qu’un simple messager. Elle est le symbole d’une communauté qui s’éveille à l’autonomie, qui s’empare de son destin sanitaire et nutritionnel. C’est grâce à des personnes comme elle que le village de Ziembougou témoigne d’une évolution tangible vers un avenir où chaque famille est armée des connaissances et des outils nécessaires pour élever ses enfants dans un environnement sain et propice à leur plein développement. N’gnèlè est plus qu’un membre du Groupe de Soutien aux Activités de Nutrition : elle est éducatrice, inspiratrice, et gardienne de l’avenir de son village. « Nous nous réunissons chaque semaine, pour réaliser des démonstrations culinaires qui sont bien plus que de simples ateliers de cuisine. Ces rencontres sont l’expression vivante d’une transmission de savoirs, où se mêlent astuces culinaires, valorisation de produits locaux et équilibrage nutritionnel, le tout sous la bannière de l’accessibilité et de la simplicité, » raconte-t-elle.

L’engagement de Fily (en foulard jaune), première sage-femme du Centre de Santé Communautaire (CSCOM) de Sanoubougou, Sikasso, ne se limite pas aux murs de la salle d’accouchement. Elle s’investit dans la formation continue pour rester à la pointe des pratiques obstétriques, elle participe à des programmes de sensibilisation pour promouvoir la santé maternelle et infantile, et elle collabore étroitement avec les médecins et les autres professionnels de la santé pour créer un environnement sécuritaire et propice au bien-être de la mère et de l’enfant. « Je ne me contente pas d’assister à la naissance, je participe activement à l’éclosion de nouvelles familles, veillant à ce que chaque enfant commence son voyage dans ce monde avec la meilleure chance d’être en bonne santé, et que chaque femme vive l’expérience de l’accouchement avec grâce et dignité, » explique-t-elle.

Au sein du village de Zaniena, une lueur d’espoir s’éclaire grâce à l’engagement indéfectible de Alimatou, la conseillère dédiée à l’éducation des filles. En tant que membre éminent du Comité de Gestion Scolaire, elle orchestre avec une passion inébranlable et une détermination sans faille des initiatives visant à garantir l’accès à l’éducation pour les jeunes filles de son village, consciente de l’impact transformateur que cela peut avoir non seulement sur leur avenir mais également sur l’évolution sociétale globale. Son travail quotidien se matérialise par une série d’actions stratégiques ; tout d’abord, elle veille à sensibiliser les parents sur l’importance cruciale de l’éducation des filles, en brisant les chaînes des préjugés et en combattant les stéréotypes qui trop souvent entravent le parcours scolaire des jeunes filles. Les défis sont nombreux, mais la détermination de YY reste inébranlable. « Chaque fille qui reste à l’école est une promesse pour un avenir meilleur, non seulement pour elle-même, mais pour l’ensemble de la communauté de Zaniena, » explique-t-elle. Son action est donc un maillon essentiel dans le tissu de l’éducation au sein du village, un combat quotidien pour l’équité et l’émancipation des filles à travers le pouvoir libérateur de l’éducation.

Au cœur du lycée public 3 de Sikasso, une jeune fille du nom de Fatoumata Kouyaté s’érige en symbole d’excellence et d’inspiration pour tous ses pairs. Du haut de ses 15 ans, cette élève en classe de dixième ne se contente pas d’arpenter les couloirs de son établissement avec la légèreté propre à l’adolescence ; elle y trace un sillage lumineux de réussite et de détermination. En effet, Fatoumata, première de sa classe, incarne cette jeunesse malienne avide de savoir et résolue à exploiter pleinement le potentiel que recèle l’éducation. Son ambition ne s’arrête toutefois pas aux frontières de ses performances académiques. Elle porte en elle le rêve puissant de devenir, un jour, Représentante de l’UNICEF. Cette aspiration ne se nourrit pas seulement d’un désir personnel de réussite, mais aussi et surtout d’une vision altruiste : celle de soutenir activement de nombreuses écoles à travers le Mali et au-delà. « Mon souhait est que chaque enfant, quel que soit son milieu, puisse jouir pleinement de son droit à l’éducation ». Son engagement est celui d’une génération qui refuse l’immobilisme et qui, par son exemple, veut éclairer le parcours de milliers d’autres enfants, leur montrant qu’avec de l’assiduité et de la passion, les rêves les plus nobles peuvent effectivement prendre forme. Fatoumata Kouyaté, par son parcours exemplaire, devient ainsi une source d’inspiration contagieuse qui résonne bien au-delà des murs de son lycée ; elle est une étoile qui guide, un modèle qui rassure et une référence qui galvanise, incarnant avec force la conviction que la jeunesse est le ferment du changement.

Située au sud du Mali, la région de Sikasso, surnommée « le grenier du Mali », constitue un véritable bastion de l’agriculture malienne, où la fertilité des sols et la clémence du climat concourent à la diversité et à l’abondance des productions agricoles. Pour Madame le Gouverneur de Sikasso, Kanté Marie-Claire Dembélé, il est essentiel de valoriser les productions locales, non seulement pour promouvoir le développement économique et la résilience des communautés rurales, mais également pour œuvrer en faveur de l’autosuffisance alimentaire de la région, voire du pays tout entier. « Il est du devoir de tous, acteurs locaux et partenaires nationaux ou internationaux, de soutenir ces agriculteurs et agricultrices dévoués. En effet, en valorisant les productions agricoles locales à travers des initiatives de transformation sur place, des facilitations de l’accès aux marchés, et en investissant dans des infrastructures agricoles adaptées, nous pouvons non seulement garantir la sécurité alimentaire, mais aussi stimuler une économie locale dynamique et autonome. » Ainsi, la vision de Madame le Gouverneur de Sikasso nous interpelle tous : valoriser le grenier du Mali, c’est reconnaître et renforcer le rôle central de ces femmes et hommes qui, chaque jour, façonnent l’avenir alimentaire du pays et de la région, tout en contribuant à la préservation de leur riche terroir.

Ici au centre des jeunes cicaara, réhabilité par l’UNICEF, ils sont une trentaine de jeunes et adolescents formés pour promouvoir la paix et la cohésion sociale. Ici à la radio voix des jeunes, ils animent des émissions où ils parlent de l’importance de la paix et de la cohésion sociale, mais aussi des problèmes majeurs qui entravent le développement et l’épanouissement de la jeunesse, notamment la déscolarisation des filles, le travail dans les sites d’orpaillage et la consommation des stupéfiants. « La déscolarisation des filles reste un problème car beaucoup de parents pensent que la fille doit rester à la maison, faire les tâches ménagères et se préparer pour son futur foyer. »

Cependant, au-delà des mots et des ondes, ce que le centre des jeunes Cicaara et de la « Radio Voix des Jeunes » incarnent avant tout, c’est une lueur d’espoir. « Ces jeunes, par leur engagement indéfectible, montrent que le changement est possible, que chaque voix compte et que, main dans la main, ils peuvent édifier une société plus juste, solidaire et pacifique. Ils sont l’exemple vivant que les jeunes ne sont pas seulement l’avenir, mais aussi le présent actif et vibrant d’un monde qui aspire à un devenir meilleur » conclut Pierre Ngom, le Représentant de l’UNICEF au Mali.

C’est en partageant ces expériences, ces récits de vie, que nous pouvons contribuer à sensibiliser et à mobiliser autour de la cause des filles et des femmes. La reconnaissance de leur rôle essentiel est un pas de plus vers un monde où la parité n’est plus un idéal à atteindre, mais une réalité quotidienne. Le 8 mars, et chaque jour qui suit, nous sommes appelés à célébrer ces femmes, à soutenir leurs ambitions et à honorer leur indéfectible contribution à la construction d’un avenir meilleur pour les générations présentes et futures.

Fatou Diagne/UNICEF

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