Le Réseau des femmes écrivains du Mali et de la Diaspora (RFEMD) vient de mettre à la disposition du public, un catalogue sur la « Vie et œuvres des écrivaines du Mali », grâce à l’appui de l’Union européenne. Il est surtout destiné aux enseignants, chercheurs, étudiants et lecteurs afin qu’ils fassent ample connaissance avec les talents féminins que le Mali et sa Diaspora recèlent. Dans ce catalogue, vous trouverez la trajectoire de chaque écrivaine et les titres de leurs œuvres. La remise de l’ouvrage a eu lieu le jeudi 24 mars au siège du Réseau à Quinzambougou. Nous avons rencontré la présidente du RFEMD, Oumou Armand Diarra.
NYELENI Magazine : Quel est pour vous l’importance de ce catalogue ?
Oumou Armand Diarra : « Vie et œuvres des écrivaines » qui vient de paraître, grâce à l’appui de l’Union européenne, va donner une impulsion à la visibilité des écrivaines. Il sera d’une grande portée pour le monde de la recherche, et de la culture. C’est un ouvrage de référence qui va faciliter l’identification des œuvres écrites par les femmes. Aujourd’hui, nous avons enfin des données pour faire des recherches pédagogiques ou des exposés sur les œuvres littéraires des écrivaines dans les Universités et écoles.
NYELENI Magazine : Est-ce-là, un outil de communication pour le Réseau ?
Oumou Armand Diarra : Ce catalogue contient toute une richesse du capital intellectuel de la génération des femmes qui ont fortifié une littérature au prix d’un combat âpre contre l’injustice, l’intolérance à la génération de celles qui continuent de dénoncer toutes formes de violences. La plume reste un support de communication pour véhiculer les messages pertinents sur notre époque, c’est pour cela que ce catalogue est plus qu’un trésor pour nous, sa publication nous donne de l’espoir pour la continuité de notre travail sur la promotion des écrivaines.
NYELENI Magazine : Est-ce une première pour le Réseau de rassembler autant de femmes écrivains ?
Oumou Armand Diarra : Le Réseau des Femmes écrivains du Mali et de la Diaspora n’est pas à sa première initiative, avec la «Célébration de l’écriture féminine », il a mis en place une stratégie efficace pour sensibiliser et atteindre un grand nombre de passionnés de l’écriture et de la lecture. Cet espace a été l’occasion de tester la tenue de la première édition en 2020, à l’hôtel Azalaï et sa réussite a été une des motivations pour organiser la deuxième édition au CICB et à la Bibliothèque nationale avec plus d’éclat.
NYELENI Magazine : Les ouvrages collectifs vont continuer alors ?
Oumou Armand Diarra : Nous souhaitons nous maintenir sur cette lancée pour atteindre d’autres objectifs comme la publication d’ouvrages collectifs sur la paix, la réconciliation nationale, les interviews accordées par les écrivaines à NYELENI Magazine, et bien d’autres à venir. Tout cela est fascinant. Nous continuons à compter sur nos efforts personnels, notre travail, notre esprit d’équipe et le soutien de l’Union européenne et de tous nos partenaires pour la concrétisation des projets en cours .
NYELENI Magazine : Quelles sont vos difficultés actuellement ?
Oumou Armand Diarra : Des problèmes persistent toujours dans la chaine du livre, l’Organisation malienne des éditeurs de livres (OMEL) a identifié cette problématique avec l’inexploitation locale des œuvres d’auteurs féminins dans les établissements scolaires, le coût élevé de l’édition, l’inexistence au Mali d’un fond d’aide au livre, l’inexistence d’un réseau local de distribution et de diffusion des œuvres à l’international, le manque d’intérêt de la population pour le livre et une démotivation des acteurs. Des pesanteurs socio-culturelles existent toujours, elles entravent l’épanouissement des femmes dans son espace .
NYELENI Magazine : Parlez-nous de la structuration du livre?
Oumou Armand Diarra : Le corps du livre est divisé en trois parties. La première est considérée comme celle des pionnières. En véritables militantes, elles ont toujours dénoncé haut et fort le dysfonctionnement de leur société, la mauvaise gouvernance. La deuxième partie concerne les écrivaines de la Deuxième et Troisième génération. Elles se retrouvent dans la phase de mutation entre tradition – modernité, la diversité culturelle, l’émergence d’une nouvelle ère avec la nouvelle technologie. La dernière partie est consacrée à un résumé des activités déjà effectuées par le Réseau des Femmes Ecrivains du Mali et de la Diaspora. L’édition de ce catalogue a pu se faire avec le soutien des écrivaines, des femmes qui sont dans le domaine de l’art, d’un groupe de travail et de quelques maisons éditions.
Nous réitérons à cet effet, tous nos remerciements à l’équipe de NYELENI Magazine pour toute sa disponibilité.
Propos recueillis par Maïmouna TRAORÉ