La nouvelle nous est parvenue juste après la prière du vendredi (31 mai) par l’une de ses amies qui est très proche de la famille. Ancienne ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Berthé Aïssata Bangali venait de s’éteindre à 67 ans des suites d’une très courte maladie. Notre sœur (elle ne nous appelait que mon frère) a ainsi tiré sa révérence comme elle a vécu : dans la totale discrétion, sans alarmer ni se lamenter.
«La vie est un livre, chaque jour une nouvelle page se tourne ! Je vous souhaite qu’elle contienne tous les ingrédients du bonheur», écrivait souvent Mme Berthé Aïssata Bangali, ancienne ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (16 octobre 2002 au 20 juin 2005), puis de l’Artisanat et du Tourisme (8 septembre 2013 au 10 janvier 2015). Le sien s’est définitivement refermé vendredi dernier (31 mai 2024) des suites d’une très courte maladie à l’âge de 67 ans (elle avait vu le jour le 20 1957 à Koutiala).
Ingénieur agronome/chercheure à la retraite et Chevalier de l’Ordre national du Mérite, la regrettée Aïssata avait rejoint l’Institut d’économie rurale (IER) en 1990. Elle s’y est surtout illustrée par le développement de plusieurs technologies dont la mise au point d`une technologie d’étuvation du sorgho, une technologie de préparation industrielle des biscuits de sorgho «Deliken» avec GAM (Générale alimentaire du Mali); la mise au point des pâtisseries, gâteaux, sirop à base de sorgho…
Sur le plan politique, elle a milité au sein de l’Union pour la démocratie et le Développement (UDD), dont elle a présidé le Mouvement national des femmes, avant de rejoindre le Mouvement citoyen qui a porté le défunt Général Amadou Toumani Touré dit ATT au pouvoir en 2002. Les portefeuilles de la promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, puis de l’Artisanat et du Tourisme ont été le couronnement de cette carrière politique.
Nous nous sommes connus à travers «ACS» (Doucouré Aïssata Cheick Sylla) qui était son Chargé de mission communication. Absente du pays, celle-ci nous avait demandé d’appuyer le cabinet pour l’organisation d’une Journée du 8 Mars. Revenue des USA la veille, elle nous avait donné rendez-vous à son cabinet le lendemain samedi pour échanger. Et à sa «grande surprise», nous nous sommes présenté avec un discours dont elle a juste amendé quelques passages.
«Si je savais que tu allais me proposer ce matin un si formidable travail, je ne n’allais pas me donner toute cette peine à l’issue d’un voyage épuisant», nous a-t-elle dit ce jour. Nous avons gardé de très bonnes relations par la suite, même si nos rencontres étaient très rares. Notre dernière rencontre physique fut à l’occasion d’une tentative de médiation conjugale et elle nous avait invité à déjeuner à la «Vieille marmite» avec deux de ses amies. Et tous les matins, nous nous disions bonjour sur Messenger et WhatsApp.
Un moment politiquement très active, Mme Aïssata Bangali Berthé s’était retirée de tout ces derniers temps pour se consacrer à Dieu et à sa famille. «Mon frère, je me suis retirée de tout pour me consacrer à mes petits-enfants et à l’apprentissage du Saint Coran», nous a-t-elle dit quand nous lui avons demandé pourquoi elle s’était mise en marge de l’activité politique. Et Dieu merci, elle s’est beaucoup illustrée dans l’apprentissage du Coran par son engouement, sa passion, son courage, sa persévérance qui lui ont permis de franchir des caps importants !
De Mme Berthé (mère de 3 enfants, dont un Officier de l’Armée), nous retenons l’image une femme aimable, joviale, courtoise, pieuse, toujours disponible pour écouter les autres et déterminée à faire des sciences non seulement un outil de l’émancipation féminine, mais aussi le socle du développement économique du Mali. La très engagée Aïssata Bangaly Berthé est restée profondement attachée à sa ville et région natales, Koutiala. Va en paix ma Sœur ! Que le Firdaws soit ta demeure éternelle dans le paradis !
Moussa BOLLY