A l’instar de la communauté internationale, le Mali célèbre la journée mondiale de l’eau ce 22 mars. A cette occasion, une conférence de presse s’est tenue le mercredi 20 mars 2024 à la Direction nationale de l’hydraulique en vue de sensibiliser davantage la population sur l’importance de la gestion durable des ressources en eau, de leur accessibilité ainsi que, les principaux défis et enjeux relatifs à cette ressource naturelle rare et vitale.
La conférence de presse a été animée conjointement par le directeur national de l’Hydraulique, Sékou Diarra et M. Boureima Tabalaba de la Coalition nationale de la compagnie internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA). Les activités liées à cette célébration se dérouleront du 20 au 22 mars 2024, au Centre international de Conférence de Bamako (CICB), avec plus de 500 participants. L’édition 2024, est placée sous l’égide du Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta et le thème retenu pour cette année est « L’eau pour la paix »
Dans une étude rendue publique, il ressort que la situation de l’accès des populations à l’eau potable dans le monde serait préoccupante. A l’échelle mondiale, il est indiqué que 2,2 milliards de personnes manquaient encore d’eau potable gérée en toute sécurité, dont 115 millions de personnes buvant des eaux de surface et 3,5 milliards de personnes ne disposaient toujours pas d’un assainissement géré en toute sécurité, parmi elles, 419 millions pratiquaient la défécation à l’air libre.
La même source ajoute que 2 milliards de personnes ne disposaient pas de services d’hygiènes de base dont 653 millions sans aucun équipement. Aussi, 1,8 milliards n’ont pas accès à l’eau potable sur place et dans deux ménages sur trois, les femmes sont principalement responsables de la collecte de l’eau. A l’échelle nationale en 2023, la situation se présente comme suite, le taux d’accès à l’eau potable est de 71,9% ; le taux d’accès a l’eau potable en milieu rural serait à 67,2% ; le taux d’accès à l’eau potable en milieu urbain est de 83,2%.
De même, selon une enquête réalisée par l’OMS et l’Unicef, le taux d’accès à l’assainissement de base serait de 45% en 2022, d’autant que le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural s’élève a 37% dans la même année. Par ailleurs, les conférenciers ont fait savoir que l’objectif global de la journée est d’attirer l’attention des décideurs nationaux et des acteurs du secteur sur l’importance de l’eau comme source de paix et la nécessité de promouvoir la coopération intersectorielle dans le domaine de l’eau.
Pour eux, les objectifs spécifiques sont entre autres, d’informer et de sensibiliser les acteurs et usagers du secteur de l’eau sur les liens entre l’eau et la paix ; de partager les expériences sur l’importance de la coopération dans le domaine de l’eau comme source de paix ; d’informer et sensibiliser les acteurs et usagers de l’eau sur l’accès à l’eau, à l’assainissement et l’hygiène comme source de paix ou de conflit. Ils ont ensuite mis l’accent sur l’importance du thème qui viserait non seulement à attirer l’attention des autorités, des acteurs du secteur et des populations sur l’importance de l’eau et la gestion durable des ressources en eau, comme facteur de paix dans un contexte de changement climatique. Mais aussi, d’inspirer les décideurs et acteurs à en apprendre davantage sur les questions liées à l’eau et à la paix.
Enfin, à travers cette célébration mondiale de l’eau, les messages clés s’inscrivant dans le thème retenu par les Nations Unies auxquels le Mali s’identifie largement eu égard à la situation et aux conditions sécuritaires du pays depuis 2012, porteront sur : l’eau peut être source de paix ou de conflit ; la prospérité et la paix dépendent de l’eau ; l’eau peut nous aider à sortir de la crise.
Yacouba COULIBALY