Mme Sangaré Nana Coulibaly, la présidente nationale de la Coordination des Associations et ONG Féminines (CAFO) , a quitté ce monde le 31 janvier 2024, à la suite d’une courte maladie. Son enterrement a eu lieu le 1er février à Banankabougou. C’est à la  mort de l’ ex présidente Mme Dembélé Oulématou Sow en 2022, que Sangaré Nana Coulibaly  a pris  la tête de la faitière des femmes du Mali. Elle a été celle qui a su rassembler les femmes après des moments de dissensions au sein de l’organisation.

 

Mme Sangaré Nana Coulibaly, en occupant le poste de présidente nationale au sein de la CAFO, en Octobre 2022, n’était pas une inconnue, au sein de l’organisation. Elle y  avait occupé plusieurs postes : Secrétaire générale de 2017 à 2022 ; Trésorière pendant deux (2) mandats ; Secrétaire aux Affaires économiques et entreprenariat féminines. Elle était très dynamique dans d’autres regroupements, comme la Plateforme des femmes leaders du Mali ; Membre du groupe de suivi budgétaire (GSB), de l’AGETIP association et de la Fédération des Coulibaly . Fédération des coopératives d’habitats du Mali de 2007 à 2015

Membre du Conseil national de la société civile ; Présidente Femmes Internationales Murs Brisés Mali (FIMB) ; Membre active du Comité de Développement du Quartier (CDQ). De 1976 à 1991 elle était à la Poste et Télécommunication du Mali, de 1991 à 2009, la Société des Télécommunications du Mali (SOTELMA), où elle fut  la présidente des femmes de cette structure. Avant la CAFO, elle a fait du syndicalisme : Secrétaire à la promotion féminine pendant deux (2) mandats à l’UNTM.

Mme Sangaré Nana Coulibaly Nana  avait une Licence en marketing et une Licence en Audit et Contrôle, avec des compétences en Comptabilité, Marketing et Gestion commerciale. De 2000 à 2008, elle a fait des formation au Mali, en Côte d’Ivoire et en Italie. C’était sur des thématiques diverses : Pratique de l’audit interne, décerné par Institut en Management d’Abidjan (IMA) ; Spécialisation en audit interne cycle 25 à l’institut Forhum la Rochelle en France ; Maintien de la paix un concept en évolution à Koulikoro, par le Centre Pearson pour le maintien de la paix ; Économie internationale et économie politique du Centre International de Formation (CIFT) de Turin en Italie.

TÉMOIGNAGES

Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, ancienne ministre et Présidente de Wildaf Mali

« Nous sommes très attristées par cette disparition, c’est un fait de Dieu, en tant que collaboratrice, nous avons toujours évolué ensemble dans une atmosphère de convivialité, de fraternité. Pas plutard que trois jours, elle m’a appelé pour échanger sur les travaux que certaines organisations de la société civile ont eu avec ONU femme à Ségou, dont elle a participé elle-même. Nous sommes tous sous le choc et nous prions pour le repos de son âme. Nous souhaitons toutes nos condoléances à sa famille ».

Mme Kéïta Fatoumata Kéïta, Présidente des femmes des communautés culturelles du Mali

« Nana fut une grande dame, nous avons commencé la lutte pour la promotion de la femme ensemble, depuis des années. C’était une dame très engagée, joviale. Sa disparition fût une surprise pour moi quand je l’ai appris sur les réseaux sociaux. C’est un grand deuil pour nous les femmes du Mali, parce que, vu le parcours de Nana, ses réalisations, son tempérament, son caractère de conciliateur, surtout en ce moment, c’est une grande perte. Elle faisait partie du comité national sur le dialogue malien sur la paix et la réconciliation. Nous demandons nos excuses à Nana Coulibaly, nous avons fait beaucoup de combat ensemble. Nous présentons toutes nos condoléances à sa famille. Que son âme repose en paix ! »

Mme Mariam Samaké présidente de l’Association Espoir Femmes et Enfants du Mali

« Helas! Le Mali perd une dame de valeur qui a pu réunir toutes les femmes dans un esprit de consensus. J’espère que la CAFO trouvera une personne de talent de cette envergure, surtout, en ce moment. Vu la situation de notre pays, nous avons besoin de femmes compétentes et de qualités pour relever le défi. J’espère que la société civile et les autorités de notre pays, reconnaîtront en elle, sa juste valeur et lui rendront un hommage mérité. À travers les activités de la CAFO, nous avons collaboré ensemble, j’ai remarqué qu’elle avait le sens de l’écoute et a réussi à créer la solidarité au sein de l’organisation. J’espère surtout que, la CAFO trouvera une présidente pareille pour relever les défis de l’heure. Que son âme repose en paix ! »

Mme Maïga Oumou Dembélé, Porte-parole du Cadre de concertations des Femmes des Partis politiques

« Nous nous sommes connues en 2013, après le Coup d’État, C’était à l’Assemblée nationale, lors d’une rencontre, nous étions assises côte à côte. Depuis, lorsque qu’il y a une rencontre des femmes du Mali, on partait ensem ble, ensuite elle est venue vers la société civile. Elle était franche, joviale, donnait beaucoup de conseils à ses collaborateurs. Lorsqu’elle me taquinait d’être sa rivale, je refusais et disais être sa sœur, ainsi on riait. Durant toutes ces années, elle ne m’a jamais offensée. On s’est trouvé pour le Mali et on s’est toujours soutenues. Nous prions pour le retour de la paix au Mali, ce fut son combat . Le jour de son décès, on devrait participer à une rencontre, mais elle n’est pas venue. Elle était humaine. Sauf si je l’ai offensé sinon, elle ne m’a jamais manqué de respect. Le Cadre de Concertation des Femmes des Partis politiques présente toutes ses condoléances à sa famille . Que son âme repose en paix !

Maïmouna TRAORÉ et Mady TOUNKARA