Dans le cadre des festivités du 8 mars, le Groupement des Femmes Éducatrices du Mali (GFEM) a animé une conférence le 19 mars, sur le thème : «Rôle de la femme dans la Refondation de l’Éducation au Mali. » L’événement était placé sous le haut parrainage de Mme le ministre de l’éducation nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane Sidibé. Plusieurs personnalités du monde éducatif ont pris part à cette conférence entre autres le chef de Cabinet du département de l’éducation, les chargés de mission, les représentantes de l’Association des promotrices d’écoles privées (APEPM) et beaucoup d’autres personnes.
C’est la directrice de la Cité des enfants, Mme Amina Cissé qui donne le ton en souhaitant les bienvenus à l’ensemble de participants. Elle s’est réjouie du choix porté sur la Cité des enfants qui, selon elle, est le lieu, le mieux indiqué pour tenir une conférence sur l’éducation. Pour finir, elle a rassuré quant à l’accompagnement de la Cité des enfants à cette noble cause. « Vous vous êtes engagés dans une noble lutte, celle de la refondation de l’éducation, mais sachez que, ce n’est pas par la force qu’on y parviendra, mais par la persévérance » a-t-elle conseillé.
Mme Bagayogo Aïda Kanté, présidente du Groupement des fes femmes éducatrices du Mali (GFEM) a laissé entendre que la création du GFEM est motivée par les différentes crises qu’a connu la société malienne en général et en particulier celle liée au domaine scolaire. Elle dira que cette relation dialectique entre la société et l’école a été signalée par le célèbre Joseph Ki Zerbo en ces termes : «quand la société a la fièvre, l’école tousse ».
Dans son discours d’ouverture, la conseillère chargée des questions éducatives, représentant le ministre de l’éducation, Mme Maïga N’Deye Mbatio SENE a dans son intervention, félicité le groupement avant de signifier que le thème choisi est d’actualité et pertinent.
C’est Mme Togora Hawa Coulibaly, vice-présidente du GFEM qui animera la conférence durant deux heures d’horloge. En effet, personne mieux que Mme Hawa Togora pour exposer ce thème. Mariée à bas âge (13 ans), elle a pu néanmoins poursuivre ses études et à ce jour, elle s’est inscrite à la thèse.
D’entrée de jeu , la conférencière dira que face à la démission des parents, à l’abandon de l’éducation par l’école au profit de l’enseignement pur et simple, à l’abandon de la coéducation par la communauté, à la prolifération des écoles privées inadaptées ne respectant toujours pas les normes d’établissement, le jeune malien vague dans la société au gré de ses pulsions et de ses désirs.
Au regard des problèmes évoqués, il convient de refonder l’éducation conformément aux objectifs de Mali Koura. Pour elle, aujourd’hui, plus que jamais, la refondation de l’éducation au Mali, passe nécessairement par la femme, car elle constitue un trait d’union entre la famille et l’école. Comme pour dire que la femme depuis la nuit des temps, est et reste au cœur de toute éducation. La refondation de l’éducation ne restera pas en marge de cette réalité beaucoup plus tangible même si elle reste méconnue et ignorée par beaucoup d’hommes et mêmes des femmes, a-t-elle expliqué.
Mme Hawa Togora a soulevé trois grandes questions : quels sont les problèmes de l’éducation au Mali?; Pourquoi est-il nécessaire de refonder l’éducation au Mali ? et enfin quel rôle assigner à la femme dans cette refondation ? Deux heures durant, les débats ont porté sur ces problématiques et ont abouti aux recommandations suivantes : redonner à la femme sa place d’éducatrice dans la société ; restaurer la dignité de la femme dans la famille et dans la société…
Le rôle de l’école a été réduit à un rôle instructif. L’abandon de la coéducation par la communauté. L’éducation est restée uniquement aux mains des parents. Pour la conférencière, cette réalité cause de nombreux dysfonctionnements. La refondation de l’éducation passe impérativement par les femmes. Depuis la nuit des temps, la femme reste au cœur de toutes les éducations.
Pour Ruth Diarra, Secrétaire générale du GFEM, le Groupement vise à promouvoir un enseignement de qualité et la présente cérémonie entre dans le cadre de la célébration du 8 mars, mais pas comme les autres années. « Généralement, à l’occasion des festivités du 8 mars, on est habitué à l’aspect purement folklorique, mais cette année, nous avons décidé de briser la règle pour animer une conférence. Le rôle de la femme n’est pas à négliger dans notre société. Et nous voulons que la femme constamment mise en cause, puisse jouer sa partition pour réussir cette refondation, s’est-elle exprimée.
Notons que le GFEM a été créé en 2020, par les femmes enseignantes du Mali et leur sympathisants pour plusieurs objectifs portant notamment sur la promotion de l’enseignement de qualité à travers tout le territoire ; participer à toute cause du genre pour le développement de l’enseignement secondaire, préscolaire et fondamental du Mali et autres.
A.SAGARA