ROME – Un enfant sur deux, soit 388 millions d’enfants à travers le monde, bénéficiaient d’un repas nutritif chaque jour de l’école avant que la COVID-19 ne ferme les salles de classe et mette un terme à une décennie d’expansion des programmes d’alimentation scolaire, a déclaré aujourd’hui (2 mars), le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) dans un nouveau rapport qui appelle à une action globale pour retrouver les niveaux de couverture d’avant la pandémie.
Le rapport sur l’Etat de l’Alimentation Scolaire dans le Monde indique qu’en avril 2020, 199 pays ont fermé leurs écoles et 370 millions d’enfants ont brusquement été privés de ce qui, pour beaucoup, était leur seul repas nutritif de la journée. Pour les gouvernements, les confinements ont souligné le rôle crucial que joue l’alimentation scolaire en soutenant les enfants les plus vulnérables et en protégeant leur avenir.
“L’alimentation scolaire change la donne – pour les enfants, les communautés et les pays” a déclaré David Beasley, Directeur Exécutif du PAM. “Ce seul repas par jour est souvent la principale raison pour laquelle les enfants vont à l’école. C’est aussi la raison pour laquelle ils vont revenir à l’école après le confinement. Nous devons faire marcher ces programmes à nouveau, et même mieux qu’avant, pour éviter que la COVID19 ne détruise l’avenir de millions d’enfants “
En 2021, le PAM formera une coalition pour s’assurer que la couverture des programmes retrouve ses niveaux antérieurs à la pandémie et ensuite s’étende pour couvrir quelque 73 millions d’enfants vulnérables qui, auparavant, ne bénéficiaient pas de repas scolaires. Le PAM travaillera avec les agences de développement, les bailleurs de fonds, le secteur privé et les organisations de la société civile pour soutenir les gouvernements dans l’expansion des programmes d’alimentation scolaire, a précisé le rapport.
Entre 2013 et 2020, le nombre d’enfants bénéficiant des repas scolaires a augmenté de 9 pour cent globalement et de 36 pour cent dans les pays à faible revenu alors que les gouvernements élargissaient leurs programmes, selon les auteurs du rapport qui ont aussi relevé que l’alimentation scolaire était le filet de sécurité social le plus répandu au monde.
Les études ont montré que dans la vie d’un enfant issu d’une famille pauvre, les repas scolaires peuvent avoir un impact majeur. Ils combattent la faim, soutiennent la santé à long terme, et aident un enfant à apprendre et à grandir en bonne santé. Cela est particulièrement vrai pour les filles : là où fonctionne un programme d’alimentation scolaire, les filles restent plus longtemps à l’école, les taux de mariages précoces et de grossesses chez les adolescentes diminuent.
Lorsqu’ ils utilisent des aliments produits localement, les programmes de repas scolaires peuvent aussi stimuler l’économie d’une communauté. Ils créent une demande pour des aliments plus nutritifs et diversifiés, et créent aussi des marchés stables, contribuant à soutenir l’agriculture locale et à renforcer les systèmes alimentaires locaux.
Dans un monde post-COVID19, les programmes d’alimentation scolaire sont mêmes plus qu’un investissement prioritaire, ont déclaré les auteurs du rapport, car ils aident les pays à bâtir une population éduquée et en bonne santé, tout en soutenant la croissance nationale et le développement économique.
Des programmes de repas scolaires efficients génèrent des rendements de 9 dollars US pour chaque dollar investi. Ils créent aussi de l’emploi ; selon les calculs du PAM, quelque 1 668 nouveaux emplois sont créés pour 100 000 enfants nourris.
« Le PAM est totalement engagé aux côtés de ses partenaires pour s’assurer qu’aucun enfant, d’où qu’il vive, ne parte affamé à l’école- ou pire, qu’il n’y aille pas du tout à cause de la faim. Après le bouleversement de ces derniers mois, nous devons saisir l’opportunité pour bâtir un monde meilleur, que nous espérons tous » a déclaré le Directeur exécutif du PAM dans l’avant-propos du rapport.