C’est partie depuis ce lundi 6 septembre 2021, à Koulikoro, la 15ᵉ édition d’oxyjeunes qui se poursuivra jusqu’au 10 septembre. Le thème retenu pour cette édition est : «La Protection sociale dans un contexte de COVID-19 : Quelle réponse à la vulnérabilité des enfants au Mali ?» La cérémonie d’ouverture, riche en couleur, s’est déroulée au centre Marie DELHEZ, sous la présidence du ministre de la Jeunesse et des sports chargé de l’instruction civique et de la construction citoyenne, représenté par le chef de cabinet du ministère de la communication, Sambel Bana Diallo.
C’est le maire de la commune urbaine de Koulikoro qui a donné le ton en souhaitant les bienvenus à toutes les délégations dans sa ville. Il a ensuite salué l’initiative qui va dans le sens de la cohésion sociale. Prenant la parole, le président du parlement des enfants, M. Nouhoum Chérif Haïdara, dira : «Depuis la double crise sécuritaire et institutionnelle que le Mali a connue de mars 2012 à aujourd’hui, les enfants restent profondément affectés par le climat de brutalité permanent et demeurent encore sous le poids des questions liées à la violence ne favorisant pas le respect de leurs droits.» Et d’ajouter : « Oxyjeunes est un espace qui a permis d’outiller de nombreux enfants et jeunes sur leurs droits, les techniques et genres journalistiques, les conséquences des Pratiques traditionnelles néfastes ainsi que bien d’autres maux qui minent notre société.»S’est-il exprimé.
Pour lui, cet espace leur a permis de s’approprier les médias qui sont les outils les plus efficaces de sensibilisation, d’information et de plaidoyer. Toujours selon le président du parlement, le thème de cette édition à savoir : « la protection sociale dans un contexte de covid 19 : quelle réponse à la vulnérabilité des enfants du Mali » est un thème d’actualité, car au Mali, la situation sécuritaire accentue les déplacements internes forcés des populations dans les régions du centre et du nord du pays, ainsi que la pression sur les communautés et sur les stocks limités de nourriture et de services sociaux.
L’accès limité à l’éducation et aux services de santé touche particulièrement les enfants, les femmes et les personnes les plus pauvres, a-t-il déploré. Pour Bandiougou Danté, président de la Maison de la presse, c’est l’occasion de faire un bilan de 15 ans d’existence et d’envisager les perspectives. Quant au représentant de l’UNICEF, Macoura Oularé, l’avenir du Mali repose sur les enfants d’où la nécessité de les outiller. Elle a ensuite rassuré de l’accompagnement sans faille de l’UNICEF. Le chef de Cabinet du ministère de la communication, Sambel Bana Diallo, dira que le gouvernement a entrepris plusieurs initiatives pour promouvoir les enfants, sensibiliser les jeunes afin de favoriser le mieux vivre ensemble. «Nous avons encore de l’espoir de reconstruire le pays à travers sa jeunesse. » dira-t-il.
Dans son mot de lancement, le gouverneur de la région de Koulikoro, Lamine Kapoury Sanogo, a lui aussi, salué un espace de cohésion sociale : « nous avons besoin de cohésion sociale et cet espace doit servir de cadre pour la paix. » Dans leur prise de parole, tous les intervenants ont tenus à rendre un vibrant hommage à Ismaël Maïga, chargé communication à l’UNICEF, qui prépare son départ à la retraite, d’avoir consacré une grande partie de sa vie à la cause des enfants et pérennisé la présente activité. Ce fut un moment d’intenses émotions.
Pour donner plus d’éclats à l’évènement, plusieurs partenaires se sont joints à l’initiative. Il s’agit entre autres du Ministère de la Jeunesse et des Sports Chargé de l’instruction Civique et de la Construction Citoyenne (Direction Nationale de la jeunesse), du Ministère de la Santé et du Développement Social (Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire), du Ministère de la Communication, de l’Economie Numérique et la Modernisation de l’Administration, du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (Cité des Enfants, de la Direction Nationale de la Jeunesse, la Direction Nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille).
Cette 15ᵉ édition se justifie par l’impact des catastrophes naturelles, des épidémies et des crises socio-politiques qui ont considérablement augmenté ces dernières années, entraînant la multiplication de crises humanitaires complexes qui affectent la réalisation des droits des enfants. Au Mali, la situation sécuritaire accentue les déplacements internes forcés des populations des régions du centre et du nord du pays, ainsi que la pression sur les communautés et sur les stocks limités de nourriture et de services sociaux.
L’accès limité à l’éducation et aux services de santé touche particulièrement les enfants, les femmes et les personnes les plus pauvres. Les ménages pauvres sont confrontés à des obstacles pour accéder à l’ensemble des services de base. La fragilité de l’environnement socio-politique et la crise sécuritaire combinée avec les chocs engendrés par la COVID-19 sur les communautés et surtout sur les enfants ont ainsi accru la vulnérabilité, exacerbé la pauvreté et limité l’accès aux services de base en mettant à rudes épreuves la résilience des institutions et des communautés.
Durant une semaine, à travers des ateliers de dessin, de théâtre, musique et contes, de slam, poésie et photos, les enfants seront au cœur de la promotion de leurs droits. D’autres canaux tels que, la radio, la vidéo et les médias sociaux seront à nouveau explorés comme à l’accoutumée. Cette quinzième édition devra permettre de projeter les bases de la participation des enfants à la célébration des 60 ans de coopération Mali-UNICEF et du 75ᵉ anniversaire de la création de l’UNICEF.
Amadingué SAGARA à Koulikoro