FESTIVAL OGOBAGNA: LA COMMUNAUTÉ PEULH INVITÉE D’HONNEUR POUR CETTE 6ÈME ÉDITION

C’est parti pour la 6ème édition du festival culturel Ogobagna depuis le lundi’ 22 mars 2021, à la place du cinquantenaire à Bamako. La cérémonie officielle du lancement a été présidée par le secrétaire général du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme sur le thème « Techniques culturales et protection de l’environnement dans le milieu traditionnel ».

Plusieurs personnalités ont honoré de leur présence la cérémonie riche en couleur entre autre des ministres et anciens ministres, des diplomates accrédités au Mali, des anciens députés, des membres du Conseil National de la Transition (CNT), des élus communaux et des responsables d’associations. Plusieurs activités sont au programme pour assurer le divertissement, la paix et la cohésion sociale.

Une cérémonie placée sous le signe de l’union et la cohésion sociale.

Depuis 15 heures, les invités ont commencé à affranchir la grande porte du village qui fut minutieusement construit sur la place du cinquantenaire pour le déroulement du festival. Plusieurs communautés étaient au rendez-vous à savoir : les dogons, les Malinkés, les Peulhs, les Bozos, les Sonrhais, les Mossi, les Dafing, les Arabes, les Bwas, les Tamasheq. Cette année, c’est la communauté peulh qui a été choisie comme communauté d’honneur. Monsieur Gabriel Magma Konaté est l’invité d’honneur de cette édition. Son choix se justifie par son amour pour la culture malienne.

C’est Madame le Maire de la commune III du district de Bamako,Madame Djiré Mariam Diallo qui a souhaité les bienvenus aux invités et aux festivaliers. : « Le festival Ogobagna est devenu l’une des rares activités phares en République du Mali. La tradition a été respectée, une subtilité de chez nous qui dit que << DUGU BILA KA FISA NI LADA WILI YE >>. Les festivals se suivent mais ne se ressemblent pas, aujourd’hui, est un grand jour, un jour spécial, l’assemblée qui est là ; témoigne de la vitalité du festival. Ce festival qui est une matière transversale, qui entretient des liens avec tous les autres domaines de politiques sectorielles et vitalité ne repose pas seulement sur les pouvoirs publiques mais principalement sur le dynamisme de ses acteurs indépendants. » A-t-elle déclarée.

Le président du grand forum Mandé, a dans son allocution exprimer toute sa joie et son honneur de prendre la parole au nom du grand forum du Mandé à Ogobagna 6. « Dans l’espace culturel Dogon, l’honneur et choix au manding pour bénéficier de la preseance, c’est un immense honneur, un réel plaisir et cet honneur, nous l’acceptons avec la plus grande humilité mais comme au manding, il est dit : BOGNA BE MANDING, BOGNA MASEGIN BE MANDING. Ainsi, je requiert ici humblement l’autorisation des sages dogons pour prendre la parole devant cette auguste assemblée. Félicitation à la commission d’organisation pour le choix du thème retenu à l’occasion de cette 6ème édition : les techniques culturales et protection de l’environnement en milieu traditionnel. Il s’agit là d’un sujet très intéressant, un sujet d’actualité qui mérite qu’on y consacre beaucoup de réflexion. L’idée forte qui se dégage de ce thème est la protection de l’environnement.

En effet, la protection de l’environnement est devenue en ce début du troisième millénaire un sujet de préoccupation, un enjeu majeur du développement. Sa dégradation au niveau global et au niveau local justifie les préoccupations qu’elle suscite ici et là. En effet, qu’est-ce-que l’environnement ? » Dira a-t-il. Et de continuer que dans le contexte malien, il faut intégrer dans la définition du concept environnement des composantes difficilement quantifiables, difficilement pondérables et qui jouent pourtant un rôle important dans l’environnement : il s’agit de la peur, il s’agit de l’angoisse, il s’agit de la hantise, il s’agit de l’insécurité. Et oui ; la peur qui paralyse, l’angoisse permanente qui tue toute espérance à l’avenir et l’insécurité qui condamne à l’immobilisme et l’inertie. Telle est la triste réalité dans les localités de Sobanda, Ogossagou, Farabougou, Nampala, Niono, Tessit, j’en oublie volontiers. Pour lui l’environnement n’est pas le même à Kita, à Kenieba, à Kangaba, à Bankoumana ou à Djoliba.

Dans ces localités, la relative sécurité autorise les communautés à vaquer librement à leurs occupations. Le sponsor officiel MOOV AFRICA représenté par son directeur général, Sidi Mohamed Dembélé, dira que cette 6ème édition est une formidable vitrine de vivre ensemble car toutes les cultures du Mali se retrouvent ici ensemble dans la paix et la cohésion. Il a ensuite rassuré la commission d’organisation que MOOV AFRICA est fière d’accompagner chaque année le festival Ogobagna.

Pour le représentant de l’Union Européenne, Salvador Franca’, c’est un réel plaisir pour l’UE d’être avec le festival Ogobagna pour sa 6ème édition: « Ceci nous tient à cœur car l’union européenne est une organisation internationale sans doute la plus parachevée en terme d’intégration composée de 27 États membres, tous d’une grande diversité culturelle qui ont décidé de se mettre ensemble pour être plus fort, pour être plus juste pour éviter que tout conflit puisse surgir entre nous. En effet le festival Ogobagna se veut une réponse stratégique afin de préserver le patrimoine culturel dogon, de transmettre de pratiques culturelles anciennes et assurer une survie culturelle, économique et sociale. » S’est-t-il exprimé.

Dans son discours, le représentant du président de l’association Ginna Dogon, Hamidou Ongoiba, a, une fois de plus, profité de l’occasion pour inviter toutes les communautés du Mali à promouvoir la paix et le vivre ensemble. « Cette 6ème édition est organisée, comme les précédentes, sous la thématique de la paix, de la réconciliation et de la cohésion sociale. Notre aspiration profonde est le retour de la concorde et du vivre ensemble au Sahel et au Mali dans son ensemble »,a-t-il souligné.

Un appel hautement salué par le secrétaire général du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, qui a estimé que la paix doit être une réalité, surtout à travers cette sixième édition du festival culturel Ogobagna. Durant une semaine, de la lutte traditionnelle dogon aux parades des masques en passant par des concerts géants, mais aussi des foires d’exposition pour permettre aux artistes de vendre les produits artisanaux dans le village dogon, des conférences débats et bien d’autres activités, Ogobagna 6 est parti pour tenir toutes ses promesses. Un temps fort qui marquera et pour longtemps les esprits est là cérémonie d’hommage au feu président et Hogon Amadou Toumani Touré, une cérémonie au pas de danse des masques.

Elizabeth THERA

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