Du 6 au 8 décembre 2018, s’est tenue à la Faculté des Sciences et Technique de Bamako (Ex FAST), la troisième édition de la fête des Sciences sous le thème « La Science un droit humain »
La fête des sciences inspirée par Mme la ministre de l’innovation et de la recherche scientifique en 2016, (alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique), vise à promouvoir les sciences en mettant en place un cadre de vulgarisation sur les sciences fondamentales, expérimentales et appliquées au Mali. Il s’agit de suscité l’attraction des élèves en particulier les filles aux sciences, aux technologies et l’innovation à travers la valorisation et la réhabilitation des acteurs qui ont œuvré dans ce sens.
Cette journée vise aussi à promouvoir la culture scientifique, susciter des vocations et sensibiliser le public à l’apport des sciences dans l’amélioration de la vie au quotidien. Des exposants de différents secteurs publics et privés ont présentés leurs productions scientifiques (des universitaires, des chercheurs, entrepreneurs, étudiants ..) dans les domaines de science, la technologie, la robotique, l’architecture, le bâtiment, l’énergie etc.
Cette 3e édition a réuni beaucoup de personnalités, les ministres, le représentant de l’UNESCO, de la Chine, de la France et les représentants de toutes les académies du Mali étaient y compris Kidal. Pendant ces trois jours, les participants ont eu droit à des séances de démonstration d’expériences scientifiques très émotives, des expositions de produits scientifiques, des jeux concours à travers lesquels on pouvait découvrir la capacité d’assimilation et la curiosité des plus jeunes, leurs ingéniosités à confectionner des maquettes, leur inventivité à travers une mise en situation et leur niveau de culture générale.
Au cours des deux derniers jours, deux tables rondes de haut niveau ont été organisées sur sciences, technologie et développement durable et sur l’innovation pour l’émergence du Mali. Selon les organisateurs, c’est grâce à cette journée des sciences que l’équipe nationale de robotique a gagné à la compétition internationale « Force globale » aux Etats-Unis en 2017, en 2018 à la compétition panafricaine de robotique à Dakar. Cette journée a été marquée par la présence de deux figures innovatrices en matière de recherche scientifique au Mali. Il s’agit du professeur Baba Aguibe Haïdara et le professeur Mamadou Doucouré communément appelé (V. zéro) qui ont posé les premières pierres de notre autonomie scientifique.
Dr Amadou Koné : Enseignant chercheur à la faculté des Sciences et technique de Bamako (Président de la commission d’organisation de la fête des Sciences).
L’évolution de la science au Mali fait son petit chemin, déjà il faut saluer l’engouement grandissant des gens. Les facultés de sciences ne représentaient que 8% à peu près de tous les étudiants au Mali, actuellement, c’est autour de 11% et nous espérons avoir encore plus. Le but de cet évènement c’est justement d’inverser la tendance pour qu’on ait plus de scientifiques. Vous le savez un pays qui a vocation à se développer n’a de choix que de développer les sciences et les technologies. Donc si on a des opportunités pour que tous les enfants, tous les maliens viennent voir des démonstrations spectaculaires, ils vont aimer les sciences à travers la démystification, ils vont savoir qu’ils peuvent eux-mêmes, faire ces choses-là et nous espérons que plus tard, ils seront des scientifique. Déjà a Bamako, il y a plus de filles que de garçons qui participent à l’évènement, et dans les régions ça s’équivaut.
Issoufi Maiga : Institut des Sciences appliquées (membre de la commission d’organisation)
Nous sommes à la troisième édition et nous constatons une amélioration dans tous les aspects. Au niveau de la participation, nous avons de grandes personnalités qui ont fait le déplacement et au niveau même de la production des étudiants, nous avons des enfants ingénieux qui font des choses merveilleuses. Donc, nous souhaitons que cela continu. Il y a de l’évolution parce que, chaque année au niveau de la faculté des Sciences où je suis, les enfants font des choses merveilleuses et plus précisément dans le domaine de la robotique. Si on essaye de voir la participation des filles par rapport au pays développés, franchement le Mali est en retard. Je pense que c’est cela même la politique de l’Etat, c’est-à-dire inciter non seulement les étudiants à s’intéresser à la science mais particulièrement les filles.
Mme Koné Salimata Berthé : Membre de l’Association des femmes ingénieures du Mali (AFIMA)
Nous avons constaté que la science évolue au Mali, parce qu’avec les statistiques du ministère de l’Education, beaucoup de filles sont maintenant orientées pour les branches scientifiques, en réalité il y a eu des changements notables. Cette troisième édition de la fête des sciences
a été une réussite dans la mesure où elle a été nationalisé, Mme le ministre viens de l’évoquer dans la salle que toutes les académies du Mali ont été invitées à y participer. Donc ça ne fait qu’agrandir la fête, il y a eu beaucoup de démonstrations et nous espérons que dans la prochaine édition il y aura plus d’innovations encore, non pas par les professeurs mais, par les jeunes, les jeunes de tout ordre. Donc nous espérons que dans les prochaines éditions bon nombre d’élèves, bon nombre d’étudiants vont passer pour faire des présentations et des expositions.
Mamadou Gagny TRAORE