La journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée le vendredi 3 mai 2024, à la Maison de la presse à Médina Coura. Le thème mondial cette année, est « La presse au service de la planète : crise environnementale et urgence du journalisme » et celui de la semaine nationale de la presse porte sur le « Rôle et place de la presse dans la construction de la concorde nationale ». Placée sous la présidence du Ministère de la Communication de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, la journée a vu la participation des patrons de presse, des journalistes, des partenaires des médias. Badiougou Danté, président de la Maison de la presse, avait à ses côtés le représentant de l’UNESCO au Mali, Dr Ibrahima Cissé, Chef Secteur Éducation et les deux panelistes : le doyen et ancien président de la Commission Media et TIC, Mahamane Hamèye Cissé et Modibo Fofana de l’Appel Mali.
A l’entame de son discours, le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté a exprimé une pensée pieuse à l’illustre mémoire de tous les enfants du pays et d’ailleurs qui nous ont quittés. Et a souhaité une belle célébration de la journée internationale de la Liberté de la Presse. Selon lui, « Depuis trois décennies, la journée mondiale de la liberté de la Presse est célébrée à travers le monde.
Pour cette 31ème édition le thème est « La Presse au service de la planète : crise environnementale et urgence du journalisme ». Pour lui, « Le thème rappelle l’importance et la nécessité pour les médias de s’engager dans la préservation de l’environnement. En effet, le monde connait une situation d’urgence environnementale qui menace l’existence des générations actuelles et des générations futures. C’est pourquoi les professionnels des médias risquent leur vie pour tenter d’informer le monde sur tous les sujets, de la guerre à la démocratie.»
M. Bandiougou Danté s’est appesanti sur les objectifs de la journée, qui sont entre autres : Interpeller les autorités à honorer leurs engagements en faveur de la liberté de la Presse; d’interpeller les journalistes au respect de l’éthique et à la déontologie dans le travail. Il a aussi parlé des journalistes disparus depuis dix ans, dont les enquêtes restent encore non élucidées. Une fois de plus a t-il dit «Nous réitérons nos demandes aux autorités de la Transition, comme nous l’avons toujours fait chaque fois que l’occasion se présente, de tout mettre en œuvre pour rechercher et retrouver nos confrères.»
Dans son exposé, Mahamane Hamèye Cissé va indiquer que les fausses informations ont des impacts négatifs sur notre cohésion sociale, sur le vivre ensemble et sur la gouvernance. Sur d’éventuelles sanctions contre les auteurs de ces pratiques, Mr Cissé y est ferme. « Il faut des sanctions sévères contre les diffuseurs de fake news » et d’ajouter qu’il faut aussi « des techniques de déconstruction de ces fakes, de ces manipulations et rumeurs et de faire en sorte que notre cohésion sociale soit une réalité à partir des médias ». Même idée partagée par le président de l’appel Mali, qui estime que la désinformation constituerait « un danger pour la paix au Mali contribuant ainsi, à l’escalade de la violence ».
Pour Modibo Fofana, ce phénomène est « un cancer sur les réseaux sociaux » car, explique-t-il, « ces outils digitaux sont utilisés aujourd’hui par beaucoup de gens qui ne sont pas professionnels ». Il a ensuite ajouté, qu’il faut impérativement renforcer l’éducation au numérique et promouvoir la littérature scientifique pour contrer la désinformation dans notre pays.
Le représentant de l’UNESCO va saisir l’occasion pour renouveler son accompagnement aux acteurs des médias notamment, en matière de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes; du développement des médias y compris les médias en situation d’urgence ; de l’éducation aux médias et à l’information ; de l’accès universel à l’information et à l’inclusion numérique ; des politiques numériques et de la transformation numérique.
Cette cérémonie a été clôturée par la remise du prix de l’excellence au représentant de la Fondation Hirondelle au Mali, Mr Martin Faye, pour son apport à la cohésion sociale et la paix au Mali. Les panelistes ont exposé sur « Impact des fake news sur la paix, la sécurité, la cohésion sociale et l’unité nationale et les questions environnementales ». Ils ont surtout invité les hommes de médias à s’impliquer davantage dans la lutte contre la désinformation qui nuit considérablement le vivre ensemble et la cohésion nationale.
Yacouba COULIBALY