ROUCKY NDIAYE, FEMME D’AFFAIRES : Un engagement humanitaire qui force l’admiration et l’estime

On peut ne pas la connaître physiquement ou ne pas l’avoir approché, car le paraître ne l’intéresse pas comme la majorité des femmes de sa classe sociale. Mais, difficile de dire aujourd’hui n’avoir pas entendu parler de cette belle et élégante Dame qui partage sa fortune avec les plus démunis partout où elle passe, y compris en Europe et en Amérique. Roucky N’Diaye, c’est d’elle qu’il s’agit, a littéralement le cœur dans la main. Zoom sur une Dame de Cœur qui se prépare à lancer sa fondation caritative dans les semaines à venir.

«Ne mangeons pas seuls» ! Telle est la philosophie de Mme Roucky N’Diaye. Une femme exemplaire et extraordinaire qui a fait de sa bonté et de son amour pour les plus démunis un sacerdoce. «Si un jour, je ne peux pas aider un orphelin, un sans abri ou un malade à guérir, je demande à Allah de ne plus me donner de l’argent», a-t-elle confié à la poignée de confrères et de consœurs présents le 11 septembre 2018 à la cérémonie de remise d’une attestation de reconnaissance de son humanisme.

A propos de ce «Rayon de Soleil» dans la grisaille des démunis, on n’entend que des témoignages fascinants et émouvants de ceux qui bénéficient de sa générosité au Mali et un peu partout en Afrique, en ville aussi bien qu’en campagne. Ils sont nombreux ceux ou celles qui vous dirons je l’ai vue acheter et distribuer des vivres, des couvertures, des médicaments aux SDF de Miami ou dans d’autres villes américaines, canadiennes, européennes. Et elle n’hésite pas à prendre seule le volant sur de longues distances (sur des pistes presque impraticables) pour porter assistance à des malades en détresse dont elle a entendu parler. Et des témoignages, sur sa bonté, on peut les égrener des journées entières.

«Je ne cesserais pas de l’écrire partout que cette Dame a sauvé mon neveu, l’enfant unique de ma sœur qui a faillit devenir folle pendant 2 ans car elle avait perdu tout espoir. Mais, grâce à Allah et à la générosité de Roucky, l’enfant a été sauvé», a témoigné Fanta Kouma Diarra, une Ivoirienne, sur les réseaux sociaux.  «Affou Kéita, la chanteuse ivoirienne, peut le témoigner car c’est elle qui est venue avec la somme de la prise en charge de l’enfant. Aujourd’hui, mon neveu est guéri. Et cette femme n’a jamais cherché à nous rencontrer pour être remerciée. Mais, mon neveu a juré que s’il a une fille, il l’appellera Roucky», indique-t-elle.

En attendant, il a une petite sœur du nom de sa bienfaitrice en guise de reconnaissance de sa Maman à cette Dame de cœur. «Je vous jure qu’elle partage tout ce qu’elle a, nourriture et cadeaux, comme son homonyme», assure Fanta Kouma Diarra. «Nous étions aux Etats-Unis quant mon papa est tombé malade et a été hospitalisé. Il nous a fait asseoir en clinique pour nous dire : S’il vous plait, si je pars payer les frais de la morgue et, s’il le faut, vendez la maison. Mais n’acceptez pas qu’on me brûle ici ! Et il pleurait. Je ne vais jamais oublier cette scène», rappelle Shanita Smith Kandjoura, dans un autre témoignage. Le papa n’a pas survécu. Et avant de trouver un moyen de rapatrier le corps, il fallait faire face aux frais de morgue en raison de 216 dollars par jour (environ 12 1213 F Cfa). Après avoir tout tenté, la famille se préparait à incinérer le défunt la mort dans l’âme.

«Nous n’avions plus d’espoir et nous avons décidé aller à la morgue le saluer lui dire ceci : Dad, papa, on a tout fais, mais, on n’a pas pu tenir notre promesse. Désolé…», se rappelle la jeune dame. C’est dans ces moments de détresse que l’Ange leur est apparu : Roucky N’Diaye ! Ayant appris cette triste histoire dans un salon de coiffure, elle envoya à la veuve et à ses enfants 16 000 dollars US deux jours avant l’incinération. «Elle a ensuite payé les billets de maman et sa sœur pour accompagner papa jusqu’à Yélimané où il repose désormais en paix», reconnait le témoin. «Quand nous avons voulu la rencontrer pour la remercier, on nous dit qu’elle est partie hier nuit. Depuis, j’ai cherché en vain à faire sa connaissance…», conclu Shanita Smith Kandjoura.

Générosité, discrétion et humilité

De la reconnaissance des autres, elle n’en veut parce que, «je le fais pour mon pays et pour moi-même car le bien fait n’est jamais perdu», nous dit-elle. «A la fin de nos jours, nous ne serons pas jugés par le nombre de diplômes reçus, combien d’argent nous avons accumulé ou par le de réalisations que nous avons à notre actif. Mais, nous serons jugés par des témoignages comme : j’avais faim et vous m’avez nourri ; j’étais nu et vous m’avez vêtu ; j’étais sans abri et vous m’avez accueilli», nous explique dans sa coquette demeure ouverte aux défavorisés dans un quartier huppé de Bamako. Et Roucky agit avec la conviction que, «seuls les orphelins les veuves et les pauvres ne trahissent pas».

Cette généreuse femme a sans doute besoin de soutien afin de toucher le maximum de personnes défavorisées au Mali, en Afrique et dans le monde. C’est l’une des raisons de la création de sa Fondation. Mais, contrairement à beaucoup d’humanitaires, elle ne veut pas d’un soutien à tout prix. Elle n’est donc pas prête à dénigrer son pays et son continent dans les médias occidentaux pour apitoyer des donateurs. «La pauvreté n’existe pas qu’au Mali ou en Afrique. Nous mangeons à notre faim. Mais nous avons des démunis, des SDF, des défavorisés comme au Canada, en France, aux Etats-Unis, en Angleterre…», a-t-elle répondu à la question d’une consœur canadienne.

Et d’ajouter, «certainement qu’ils sont plus nombreux chez nous ici. Mais, nous sommes riches de valeurs comme la solidarité qui nous permettent de nous entraider. Ce qui fait que des portes sont ouvertes et on vous y tendra une main solidaire pour vous soutenir. Ce sont ces valeurs qui font que nous avons moins de suicide, que nous n’avons pas de Maisons de retraite chez nous… Vous verrez rarement une personne se suicider chez nous parce qu’elle a faim ou n’a pas de logis». «Nous sommes ici fiers d’accueillir nos parents chez nous et nous occuper d’eux comme ils l’ont fait avec nous pendant les premières et précieuses années de notre vie», a-t-elle défendu face à la consœur avec une légitime fierté.

Aucune motivation politique derrière son engagement humanitaire

 Son combat en faveur de l’insertion ou la réinsertion sociale et économique de ceux qui sont dans le besoin, elle le mène pour «mon continent et mon pays…». Une manière de rappeler qu’elle n’a aucune motivation politique derrière ses actions humanitaires. «Je ne connais rien à la politique. Mon combat, c’est juste voler au secours de mon prochain dans la difficulté», nous a-t-elle déclaré. La trentaine déclinante et Canadienne d’origine africaine du Mali, Roucky a passé une enfance heureuse en Côte d’Ivoire qu’elle a quitté à 12 ans pour rejoindre ses parents Copenhague (Danemark). Par la suite, elle rejoint le Canada pour ses études universitaires. Interprète de profession, elle a travaillé chez Maersk Line (une compagnie maritime) avant de prendre son destin en main.

«Ce fut une belle expérience professionnelle. Mas, j’étais fatiguée de me lever tôt tout les matins pour être au boulot. Travailler pour soi est aussi une forme d’indépendance, une condition pour se libérer de certaines contraintes afin de mieux s’épanouir socialement et économiquement». Elle se lance ainsi dans les affaires avec une brillante réussite. Son domaine d’activité touche à tout, de l’immobilier à l’import et l’export (poissonnerie). Mais, elle est de nos jours réputée pour sa générosité que par ses affaires dans la gestion desquelles elle allier discrétion et compétence. Et cela parce qu’elle s’est engagée corps et âme au service des démunis depuis près d’une décennie.

Si Roucky N’Diaye est avant tout la Dame au cœur pur, c’est qu’elle possède toutes les vertus pour être aimée comme telle. En effet, elle incarne à merveille générosité, simplicité, gentillesse, sincérité, dévouement… Des valeurs qui font d’elle une Dame au cœur immense comme il en existe peu dans nos sociétés de plus en plus déshumanisées par l’hypocrisie, l’égoïsme, la cupidité et la mégalomanie.

La foi comme tremplin de son engagement

 La religion est la charpente de la vie et des actions de la sublime Roucky N’Diaye. Et sa foi, elle la ressent, la vit et l’exprime avec le cœur. «Je ne fais pas de différence entre Chrétiens et Musulmans car nous nous adressons au même Dieu. Ce Tout Puissant qui a la solution à tous nos problèmes et qui nous répond quand nous nous adressons à lui sincèrement et avec amour, l’amour du prochain», a-t-elle prêché lors de notre rencontre à son domicile à Bamako.

Sa demeure, comme nous l’avons constaté lors de notre visite, est aujourd’hui un refuge pour de nombreux veuves et orphelins. «Roucky N’Diaye a le mérite de s’engager désormais comme une ambassadrice des grandes causes, celle des sans-abri, des femmes, des enfants, des malades… Un engagement à saluer vivement et à soutenir sans réserve», témoigne Cheick Oumar Kanté dit «Papyvalérie», jeune créateur de mode vivant en Espagne depuis quelques années. «Elle est entrée dans ma vie depuis 2013 comme une sœur. Et je peux témoigner que Rien ne lui procure plus de bonheur que d’essayer d’aider les plus vulnérables de notre société. C’est un but et un engagement désormais essentiels de sa vie» !

Un très noble engagement qui doit être une référence pour ses sœurs plutôt préoccupée à gaspiller des fortunes dans le paraître indifférentes à l’océan de misère autour d’elles.

Moussa Bolly