PREMIÈRE ÉDITION DU « PRIX AWLN DE L’EXCELLENCE AU FÉMININ » : Mme SAMAKÉ OUMOU ELKHAÏROU NIARÉ ET GÉNÉRAL NEMA SAGARA, LAURÉATES DE L’ÉDITION 2024

Dans le cadre de la célébration de la panafricaine des femmes, le Réseau des femmes leaders chapitre du Mali ( AWLN / MALI) a organisé une conférence-débat sur le thème « La traite des personnes, quels impacts sur l’éducation des femmes et des filles en Afrique ? ». L’évènement s’est déroulé le 08 août 2024, au CNDIFE, sous la présidence de Madame Coulibaly Mariam Maïga, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en présence des membres de AWLN/Mali , du Comité de pilotage du réseau; des faitières des organisations féminines;  d’anciennes ministres et  parlementaires, des membres du CNT et du représentant du Ministère de la Justice . Les lauréates du « Prix d’excellence au féminin » Mme Samaké Oumou Elkhaïrou Niaré, Coordinatrice du Comité National de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées (CNCLTP/PA), le Général de Brigade Nema Sagara; étaient accompagnées de leurs collaborateurs et membres de la famille. Ces deux récipiendaires se sont distinguées par la qualité de leur travail.

Mme Sangaré Oumou Bah dans son mot d’introduction a parlé de l’importance de l’éducation, des premières institutrices et de l’initiatrice de l’OPF, Aoua Kéïta, première sage femme noire et première femme député de l’Afrique francophone. Elle a ensuite présenté le Réseau des femmes leaders africaines (AWLN International), du chapitre malien (AWLN/Mali-et du prix à décerner. Pour elle, « cette remise de prix s’inscrit dans le cadre du rôle de plaidoyer de AWLN, en faveur du renforcement du leadership des femmes, de célébrer des talents et des compétences féminines à l’effet de donner plus de visibilité à l’expertise des femmes et des jeunes filles, reconnues dans leurs domaines d’activités aux plans régional ou international, dans le but d’inspirer et de servir de modèles à d’autres, au niveau national et local. »

Le thème choisi : « la traite des personnes, quels impacts sur l’éducation des femmes et des filles en Afrique ? », a été présentée par Mme Samaké Oumou E. Niaré, Coordinatrice du Comité National de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées (CNCLTP/PA) et membre du réseau des Femmes Leaders (AWLN). Selon elle, la traite des personnes continue d’exister au Mali sous une nouvelle forme, celle de priver des milliers d’individus de leurs droits fondamentaux, et se sont les femmes et les filles qui paient le plus lourd tribut. Ce phénomène de traite constitue une grave violation des droits humains. Le sujet a suscité beaucoup d’échanges et de discussions entre participantes, qui se sont ensuite soldées par des recommandations.

Me Soyata Maïga  « les institutrices d’hier aux enseignantes d’aujourd’hui, nous avons puisé de ce thème la spécificité de la traite des femmes et des filles. Un phénomène qui entrave leur éducation » a-t-elle dit, avant d’ajouter que le phénomène est mondial.

Le rapporteur de la journée, Mme Cissé Assetou Sissoko ,  Coordonnatrice du réseau,  a rappelé quelques recommandations, à savoir : « le renforcement du mécanisme d’alerte et de surveillance, pour détecter les violations des droits humains et en occurrence la traite des femmes et des filles ; le renforcement des réseaux régionaux et internationaux existant et les doter de ressources financières suffisantes. » entre autres. 

Pour la ministre Dr Coulibaly Mariam Maïga, « cette présente conférence est une illustration parfaite de l’engagement de AWLN pour éveiller les consciences en vue de briser le silence et mettre fin à ce phénomène qui porte atteinte aux droits humains dont le droit à l’éducation des filles et des femmes ». Selon elle, l’importance de cette conférence, dont les objectifs visent à expliciter ce que recouvre la réalité de la traite des personnes et à faire prendre conscience par tous, la responsabilité collective qui nous incombe dans la lutte. Elle dira ensuite que le phénomène reste mal compris par plusieurs parties prenantes, directement ou indirectement concernées. L’objectif principal est de renforcer le leadership féminin dans tous les domaines et à tous les niveaux.

En effet, le ministre a apprécié, à juste titre, «l’instauration d’un prix AWLN de l’EXCELLENCE AU FEMININ, qui est un facteur de reconnaissance des efforts mais aussi, un stimulant pour libérer les talents, les expertises, les potentiels des femmes et jeunes filles dans leurs domaines de compétence. » A l’en croire, « Mme Oumou E. Niaré, ainsi que le Général de Brigade, Nema Sagara sont une illustration parfaite de la bravoure et de l’engagement des femmes respectivement, au sein de la justice et des forces armées maliennes ». Pour clore son discours, elle a remercié le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, pour son soutien constant aux femmes, le Premier ministre, le Dr Choguel K. Maïga, pour sa présence et son accompagnement indéfectible aux femmes maliennes.

Les temps forts de cette cérémonie ont été marqué par la remise du prix AWLN de l’excellence au féminin, édition 2024 à Mme Samaké Oumou Elkhaïrou Niaré, Magistrate et au Général de Brigade Nema Sagara. par Dr Coulibaly Mariam Maïga.

 Pour la lauréate, Nema Sagara «c’est une fierté, un honneur, je ne m’attendais pas à tout ça, parce que pour moi, je suis en train de faire mon travail. Pour la première fois, J’ai été honorée par Mme Ba, ex-ministre, publiquement, même le président a parlé ce jour-là de moi. Pour moi, cela suffisait pour toute la vie, mais je vois qu’il y a encore des prix de reconnaissance, des messages, c’est un honneur pas pour moi seulement, mais pour tous mes amis qui étaient là. »

Quant à Mme Samaké Oumou Elkhaïrou Niaré, elle dira que  «C’est un sentiment de fierté, un sentiment de reconnaissance, mais surtout un sentiment d’humilité, parce que, quand on reçoit un prix de l’Association des femmes leaders chapitre du Mali, c’est aussi, une expression de satisfaction de leur part. Ça montre que, ce que nous sommes en train de faire, « la lutte contre la traite des personnes » est un combat noble. Un combat dans lequel elles nous accompagnent, que c’est un combat qui mérite d’être mené. Je les remercie à mon nom propre et au nom de la Général Nema Sagara, de nous avoir décerné ce prix, qui va nous permettre de nous surpasser dans ce que nous faisons pour le bien-être des filles et des femmes maliennes. »

Pour rappel, le Réseau des Femmes Leaders Africaines (AWLN INTERNATIONAL) est une plateforme continentale créée pour galvaniser le leadership des Femmes en Afrique vers une paix et un développement durable dans tous les secteurs et à tous les niveaux. Il cherche à accroître la participation des femmes à la prise de décision, grâce à l’apprentissage et au mentorat par les pairs, à une solidarité accrue, au plaidoyer et au renforcement des capacités. Pour sa représentation et la mise en œuvre de ses programmes, AWLN International a mis en place des Chapitres Nationaux dans plusieurs pays. À ce jour, ils sont au nombre de 37, dont celui du Mali qui a été mis en place en Février 2020.

LES RÉCIPIENDAIRES

 GÉNÉRAL DE BRIGADE NEMA SAGARA

Après le Baccalauréat, obtenu au Lycée Askia Mohamed, Nema Sagara entre à l’École de Médecine et de Pharmacie, mais le cycle sera écourté par amour pour l’Armée. Elle postulera ensuite pour le Diplôme supérieur de gestion des Services de Santé au (CESAG) Centre Africain d’études Supérieures en Gestions (Diplôme de 3ème cycle reconnu par le CAMES).

Dans le domaine militaire, elle a le Diplôme d’Applications du Service de Santé des Armées et Administration des Hôpitaux de Paris Val de Grace ( École d’Application du Service de Santé de l’Armée de Terre : EAS-SAT). Ensuite c’est le Diplômes de l’École des Officiers militaires Interarmes de Koulikoro. Nema Sagara détiens le Brevet de parachute. En formation continue, elle a fait Command and Staff College CSC (Junior Staff College) Kaduna Jaji Nigeria; Defence Linguistic Course San Antonio Texas aux États unis d’Amérique, ainsi qu’un Diplôme d’apprentissage de la langue anglaise américaine.

Air Command and Staff College, Maxwell AFB, Diplôme supérieur de commandement militaire Maxwell Air Force Base Alabama aux États-Unis d’Amérique ; le Diplôme de l’École de Guerre (War College) class 2012, à la National Defence University ; Diplôme de contre-terrorisme NDU class 2012, à la « National Defense University » Washington DC aux États-Unis d’Amérique.

Promue Général de Brigade par le décret n°2024-0332/PT-RM du 5 juin 2024 , Nema Sagara est aujourd’hui, l’un des officiers les plus connus au Mali, dès le début de la crise multidimensionnelle qui frappe notre pays et ce, depuis 2012. Aujourd’hui, en service à l’Armée de l’Air, elle a occupé plusieurs postes entre autres : Commandant /PI de la base aérienne 100 Bamako ; Commandant en second de la Base aérienne 100 ; Directeur du Centre de formation de recrues (combattants destinés à renforcer l’Armée Malienne) Koutiala Bamako ; Chef du centre de l’Action-civil-militaire (ACM) de l’opération Badenko.

Nema Sagara a été Chef du bureau des opérations de la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légère ; Adjoint au Directeur du Bureau Étude et Doctrines et Instructeur Permanent 20 à l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako ; Directeur du Centre de formation du Certificat Interarmes de février à juin 2009 à Sénou Base 101. Chef de la Direction des Opérations (CDO) de la Base Aérienne 100, Armée de l’Air. Juillet-décembre. Chef du bureau de l’Opération de Maintien de la Paix, État – Major Général des Armées.

Adjoint au Chef du des Opérations et de Planifications de l’État-major de l’Armée de l’Air ; Chef de Section de la Direction de l’Instruction (DCI) État-major Armée de l’Air ; Chef de Section de la Cellule Logistique et Officier de Liaison à l’État-major Général des Armées et Chef de Section du Service des Effectifs BA 100 Bamako.

Dans l’Armée, elle est passée de Soldat 2ème classe à Caporal ; sergent ; Sous-lieutenant ; Lieutenant ; Capitaine ; Commandant Lieutenant-colonel ; Colonel ; Col-Major et Général de brigade. Nema Sagara a servi dans le système des Nations Unies, plus précisément dans le maintien de la paix, à ce titre, elle a été Chef de la Cellule Logistique Carburants et Ingrédients à la Mission des Nations Unies au Liberia.

Le Général de brigade Nema Sagara a effectué plusieurs stages de perfectionnement au niveau national et international soutenus par des certificats. On peut citer entre autres formations à l’international : Le cours d’été sur les droits de l’homme Strasbourg France; La formation des formateurs Coordination Civil-Militaire (CIMIC) à Pretoria Afrique du sud ; Le cours des observateurs à Zagreb en Croatie ; Le cours de connaissance du système des Nations Unies au Kenya ; Le cours d’orientation sur le système de défense et de sécurité de l’OTAN avec la défense Néerlandaise, prise comme exemple (Netherland Defence Orientation NDOC) aux Pays Bas ; La Participation à l’atelier sur la gestion des ressources en Afrique CESA Washington DC aux États-Unis d’Amérique.

Chevalier de l’ordre Nationale du Mali, le Général Nema Sagara parle le Bamanankan, le Français et l’Anglais. Elle est médaillée de l’Organisation des Nations Unies, de la Défense Nationale française à « l’Échelon Or ».

 SAMAKÉ OUMOU ELKHAÏROU NIARÉ

Samaké Oumou Elkhaïrou Niaré a plus fréquenté dans des établissements hors du pays. De 1982 à 1984, elle a fréquenté l’École Franco-américaine de Larchmont (New Rochelle, New York) ; Lycée Français de New York de 1985 à 1987 ; Le Brevet d’Études Professionnel à Caractère Acquis à Belgrade en Ex Yougoslavie). Ensuite c’est le Lycée Français de Vienne en Autriche de 1989 à 1991 et le Baccalauréat à l’Académie de Bordeaux (série A2) en 1992. C’est en 1997, qu’elle obtient sa Maîtrise en Droit Privé à l’École Nationale d’Administration du Mali (Section Sciences Juridiques) et en 2005, le Diplôme de l’Institut National de Formation Judiciaire (INFJ) de Bamako.

 Dans sa carrière professionnelle, elle exercera dans presque tous les tribunaux des communes du District. De 1998 à 2002, elle est chargée du service juridique du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) à Bamako. Auditrice à l’Institut National de Formation Judiciaire (INFJ) à Bamako de 2003 à 2005, de cette date à 2008, Substitut du Procureur près le Tribunal de Première Instance de la Commune III du District de Bamako. De 2008 à 2011, Mme Samaké est Juge au siège au Tribunal de Première Instance de la Commune V du District de Bamako.

Après la Commune V, elle est Juge au siège au Tribunal de Première Instance de la Commune VI du District de Bamako de 2011 à 2014. 2015 à 2016, Juge d’instruction chargée du 1ier Cabinet du Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako. 2016-2017, Juge au siège au Tribunal de Commerce de Bamako. Substitut du Procureur près le Tribunal de Première Instance de la Commune III du District de Bamako, Substitut du Procureur du le Pôle Économique et Financier de Bamako, DE 2017 à 2019, de là, elle devient Présidente du Tribunal de Grande Instance de la Commune II du District de Bamako, jusqu’en 2022.

Depuis décembre 2023, elle est la Coordinatrice du Programme National Intégré de Lutte contre le Trafic de Drogue et la Criminalité Organisée (PNILDC) et Présidente du comité National de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées.

Elle a participé à plusieurs activités de renforcement de capacités, entre autres sa participation à la 60ième session de la Commission on the Status of Women (CSW) au siège des Nations Unies à New York en 2016 ; Formation spécialisée sur les techniques d’investigation de la traite des personnes et le Trafic illicite de migrants à Dakar (SENEGAL) en 2017 et à Nouakchott (MAURITANIE) sur l’identification et la prise en charge de victimes de traite des personnes Toujours en  2017, la certification en matière de traite des personnes et de trafic illicite de migrants ; Cours de Développement de l’Instructeur à INTERPOL (IDC) Lyon (France) ;En 2018, la formation sur la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, Projet Fly Away INTERPOL à Catania (Sicile, ITALIE) ;

Samaké Oumou E.Niaré  a effectué beaucoup de stages en 2018, à savoir : Formation sur la délinquance économique et financière dans les pays du G5 Sahel : techniques de détection, d’enquête et d’instruction au Collège Sahélien de Sécurité à Bamako ; Stage de formation sur la coopération judiciaire internationale dans les enquêtes et les poursuites des affaires de traite des personnes et de trafic de migrants à Sharm El Sheikh (EGYPTE) ; Formation des formateurs sur la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, organisée et financée par l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) à Bamako; Stage de formation sur l’accès à la justice à Tokyo (JAPON) Japan International Corporation Agency  et la Formation sur les pôles économiques et financiers et la lutte contre la corruption au Sahel à Niamey (NIGER) ;

En 2019, c’est le Programme d’échanges des visiteurs internationaux sur le thème « mettre fin aux violences basées sur le genre » aux Etats-Unis (International Visitor Leadership Program) ; Participation en 2021 au Programme RAISA de l’Agence de la coopération espagnole à Madrid (Espagne) ;En 2022, le voyage d’étude au Rwanda sur le système judiciaire rwandais. En 2023, visite d’étude en Italie sur la gestion des frontières, avec un accent sur le trafic illicite de migrants et traite des personnes et dans le cadre la Route de Méditerranéen Centrale (RMC) à Rome et l’atelier technique des pays du Sahel sur les enjeux et recommandations en matière de sécurité transfrontalière et de gouvernance intégrée à Dakar . La dernière formation cette année, est sur la protection de l’enfance à Harvard University, Boston Massachusetts (États Unis) ;

Mme Samaké Oumou Elkhaïrou Niaré a publié « La légalisation du mariage religieux au Mali : avantages et inconvénients », une coproduction pour l’obtention du Diplôme de la maîtrise en Droit Privé, 1997, E.N.A et « Un regard sur les violations des droits des femmes au Mali et la problématique de leur accès à la justice » 2015.

Très active dans le milieu associatif, elle fut la première Secrétaire chargée des affaires juridiques et judiciaires de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) ; Membre de Women in Law and Development In Africa-Femmes Droits et développement en Afrique (WILDAF-FEDAF) ; Membre de l’Association des Femmes Juristes du Mali (AJM) ; Membre du réseau des femmes en droit et politique contre la criminalité organisée. Et membre du Comité d’éthique de la Fédération Internationale de Judo.

Elle est consultante et formatrice sur les questions de genre, paix et sécurité. Formatrice, Facilitatrice et consultante pour : United States Institute for Peace (USIP); United Nations Office on Drug and Crime (UNODC) et Interpol. Samaké Oumou Elkhaïrou a reçu le Prix du Héro 2024, dans la lutte contre la traite des Personnes décerné par le Département d’État américain. Elle parle couramment, le Bamanankan, le Français et l’Anglais.

Aïssetou CISSÉ et Maïmouna TRAORÉ

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