Le continent Africain affiche un taux de guérison de 33% des malades du Covid19, le Mali a pu traiter et guérir environ 42% de ses patients à travers sa dizaine de structures (publiques et privées) de prise en charge, a déclaré Michel H SIDIBE, Ministre de la Santé et des Affaires sociales, lors d’un point de presse qu’il a animé ce jeudi 07 mai 2020. Pour en savoir plus sur la pandémie, ses modes de transmissions et les mesures barrières, nous avons contacté monsieur Abdul Gadiry FADIGA, responsable de la santé à l’UNICEF/Mali.
NYELENI Magazine : Qu’est-ce que le COVID-19 ?
Le coronavirus appartient à une vaste famille de virus qui peuvent être pathogènes chez l’être humain et chez l’animal. Chez l’être humain, plusieurs coronavirus peuvent entraîner des infections respiratoires dont les manifestations vont du simple rhume à des maladies plus graves comme le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
Le récent coronavirus est responsable de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), une maladie infectieuse qui affecte essentiellement l’appareil respiratoire. Ce nouveau virus et cette maladie étaient inconnus avant l’apparition de la flambée à Wuhan (Chine) en décembre 2019.
NYELENI Magazine : Quels sont les symptômes du COVID-19 ?
Les symptômes les plus courants de la COVID-19 sont la fièvre, la fatigue et une toux sèche. Certains patients présentent des douleurs, une congestion nasale, un écoulement nasal, des maux de gorge ou une diarrhée. Ces symptômes sont généralement bénins et apparaissent de manière progressive. Certaines personnes, bien qu’infectées, ne présentent aucun symptôme et se sentent bien. La plupart (environ 80 %) des personnes guérissent sans avoir besoin de traitement particulier. Environ une personne sur six contractant la maladie présente des symptômes plus graves, notamment une dyspnée (sensation de manque d’air). Les personnes âgées et celles souffrant d’hypertension artérielle, de problèmes cardiaques ou de diabète ont plus de risques de présenter des symptômes graves. Toute personne qui a de la fièvre, qui tousse et qui a des difficultés à respirer doit consulter un médecin.
NYELENI Magazine : Est-ce que ces symptômes sont les mêmes que ce soit chez une personne âgée ou un jeune assez en forme ?
Même si nous devons encore approfondir nos connaissances sur la façon dont la COVID-19 affecte les individus, jusqu’à présent la maladie à COVID-19 est généralement bénigne, en particulier chez l’enfant et le jeune adulte. Les personnes âgées et les personnes déjà atteintes d’autres maladies (comme l’hypertension artérielle, les maladies pulmonaires, le cancer, le diabète ou les cardiopathies) semblent être gravement atteintes plus souvent que les autres.
NYELENI Magazine : Pourquoi les enfants résistent mieux à cette maladie que les adultes ?
La manifestation et l’évolution symptomatologique de la maladie varient d’une personne à l’autre en fonction de la capacité de chacun de se défendre contre des substances menaçantes. Le système immunitaire assurant cette force de défense se trouve souvent affaibli chez les adultes et les personnes âgées à cause de multiples infections et les maladies chroniques dont les enfants ne sont pas affectés.
Même si une très faible proportion de personnes de moins de 18 ans signale une maladie grave, il faut souligner que les enfants restent les membres les plus vulnérables de la société. Au Mali, les enfants souffrent déjà d’un taux de mortalité infantile très élevée (1 enfant sur 10 ne survit pas jusqu’à son 5ième anniversaire) et sont susceptibles de souffrir de maladies courantes telles que la diarrhée, les infections respiratoires, le paludisme et la malnutrition. Il est donc essentiel que l’état, les communautés et tous les partenaires soient mobilisés et pleinement engagés pour protéger les enfants, y compris les enfants vulnérables et déplacés, de ce virus.
NYELENI Magazine : Les mesures barrières, le confinement général et la quarantaine sont les seuls moyens de prévention contre le COVID 19 ?
Au préalable, il faudra se tenir au courant des dernières informations sur la flambée de COVID-19. Il est essentiel de toujours consulter des sources fiables, telles que le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, l’OMS et l’UNICEF, et de ne pas relayer de rumeurs ou d’informations non vérifiées.
En plus du confinement, vous pouvez réduire le risque d’être infecté ou de propager la COVID-19 en prenant quelques précautions simples :
Se laver fréquemment et soigneusement les mains à l’eau courante et au savon pendant au moins 20 secondes, ou à défaut appliquer une solution hydroalcoolique. Ce geste tue le virus s’il est présent sur vos mains.
Maintenir une distance d’au moins un mètre avec les autres personnes. Ceci est d’autant plus important si la personne tousse ou éternue. Lorsqu’une personne tousse ou éternue, elle projette de petites gouttelettes qui peuvent contenir le virus. Si vous êtes trop près, vous pouvez inhaler ces gouttelettes et donc le virus responsable de la COVID-19 si la personne qui tousse en est porteuse.
Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche. Les mains sont en contact avec de nombreuses surfaces qui peuvent être contaminées par le virus. Si vous vous touchez les yeux, le nez ou la bouche, le virus peut pénétrer dans votre organisme et vous pouvez tomber malade.
Veillez à respecter les règles d’hygiène respiratoire et à ce que les personnes autour de vous en fassent autant. En cas de toux ou d’éternuement, il faut se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude, ou avec un mouchoir à usage unique et jeter le mouchoir immédiatement après. En respectant les règles d’hygiène respiratoire, vous protégez les personnes autour de vous.
Si vous ne vous sentez pas bien, restez chez vous. En cas de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires, appelez un médecin. Votre médecin pourra vous orienter rapidement vers l’établissement de santé le plus adapté. Suivez les instructions des autorités sanitaires nationales et locales : ce sont elles qui disposent des informations les plus récentes sur la situation dans votre région.
Informez-vous constamment pour savoir quelles sont les zones où la COVID-19 se propage à grande échelle. Si possible, évitez de voyager, en particulier si vous êtes âgé ou diabétique ou si vous avez une maladie cardiaque ou pulmonaire.
NYELENI Magazine : Est-ce la prise régulière de la chloroquine depuis des années pour les soins de malaria qui fait que l’Afrique Subsaharienne résiste encore à l’infection avec moins de décès ?
La maladie à COVID-19 est une nouvelle infection dont les déterminants ne sont pas encore maitrisés. Tous les savants du monde médical sont mobilisés dans la recherche des moyens de prévention et de traitement de cette maladie. La chloroquine a été retirée de notre arsenal de traitement du paludisme depuis plusieurs années à cause des résistances développées par les parasites du paludisme et remplacée par les molécules combinées. L’utilisation de la chloroquine reste un sujet d’étude et l’Afrique bénéficie certainement d’autres facteurs, comme la jeunesse de sa population.
NYELENI Magazine : Votre conseil, face à l’utilisation massive de multiples produits traditionnels pour combattre le virus.
Certains remèdes peuvent apporter du confort et soulager certains symptômes de la COVID-19, mais à l’heure actuelle, aucun médicament ne permet de prévenir ou de guérir la maladie. La consommation de certaines substances traditionnelles pourrait éventuellement renforcer l’immunité. Concernant les produits pharmaceutiques, l’OMS ne recommande de prendre aucun médicament, y compris les antibiotiques, en automédication pour prévenir ou guérir la COVID-19. Cependant, plusieurs essais cliniques de médicaments sont en cours. L’OMS fournira des informations actualisées dès que les résultats seront disponibles.
Propos recueillis par Mamadou Gagny TRAORE
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