LUTTE CONTRE LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE : INITIATIVE SPOTLIGHT ET LES 16 JOURS D’ACTIVISME

Jeudi 05 décembre 2019, le Centre international des conférences de Bamako (CICB) a abrité le lancement conjoint de l’initiative « Spotlight » et de la campagne des  « 16 jours d’activisme » contre les violences faites aux femmes et aux filles, sous la présidence du ministre de la promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille (MPFEF) Dr Diakité Aissata Kassa Traoré.

A l’instar de la communauté internationale, le Mali célèbre chaque année la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles qui se déroule du 25 novembre au 10 décembre. Le Mali a retenu comme thème national « Synergie d’action pour améliorer l’accès aux services de prise en charge des survivantes des violences basées sur le genre ». Ce lancement est couplé à celui du programme initiative « Spotlight », la cérémonie desdits lancements s’est déroulée en présence de certains ministres, des représentants des Nations Unies, de l’Union européenne, des chefs traditionnels (de quartier et des chefs religieux). Le programme Initiative Spotlight est un programme national de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Il vise à protéger les femmes et les filles contre toutes les formes de violence basées sur le genre ainsi que les pratiques néfastes à leur santé et assurer la prise en charge avec un montant global de cinq cent (500) millions d’Euro dont deux cent cinquante (250) millions d’Euro pour les huit (8) pays africains concernés à savoir, le Liberia, le Malawi, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, L’Ouganda, le Zimbabwe et le Mali.

Cette initiative est coordonnée par l’Union européenne et les Nations Unies. Pour le Mali, le montant global alloué s’élève à dix neuf millions quatre cent quarante quatre mille cinq cent dix neufs (19.444.519) dollars américain. Ce montant servira à la réalisation de six axes d’interventions ou piliers sur lesquels s’articulent des programmes dans les régions de Kayes, de Koulikoro, Ségou, Sikasso et le district de Bamako. Ces piliers couvrent premièrement l’amélioration de l’environnement du cadre législative et politique, deuxièmement le renforcement de capacités des institutions nationales en matière d’application de la loi et de la planification stratégique, troisièmement la prévention et les normes sociales, le quatrième pilier constitue la production et l’accès aux services de qualités pour une meilleure prise en charge des victimes de violence. Le cinquième pilier couvre la disponibilité de données statistiques fiables, quantitatives et qualitatives sur les violences basées sur le genre y compris les pratiques néfastes et le sixième pilier pour le renforcement des organisations de défense des droits des femmes en vue d’influencer les politiques et les pratiques.

Malgré les efforts et les résultats obtenus, force est de constater que le Mali tout comme les autres pays du Sahel continuent de faire face aux actes de violences basées sur le genre liées aux pratiques et aux autres violences physiques, psychologiques, économiques. « De janvier à septembre 2019, le nombre de cas de violence basée sur le genre rapporté et pris en charge s’élève à deux mille sept cent soixante sept (2.767) dont 20% d’agression sexuelle, 17% de viole, 24% de violence physique, 8% de mariage précoce et forcé etc… le défi reste énorme. C’est pourquoi, la célébration de la présente édition de la campagne des 16 jours d’activisme sera intense en terme de communication, centrée sur les services de prise en charge des survivantes des violences basées sur le genre’ a martelé Dr Aissata Kassa Traoré ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille.

Pour elle, le gouvernement sous l’impulsion de son Excellence M. Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République, Chef de l’Etat a, au centre de son agenda ces violences basées sur le genre, de façon générale, tous les problèmes qui concernent le genre. « Le gouvernement a beaucoup fait, la première dame aussi, en ce qui concerne ces problèmes, mais ça persiste. Parce que, le changement de comportement n’est pas facile, c’est un processus qui dure, qui demande l’implication de tout un chacun. C’est pour cela, que le Ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille est en train d’aller vers la sensibilisation, une large sensibilisation, une large communication pour que vraiment, les gens soient au même niveau d’information. Vous avez vu ce matin, il y avait les chefs de quartier, les chefs religieux, la presse, la Société civile, une forte mobilisation. Nous devons donc rester dans cette mouvance, ne pas attendre seulement la célébration des journées. Il faut continuer, c’est une lutte qui doit être continuelle et l’implication de tout le monde y compris les hommes. Nous avons dit genre et le genre, c’est la complémentarité entre l’homme et la femme. Le montant alloué au Mali servira à la prévention des violence basées sur le genre, il y aura beaucoup d’activités, ce n’est pas le Ministère seulement, il y a la société civil, les ONG, les associations de femmes, la presse, chaque personne qui se sent intéressée est la bienvenue au sein du département pour qu’ensemble nous puissions travailler et avoir des résultats ? D’un coté, il faut avoir des fonds, mais de l’autre coté, il faut relever les défis pour avoir des résultats agréables ».

Quant à Mme Baranga : Représentante des Nations Unies, elle pense que les Nations Unies viennent en appui, mais que la société toute entière doit se sentir engagée. «Je crois qu’on peut avoir beaucoup d’argent, à mettre dans ces initiatives, mais s’il n’y a pas d’engagement dans les communautés, dans les villages, au niveau aussi du sommet de l’Etat, de l’Assemblée qui vote des lois, au niveau de toutes les couches de la population ? C’est cet engagement qu’on veut vraiment soutenir. L’Union européenne a fait confiance aux Nations Unies et surtout aux agences des Nations Unies, en donnant un grand montant en disant, je veux aussi qu’ensemble nous pussions lutter contre ces causes de violences faites aux femmes à travers le monde. Alors qu’est-ce que nous espérons ? Nous espérons un engagement fort de la société malienne, nous espérons un engagement fort de l’Assemblée nationale pour voter des lois contre ».

Mamadou Gagny TRAORE

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