Du 29 au 30 septembre 2021, s’est tenu l’atelier national d’échanges sur les problématiques liées à l’éducation dans le cadre du programme d’appui à l’inclusion scolaire. Un programme d’appui de l’Union Européenne et mis en œuvre par l’UNICEF le PAM, IRC et NRC. C’était à l’hôtel Onomo de Bamako.
La cérémonie était placée sous la présidence du ministre de l’Éducation nationale, représenté par M. Mamadou Konaté, directeur national adjoint de l’Enseignement fondamental. Cet atelier est un programme d’Appui à l’Inclusion Scolaire (PAIS) financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’UNICEF, le PAM, IRC et NRC. Il vise à promouvoir un accès équitable à une éducation fondamentale de qualité au Mali. Le PAIS a pour objectif de réinsérer les enfants non scolarisés ou déscolarisés dans le système éducatif en améliorant les conditions d’apprentissage afin de prévenir les abandons.
Dans son intervention, le représentant du directeur PAM, M. Ibrahima Dialla, chef de programme au PAM, dira que ce programme est le fruit d’une collaboration entre l’État malien à travers le ministère de l’Éducation nationale et ses partenaires PAM, UNICEF, IRC/NRC. Pour lui, le programme touche près de 250.000 enfants, qui ont accès à la cantine scolaire. Il s’articule autour de trois axes principaux notamment : la promotion de la qualité des enseignements, l’accès aux infrastructures scolaires et l’amélioration de la gouvernance dans le secteur de l’éducation, a-t-il expliqué.
Pour le représentant adjoint de l’UNICEF, Amah Klustse, le programme est un véritable succès et d’ajouter que la tâche est tellement énorme qu’il faut l’implication d’autres partenaires pour permettre aux enfants d’avoir un accès facile à l’éducation.
Pour Mamadou Konaté, directeur national adjoint de l’enseignement fondamental, « il ne fait aucun doute que l’atelier a atteint son objectif ». Selon lui, il s’agissait de discuter et valider les plans d’actions régionaux ; de définir des stratégies nationales de résolutions des problèmes ; d’élaborer et de remettre aux acteurs un plan d’actions national pour sa mise en œuvre. Pour M. Konaté, les différentes productions ont pris en compte toutes les préoccupations. Pour finir, il a appelé chaque partie à veiller à sa mise en œuvre pour le bonheur de l’éducation.
Les travaux de groupe ont permis de toucher les vrais problèmes liés à l’éducation. A Kayes, il a été question d’organiser un forum sur la Problématique de l’accès et du maintien des enfants à l’école particulièrement les filles (défis et perspectives) et d’organiser un cadre de concertation sur les normes et standards de qualité dans l’Enseignement Fondamental au Mali.
A Sikasso, il était question de la réouverture des écoles dans les zones en proie à l’insécurité ; la sensibilisation des communautés dans l’amélioration du rendement scolaire des élèves et, les rôles et responsabilités des AME au maintien des filles à l’école.
Quant à Koulikoro et Ségou, il s’agissait de prendre des dispositions ou mesures à mettre en place pour garantir la qualité et la continuité des enseignements/apprentissages dans un contexte marqué par l’insécurité, la COVID19 et les grèves à répétition et comment dynamiser les acteurs locaux pour une meilleure appropriation de l’école et des cantines scolaires par les communautés.
Notons que dans les zones d’intervention du programme, le ratio élèves/enseignant par salle de classe reste très élevé et largement au-dessus de la limite de 50 élèves par classe établie par le MEN. Au sureffectif des classes, s’ajoute le manque d’enseignants qualifiés depuis quelques années. Les enseignants qui ont fui la crise de 2012 sont pour la plupart issus du Sud du pays et l’insécurité qui continue de sévir au Centre et au Nord, ainsi que l’impunité qui ne favorisent pas leur retour. Ces absences répétitives affectent profondément la qualité de l’enseignement et justifie le faible niveau des enfants.
A cela s’ajoute le fléau des mariages précoces dans le Sud du pays, notamment à Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou. Les statistiques scolaires du Mali présentent une situation préoccupante de la population en âge de scolarisation ; selon l’Unesco, en 2016, 1.159.687 enfants de 7 à 12 ans dont 633.847 filles, 525.840 garçons et 552.000 adolescents, âgés entre 10 et 18 ans (dont 286.000 adolescentes) n’avaient aucun accès à un service d’éducation ou d’apprentissage.
Le taux de scolarisation net en fondamental 1 est passé de 64% en 2011 à 56,91% en 2016 ; le taux des élèves terminant le fondamental 1 est inférieur à 60% et le taux de scolarisation net des filles en fondamental 1 est de 53,29%. Le taux de scolarisation était déjà faible avant la crise de 2012 notamment du fait d’un manque d’enseignants formés, de services de base tels que les cantines scolaires, de moyens pour les services déconcentrés (Directions d’Académies et CAP) et de barrières socio-culturelles. De plus, l’éducation formelle est traditionnellement perçue par les communautés comme exogène voire contraire à leur culture, en particulier pour les filles, destinées aux mariages précoces, par opposition aux écoles coraniques ou medersa, où de nombreux enfants sont orientés.
Rappelons que l’objectif de cet atelier national est la consolidation et la validation des plans d’actions régionaux avec la participation des acteurs régionaux de l’éducation. Il s’agissait donc de discuter et de valider les plans d’actions proposés au niveau de chacune des régions ; consolider les points saillants des plans d’actions régionaux et développer des axes stratégiques nationaux et rédiger un plan d’actions SMART au niveau national en définissant les acteurs de mis en œuvre.
Amadingue SAGARA