L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC ) en partenariat avec le Réseau des associations Maliennes de lutte contre la corruption et la délinquance financière (RAMLCDF) ont organisé trois jours de formations à l’intention des leaders d’organisations de la société civile, avec l’apport financier de l’Ambassade d’Allemagne. C’était du 12 au 14 Septembre 2023, à l’Hôtel Salam. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Représentant du ministre de la refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions de la République, M. Ahmed Mohamed Yéhia et le Chef de Bureau de l’ONUDC, spécialiste anti corruption au Mali, Antoine Sougnabet Misset, et le président du Réseau des Associations Maliennes de lutte contre la corruption et la délinquance financière (RAMLCDF) Moussa Ousmane Touré.
Le Représentant du ministre de la refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions de la République, M. Ahmed Mohamed Yéhia a rappelé que le Mali a signé et ratifié des instruments juridiques, communautaires, régionaux et internationaux de lutte contre la corruption notamment, la convention des Nations Unies contre la corruption du 09 décembre 2003, dont l’article 05, est relatif aux Politiques et prévention de la corruption. Elle recommande aux États-parties « d’élaborer et d’appliquer les politiques de prévention de la corruption efficaces et coordonnées, qui favorisent la participation de la société civile et reflètent les principes d’État de droit, de bonne gestion des affaires publiques et des biens publics, d’intégrité de transparence et de responsabilité ». Dans ce cadre, les pouvoirs publics ont initié plusieurs actions, notamment les États Généraux sur la corruption et la délinquance financière tenus en novembre 2008; l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre le Blanchiment d’Argent et le Financement du terrorisme et de la Politique nationale de transparence entre autres, a cité M. Ahmed Mohamed Touré.
Pour le président de RAMLCDF Moussa Ousmane Touré ,le Réseau a été créé le 09 décembre 2021, c’est un groupement de plusieurs associations et ONG du Mali, ayant décidé de mettre leur connaissances et expériences en commun, en vue de participer activement à la lutte contre la corruption et la délinquance financière sous toutes les formes. Il est le principal réseau des organisations de la société civile, qui se consacre à la lutte contre la corruption, la promotion de l’intégrité et de la bonne gouvernance, a-t-il expliqué. Il a ajouté que « La corruption affecte négativement notre processus de
développement économique, social et culturel, elle entache la crédibilité de nos politiques publiques et bloque l’efficacité de nos projets de développement », a affirmé Moussa Ousmane Toure. Un État fort , animé par des femmes et des hommes patriotes et intègres peut gagner la lutte contre la corruption , la délinquance économique et financière. Tel nous semble être, l’analyse des maliens et des amis du Mali. Tel est sans doute, le contrat moral que le peuple malien attend de ses dirigeants depuis belle lurette, a ajouté le président de RAMLCDF . Le chef de bureau de l’ONUDC Monsieur Antoine Sougnabé Misset a affirmé que l’ONUDC essaye de garantir les conventions contre la corruption, « Nous avons initié cette formation en partenariat avec le RAMLCDF, le but de cet atelier est de permettre aux membres du Réseau d’acquérir des compétences dans la lutte contre la corruption, faire connaissance avec la presse, se familiariser avec les délits et les situations, et comprendre le rôle des institutions nationales ( l’OCLEI, contrôle générale de services publiques) ».
Le Mali est parmi les premiers États a signé, ratifié la convention de lutte contre la corruption, il a alors déployé d’importants efforts pour la mise en œuvre de la convention au Mali. Il est à noter que le Mali a fait des avancées majeures dans les mécanismes de cycle 1 et 2, a signalé le chef de l’ONUDC. Concernant la société civile, la convention des Nations Unies contre la corruption reconnait le rôle major, qu’elle doit jouer dans la lutte contre la corruption, comme le stipule l’article 13. Cet article met l’accent sur l’importance pour les gouvernants d’accroitre la transparence des processus de décisions, d’assurer l’accès effectif du public à l’information, promouvoir et protéger la liberté de recherche, de recevoir, de publier et de diffuser les informations concernant la corruption. Cette liberté peut être soumise à certaines restrictions, qui doivent toutefois être prescrites par la loi nécessaires, a souligné le chef de bureau de l’ONUDC.
Les thématiques traitées au cours de ces trois jours de travaux étaient entre autres : comprendre la place et le rôle des organisations de la société civile dans la lutte contre la corruption ; comprendre le rôle, le mandant et les activités de l’ONUDC dans la lutte contre la corruption ; comprendre le rôle, le mandat et les activités du bureau de vérificateur générale(BVG) ; comment mettre en synergie les efforts de l’Office Centrale de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) et des associations anti-corruption ; présentation du contrôle générale de service publique etc.
Mady TOUNKARA