LANCEMENT DE LA 13E EDITION DE LA CAMPAGNE NATIONALE EN FAVEUR DE LA PLANIFICATION FAMILIALE

« Une jeunesse responsable et engagée en faveur de la planification familiale au Mali, un moyen pour atteindre le dividende », tel est le thème de la 13è édition de la campagne nationale en faveur de la planification familiale. La cérémonie placée sous la présidence de la Première dame, Mme Kéïta Aminata Maïga, s’est déroulée le  24 Août, au palais de la culture Amadou Hampaté BA sur la rive droite du Djoliba à Bamako. C’était en présence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow et de son collègue de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Goïta.

Mamadou Gagny TRAORE

Cette cérémonie officielle de lancement était placée sous la présidence de Mme Kéïta Aminata Maïga, en présence de deux ministres, Pr Samba Sow de la Santé et de l’Hygiène publique et de Amadou Goïta de la jeunesse et de la Contruction citoyenne. Etaient aussi présents le chef des partenaires techniques et financiers (PTF) et directeur adjoint par intérim de l’USAID, Robert Schmidt, la représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Josiane Yaguibou, les responsables et travailleurs des structures sanitaires de la capitale. L’objectif de ladite campagne qui durera un mois, est d’accroître le nombre des utilisatrices de la planification familiale et ainsi contribuer à réduire le taux de mortalité maternelle et infantile au Mali. 

Le maire de la Commune V, Amadou Ouattara a souhaité la bienvenue aux participants. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, le professeur Samba Sow, dans son discours a rappelé que la planification familiale est reconnue depuis longtemps en Afrique subsaharienne comme étant un moyen essentiel pour maintenir la santé et le bien être des familles, elle est au cœur des enjeux politiques, économiques, sociaux pour un développement durable au Mali.

Pour lui, « L’accès pour tous aux méthodes contraceptives modernes est garantie par la loi 02044 du 24 Juin 2002, relative à la santé de la reproduction, ce qui témoigne de la volonté affiché du Mali a trouvé une réponse aux besoins des couples et des individus pour leur permettre de planifier la naissance de leurs enfants »

. Le ministre de la santé a aussi rappelé qu’au Mali selon les enquêtes démographique de la santé, la prévalence contraceptive est de 9,9% et l’indice synthétique de fécondité est de 6,1 par femme, malgré les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires. Il a aussi ajouté que le faible taux de prévalence contraceptive favorise des risques comme les avortements spontanés, l’interruption volontaire de la grossesse qui affecte 10 à 15% les grossesses déclarées ou suspectes.

A ce rythme, toujours selon le professeur Samba Sow, le Mali pourra difficilement bénéficier du dividende démographique pour son émergence économique. L’atteinte du dividende démographique passe obligatoirement par la maitrise de la fécondité avec un accent particulier sur les adolescents et jeunes en leur facilitant l’accès aux services de planification et que c’est fort de ces constats que le Mali s’est résolument engagé dans le repositionnement de la planification familiale qui est perpétuée annuellement depuis 2005 et les résultats encourageants obtenus sont le fruit d’une collaboration étroite entre son département et ses partenaires.

« Les jeunes et les adolescents, en particulier les adolescentes doivent être portées au cœur des politiques et programmes de notre pays si nous voulons bénéficier du dividende démographique et construire le Mali. Les jeunes adolescentes sont les plus vulnérables, elles sont trop souvent confrontées à des obstacles majeurs liés à nos coutumes et traditions. Les mariages précoces et les grossesses précoces et rapprochées les exposent constamment à un décès évitable », a évoqué Mme Keita Aminata Maïga. « Le gouvernement à travers le département de la santé et ses partenaires techniques, financiers et sociaux s’investis inlassablement dans la maitrise de la natalité par l’espacement des naissances, la scolarisation des filles ainsi la lutte contre les mariages précoces. La natalité au Mali reste galopante et les adolescentes y contribuent fortement. Selon les statistiques récents notre pays verra sa population triplée dans les 15 prochaines années » a-t-elle martelé avant d’ajouter que « Nous devons chercher à renforcer et améliorer les stratégies et initiatives dans le domaine par des actions novatrices porteuses. Chacun de nous doit jouer son rôle pour l’atteinte de résultats significatifs et inverser la tendance » a-t-elle conclu.

Pour la représentante de l’UNFPA “investir dans la planification familiale, c’est investir dans les hommes et agir sur les piliers de la santé, de l’éducation et de l’emploi. Les jeunes font face à des besoins importants, en matière de planification familiale” a t-elle dit, avant de donner des chiffres illustrant bien la situation.

Au cours de la cérémonie, plusieurs personnes ont réussi des attestations de reconnaissance, pour les efforts fournis dans le cadre de la planification familiale à commencer par Mme Kéïta Aminata Maïga. Les participants ont eu droit à la prestation des artistes chanteurs et comédiens sur des thèmes illustrant les intérêts de la planification familiale.

Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, le professeur Samba Sow

Je disais tantôt que la base d’un foyer, c’est des enfants, le soubassement de toute famille c’est des enfants, l’avenir de tout pays c’est des enfants, l’avenir du monde entier, c’est des enfants et tout ce qui peut aider à favoriser, faciliter le bien-être de l’enfant et de la maman, c’est ca le souci de tout chef de ménage de tout chef de village et de tout chef d’Etat. Aujourd’hui, l’un des soucis ultimes des plus hautes autorités du Mali, c’est vraiment, le bien-être de l’enfant malien, le bien-être de la femme malienne et c’est ça le bien-être du Mali. C’est pourquoi, le thème de cette année. Nous avons compris qu’il y a une bonne proportion de la population malienne qui est jeune donc, nous avons compris qu’il faut passer par la jeunesse, les jeunes qui sont les papas de demain. Si les jeunes d’aujourd’hui, ont bien compris par où passer sur le plan de la santé de la reproduction sur le plan du planning familial et les autres problèmes liés à la santé de la reproduction donc, je pense que cela va nous permettre d’améliorer beaucoup de choses. L’appel que nous avons à vous lancer est de faire en sorte que vous fréquentez les structures de santé les plus proches. N’attendez pas, soyez agressif, mais une agressivité positive, cherchez à faire du bien pour vous-mêmes en visitant les structures de santé.

Le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Goita

Les jeunes ont un rôle très important dans l’atteinte du dividende démographique, surtout quant il s’agit du planning familial. Aujourd’hui, 65% de la population malienne sont des jeunes, donc ce sont les jeunes qui sont l’avenir du pays. Les jeunes doivent être informés, sensibilisés, c’est très important, et en tant que ministre de la jeunesse, j’invite les jeunes à fréquenter les structures de santé pour s’informer, surtout les jeunes filles qui se retrouvent souvent enceintes par ignorance. Comme on le dit souvent, il vaut mieux prévenir que guérir, les jeunes doivent savoir que c’est aujourd’hui que l’avenir se prépare, alors qu’ils aillent dans les structures de santé en sachant que c’est gratuit.