Hajjah Anisa Sabur est spécialiste des Sciences de l’informatique (Computer Science Studies, CSS). Ce domaine de l’informatique est axé sur la théorie et l’application, il va de la conception de bases de données, de la gestion de l’information, à la planification stratégique en passant par la programmation et l’analyse des logiciels. Ce volet des études technologiques est conçu pour automatiser le travail en entreprise.
Svelte, Hajjah Anisa A. Sabur a travaillé pour de petites, moyennes et grandes entreprises américaines y compris des branches du gouvernement. Elle est une entrepreneure ayant possédé et exploité avec succès deux sociétés de Conseil en technologies de l’information.
A sa retraite, il y a trois (03) ans, elle a décidé de s’installer au Mali, plus précisément à Bamako. Après une très riche carrière aux Etats-Unis, son pays d’origine, son objectif était en venant au Mali de « redonner, d’enseigner son savoir-faire sur les études des Sciences en informatique ». Sur les conseils d’amis comme elle nous l’explique ici, « Certains de mes amis, déjà à Bamako, ont remarqué une fracture numérique, le fossé séparant les habitants de Bamako de la connaissance des ressources informatiques, comparée à celle d’autres pays africains, d’Europe et d’Amérique qui ont accès aux ressources informatiques modernes et les utilisent. Ils m’ont demandé si je serai intéressée pour venir éventuellement enseigner, j’ai répondu oui ».
Ainsi, ce crée l’Institut américain des technologies de l’information du Mali qui enseigne en 13 semaines les outils informatiques nécessaires pour augmenter la productivité des apprenants. Selon Anisa, « les outils enseignés sont entre autres, Microsoft Power Point, Word et Excel. Nos cours incluent également Microsoft Access pour la conception de base de données et WordPress pour la conception de pages Web et la gestion de contenu. Nous enseignons chaque cours sur la base de la théorie et de la pratique. C’est ce que nous avons fait pour les entreprises américaines qui utilisent divers logiciels et utilisent des ordinateurs depuis plus de trente ans. Nos étudiants fréquentent l’université, il y a des diplômés du secondaire, des professionnels et des chômeurs désirant découvrir les outils technologiques ».
L’enseignement seulement ne retient pas Hajjah Anisa dans notre pays, mais le caractère sociable des maliens. Comparativement à son pays d’origine elle préfère la vie à Bamako. Pour elle « La vie en Amérique est très différente. Allez dans n’importe quel quartier et vous ne verrez pas les gens sortir de chez eux pour socialiser avec les voisins. Les quartiers américains ont tendance à être très calmes. Les Américains ont tendance à ne pas se parler ou se saluer dans la rue à moins de se connaître. Dans les universités en Amérique, la plupart du temps, les étudiants sont assis côte à côte pendant la durée du cours et ne se parlent pas, ne se connaissant même pas de nom. C’est tout le contraire à Bamako – les quartiers sont animés par la socialisation et le jeu des enfants. Les gens se saluent dans la rue et parfois ne se connaissent pas, mais tiennent une conversation comme s’ils se connaissaient depuis longtemps. Les gens sont gentils et dignes de confiance. C’est ce que j’aime ».
Maïmouna TRAORE