Mal soignées, les infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent tourner au cauchemar. Pour mieux les connaître et savoir comment mieux les traiter, nous avons fait appel à Dr Yama Doumbia, une spécialiste des maladies infectieuses et tropicales.
Une infection sexuellement transmissible (IST) se transmet lors des pratiques sexuelles non protégées avec une personne déjà contaminée : pénétration vaginale et anale, fellation, cunnilingus, annilingus, caresses/masturbation sexe contre sexe. Selon Dr Yama Doumbia, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales, «les IST sont provoquées par des bactéries, des virus ou des parasites». Parmi les plus connues, on retrouve les condylomes (HPV), la gonorrhée, le VIH/sida, la chlamydia, l’herpès génital, les hépatites et la syphilis».
Un simple contact entre muqueuses peut être à l’origine d’une infection par une IST. Certaines se transmettent aussi lors du baiser et des caresses, précise Dr Doumbia.
«Les principaux symptômes (signes visibles) des IST sont la fièvre, des douleurs dans le bas ventre, des écoulements anormaux au niveau des organes génitaux, des rougeurs des organes génitaux, des éruptions cutanées, ulcération (bouton avec un trou) non douloureuse de la peau ou des muqueuses. Les IST ne présentent pas toujours de symptômes, dans ce cas elles sont asymptomatiques, c’est à dire que l’on peut être contaminé(e) sans pour autant présenter de signes visibles de son infection. Une IST peut donc passer inaperçue. Il est donc important de se faire dépister pour savoir si on a été infecté(e) et, si nécessaire, de suivre un traitement adapté… », ajoute-t-elle.
Selon cette praticienne expérimentée, «les IST ont des risques variables selon le type de germe en cause. Non ou mal traitées, elles peuvent être responsables de complications générales avec d’autre localisation de la maladie (hépatite, syphilis, HIV), locorégionales avec atteintes tubaires et ovariennes ou pelviennes responsables de pelvipéritonite…». Cela peut être également la cause de stérilité tubaire et de grossesse extra-utérine (chlamydia, gonocoque).
Les conséquences peuvent être purement locales avec un risque de contamination due ou des partenaires (candida, trichomonas, HPV), mais également risque d’évolution vers une lésion précancéreuse ou cancéreuse avec certains papillomavirus (HPV). Sans compter le risque de transmission verticale materno-fœtale atteignant le nouveau-né (chlamydia, gonocoque, HPV, hépatite, HIV).
«Devant toute suspicion d’IST, il faut en discuter au sein du couple et chercher à voir un médecin sans délais. Il faut aussi éviter les partenaires multiples et les rapports sexuels non protégés», conseille Dr Yama Doumbia. Et comme on le dit souvent, mieux vaut prévenir que guérir !
Mamadou Gagny TRAORE