BICENTENAIRE DES MANIFESTATIONS JUMELLES DE LA FOI BAHA’ÌE A TABACORO

La communauté Baha’Ie au Mali, en l’instar des autres à travers le monde célèbre en ce mois d’octobre, le bicentenaire de la naissance des manifestations jumelles (1817-2017) (1819-2019).  Ainsi du mardi 29 au mercredi 30 octobre 2019, les baha’is de Tabacoro dans la commune rurale de Koumantou  ont célébré l’événement avec faste en communion avec onze (11) villages environnants.

Les festivités de la cérémonie se sont déroulées en présence du Sous-préfet de Koumantou, du Maire de la commune rurale de Tabacoro, le Chef de village et les notables de la commune. Au cours de ces deux jours, les participants ont eu droit à des séances de prières collectives (les confessions religieuses : catholique, protestante, musulmane et baha’ie existantes dans la commune de Koumantou). La cérémonie commémorative a été animée par les artistes traditionnels locaux (Yaa de Tabacoro, Solo de Koumantou, Balafon de Barela et Bari de Tabacoro) et la chorale des fidèles de la foi. La foi Baha’ie est la plus jeune des religions monothéistes. Son fondateur Baha’u’llàh est pour ses disciples le plus récent des messagers de Dieu, dans une lignée dont les origines se perdent dans la nuit des temps. Croire à Baha’u’llah, suppose l’acceptation de l’ensemble des messagers qui l’on précédé. La foi bahá’íe repose sur trois principes fondamentaux: l’unicité de Dieu, l’unicité de la religion et l’unicité du genre humain. Le fondateur de la foi baha’ie, Baha’u’llah déclare que : «la terre est un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens». La foi Baha’ie a débuté en 1844 en Perse avec la mission confiée par Dieu à deux messagers jumeaux : le Bab et Baha’u’llah. La communauté mondiale baha’ie compte plus de 7millions de membres, représentant la plupart des nations, des races et des cultures de la planète. Elle s’efforce de donner corps aux enseignements de Baha’u’llah. Son expérience est une source d’enseignement pour tous ceux qui partagent sa vision, celle d’une humanité formant une famille mondiale habitant le même foyer : la terre.

 

« Le Bab », ce qui signifie porte en arabe a fondé la religion Babie. Il avait pour mission de préparer la voie à l’avènement d’un second messager de Dieu, d’un rang plus élevé que lui, qui ouvrirait un âge de paix et de justice. Sa mission qui n’a duré que six (6) ans a consisté à préparer la voie à la venue de «Baha’u’llah « qui signifie en Arabe »Gloire à Dieu. Les enseignements baha’is tournent autour de trois principes fondamentaux qui sont l’unicité de Dieu qui veut dire qu’il n’y a qu’un seul Créateur, l’Unité de la religionet l’Unité du genre humain. Le message central de Baha ‘u’llah est que le jour est venu d’unifier l’humanité en une seule famille.  Le but de la communauté baha’ie est de contribuer à la paix et à la prospérité mondiale par l’établissement d’une société reposant sur des valeurs spirituelles et la reconnaissance de l’unité du genre humain. Chez les baha’is il n’y a ni cérémonie d’initiation, ni sacrement, ni clergé. Chaque baha’i doit prier quotidiennement y compris la récitation d’une des trois prières obligatoires. La foi baha’ie est gérée par un conseil de neuf personnes au niveau local et national (appelées Assemblées spirituelles locales et nationale) par bulletin de vote secret, sans propagande ou campagne électoral. Au niveau international, la Maison Universelle de justice qui est élue tous les cinq ans, dirige les affaires mondiales de la foi.

Soungalo Togola  de la confession Baha’ie de tabacoro, commune rurale de Koumantou. Il nous parle de ses débuts avec avec la foi Baha’Ie

« Mon épouse et moi, nous avons embrassé la foi en 1983. En ce moment-là, bien entendu les gens ne nous ont pas rejeté d’un bloc, mais il y a eu ce sentiment de déception, parce que, quand on devient baha’ie, il y a certaine croyance que l’on doit abandonner, on doit travailler pour l’unité, la paix. Alors il y a certaines conceptions traditionnelles qu’on est obligé d’abandonner. La foi baha’ie, c’est une nouvelle religion donc la population et nos familles ont été indifférentes, en supposant que c’est pour quelques temps.

Après l’influence que la foi a eu sur nous, nous avons essayés d’adopter dans la réalité, parce que la foi, c’est quoi ? C’est de chercher, de connaitre, de comprendre, d’intérioriser, de s’approprier, faire en sorte que ce qui est dit, que tu puisses agir en fonction de cela, en fonction de ce que tu connais. C’est à dire pratiquer la foi. Dans cette pratique de la foi, nous avons remarqué qu’il y a des interrogations, pourquoi ils sont comme ça? Pourquoi ils agissent comme ça?  Finalement ont devient un recours, les gens viennent te demander conseil et ça, c’est dû à l’effet transformateur de la parole de Dieu, de la parole des prophètes et ça c’est extrêmement important. Ce qui veut dire, qu’il y a plusieurs phases. D’abord, le moment de l’incrédibilité, l’indifférence, le moment de mépris, le moment de réflexion, le moment de l’admiration, ensuite le moment de recours ; tu deviens une personne à qui les gens viennent demander conseil, une personne de recours. Pour adhérer dans la confession c’est toi-même qui dois lire ou t’informer pour comprendre et accepter tous les prophètes qui sont venus avant Baha’u’llah ».

Je suis très satisfais de la célébration parce qu’au premier jour, il y avait plus de 600 personnes et tout le village s’est mobilisé pendant deux jours, en cette période de récolte. Nous avons plus de 11 villages qui ont envoyé leurs représentants pour venir nous aider à célébrer le bicentenaire, donc je peux dire que le village s’est approprié. Ce qui est important c’est de reconnaitre ce qui est dans l’enseignement de la foi Baha’ie qui est bon pour ce temps, c’est déjà pas mal. Ça veut dire que l’objectif fixé sera atteint.

Ibrahim Doumbia : Jeune baha’ie de la communauté de Bamako

Jeune baha’i de Bamako à la cérémonie de Tabacoro

« Il est vrai que c’est difficile à comprendre de par l’histoire de la région en Afrique, depuis sa création jusqu’ aujourd’hui. C’est pourquoi, il y a deux sortes de mouvements, un mouvement d’adhésion pour des gens qui ont accepté et un mouvement de rejet, donc ça entraine deux forces ; la reconnaissance par une grande masse et le rejet par d’autres et je pense que cela est propre aussi à chaque religion. Au début il y a beaucoup de gens qui rejette mais au fur et à mesure ils finiront par accepter. Pour être baha’ie, la première des choses c’est de croire en Dieu et à Baha’u’llah. Suivre Dieu c’est suivre les manifestations que Dieu envoi par époque, qui sont des éducateurs parfaits pour diriger l’humanité, en les suivant, on suis Dieu. Mon dernier mot c’est le message principale de Baha’u’llah qui n’est autre que l’Unité de l’humanité, éliminer tous les préjugés, toutes les distinctions et se mettre ensemble être uni. »

                                                                                  Mamadou Gagny TRAORE, envoyé spécial

 

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