Cette année pour la Journée mondiale contre le cancer le 4 février, l’UICC met en lumière comment les organisations et individus ont répondu de manière héroïque à la pandémie afin de maintenir les progrès réalisés dans la lutte contre le cancer.
Pour marquer la Journée mondiale contre le cancer le 4 février 2021, l’Union international contre le cancer (UICC) donne la parole au personnel soignant, aux scientifiques, aux volontaires et aux militant-e-s travaillant dans lutte contre le cancer de par le monde. L’UICC les remercie, de même que les organismes gouvernementaux, pour tout le travail engagé ces douze derniers mois face à la pandémie.
Le thème de la Journée mondiale contre le cancer, « Je Suis et Je Vais » reflète cet esprit extraordinaire, ainsi que la résilience des organisations et individus engagés dans la lutte contre le cancer. Les témoignages que l’UICC a récoltés cette dernière année sont publiés ce 4 février sur une page dédiée du site officiel de la Journée mondiale contre le cancer. Si la pandémie menace les progrès accomplis dans la lutte contre le cancer, ces témoignages montre qu’elle a également créé des opportunités de répondre aux faiblesses révélées dans de nombreux systèmes de santé nationaux.
Un sondage réalisé par l’UICC auprès de plus de 100 membres dans 55 pays – y compris des organisations de société civile, des hôpitaux, des centres de recherche et des groupes de soutien pour les personnes vivant avec le cancer – amontré que la pandémie exerçait une pression considérable sur leurs finances et sur leurs activités. Près de trois quarts signalent des baisses de 25% à 100% de leurs revenus en 2020 et s’attendent à des pertes similaires en 2021. The Lancet Oncology a publié une analyse détaillée des résultats du sondage début janvier.
Les témoignages des membres de l’UICC sous forme d’articles, d’interviews, de blogs ou de participations à des webinars confirment par ailleurs les difficultés que rencontrent les organisations actives dans la lutte contre le cancer à assurer leurs services essentiels. Non seulement l’impact financier mais aussi les mesures engagées pour contenir la propagation du COVID-19 et la peur de contagion des personnes atteintes de cancer ont multiplié les défis auxquels la communauté de lutte contre le cancer fait face. Ces récits du terrain rapportent notamment des pénuries aggravées de personnel redéployé pour répondre au coronavirus ; des interruptions et retards dans les actions de prévention, dans les dépistages, dans la recherche et dans les essais cliniques ; des difficultés à effectuer des campagnes de sensibilisation communautaires pour cause de distanciation sociale et des restrictions de mouvement ; et encore plus de barrières dans l’accès aux médicaments essentiels dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Pr Anil D’Cruz, Président de l’UICC et Directeur du département d’oncologie des hôpitaux Apollo en Inde, dit : « Nous sommes relativement certains que nous verrons quantité de dépistages tardifs, ainsi qu’une hausse de la mortalité liée au cancer à cause des perturbations qu’a subi le milieu du cancer cette dernière année. L’impact économique plus large sur la qualité des soins oncologiques pourra également se faire ressentir encore de nombreuses années, même dans les pays à haut revenu – dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les conséquences sont inimaginables. Toutefois,dans mon rôle de médecin, j’ai été témoin des efforts incroyables déployés par toutes les personnes travaillant en oncologie pour réduire l’impact de la pandémie, in Inde comme ailleurs. Leurs histoires m’inspirent et les organisations luttant contre le cancer ont besoin de tout le soutien que nous pouvons leur apporter, afin de poursuivre leur travail de sauver des vies. »
Les témoignages que l’UICC livre illustrent comment ces organisations et ces personnes se sont mobilisées pour venir en aide aux patients, pour reprendre les programmes de dépistage, pour maintenir les campagnes de sensibilisation sur la nécessité de prévenir le cancer et pour offrir un environnement sanitaire sécurisé pour les traitements. Des volontaires ont livré médicaments et même des denrées alimentaires aux patients ou ont assuré leur déplacement dans des centres de soins. Le secteur privé développe des technologies innovatrices pour réduire le temps passé dans un milieu hospitalier tout en maintenant la qualité des soins. Les technologies numériques permettent aux médecins et aux centres de recherche de collaborer et partager leurs connaissances à un niveau mondial et accélèrentla transition vers des soins plus centrés sur la personne.
Dre Miriam Mutebi, Consultante et Chirurgienne-Oncologiste au Centre hospitalier universitaire Aga Khan au Kenya et membre du conseil d’administration de l’UICC, dit : « Nous avons vu des progrès significatifs dans la lutte contre le cancer ces dernières années. Les pays à haut revenu enregistrent une baisse des nombres de cas et des taux de mortalité pour certains cancers. Dans les régions à revenu faible et intermédiaire comme l’Afrique, il y a une plus grande prise de conscience autour du cancer ainsi que des actions prometteuses pour développer et mettre en œuvre des programmes nationaux de lutte contre le cancer. Ce n’est pas le moment de perdre du terrain. Nous devons tirer parti des adaptations et des innovations qui sont en train d’émerger comme aspects positifs du COVID-19 et saisir l’opportunité d’améliorer les systèmes de santé lorsque la crise aura passé. »
La lutte contre le cancer fait face néanmoins à des défis considérables. L’étendue de l’impact de la pandémie rendra plus difficile pour certains pays d’atteindre les Objectifs de développement durable, en particulier ceux relatifs à la santé et à la couverture sanitaire universelle. La mise en œuvre de la stratégie ambitieuse mais réaliste de l’OMS pour éliminer le cancer du col de l’utérus risque d’être retardée. En même temps, l’adoption de cette stratégie par la communauté internationale au pic de la crise sanitaire du COVID-19 démontre la capacité des gouvernements et des organisations non-gouvernementales à se rallier et donner vie à la promesse que des générations futures de femmes ne meurent pas d’une maladie évitable.
Dr Cary Adams, PdG de l’UICC, dit : « Le COVID-19 a des conséquences notables sur la lutte mondiale contre le cancer et la communauté engagée dans cette lutte a répondu de manière extraordinaire, voire héroïque. Cette année, plus que jamais, il s’agit de célébrer lors de la Journée mondiale contre le cancer tout ce que les personnes ont accompli. Fixons-nous comme objectif en 2021 de rediriger nos efforts collectifs sur les défis à long terme que pose le cancer à tous les pays du monde. Nous devons mieux prévenir, dépister plus tôt et nous assurer que toutes les personnes vivant avec le cancer aient accès aux soins de qualité qu’elles méritent. »
La Journée mondiale contre le cancer 2021 est dédiée au courage et aux réussites des personnes vivant avec le cancer et leurs familles, ainsi qu’au personnel soignant, aux scientifiques, aux volontaires et militant-e-s qui les soutiennent – et appelle à toutes et à tous à s’engager afin de sauver des vies.
Source: Union Internationale Contre le Cancer (UICC)