CÉLÉBRATION DES AVANCÉES DANS L’ENREGISTREMENT DES NAISSANCES AU MALI

© UNICEF/UNI688384/Keïta: Le Représentant de l’UNICEF au Mali, Mr. Pierre Ngom, tient dans ses bras Sidi Mohamed, un nourrisson de cinq mois lors d’une récente visite au Centre de Santé Communautaire (CSCOM) de Bellafarandi, situé dans la région de Tombouctou, au nord du Mali.

Ces dernières années, le Mali a réalisé des progrès remarquables dans l’amélioration des taux d’enregistrement des naissances, témoignant de l’engagement du pays à garantir le droit de chaque enfant à une identité légale, dans le cadre des systèmes d’enregistrement d’état civil et de statistiques vitales. Bien que des défis subsistent, les avancées obtenues grâce à des stratégies innovantes et à des efforts soutenus illustrent le leadership du Gouvernement ainsi que la détermination des travailleurs de la santé, de la protection de l’enfance, et des acteurs communautaires. Cela suscite un optimisme pour l’avenir.

Comme l’indique une nouvelle publication de l’UNICEF, intitulée « Un bon départ dans la vie», le taux d’enregistrement des naissances à l’échelle mondiale a augmenté de 75 % à 77 % depuis 2019, avec plus de 500 millions d’enfants enregistrés au cours des cinq dernières années. Au Mali, des avancées significatives ont été réalisées malgré certaines disparités, avec 87% des enfants de moins d’un an, enregistrés à l’état civil. Ces améliorations sont essentielles, car elles posent les bases permettant aux enfants d’accéder à des services fondamentaux tels que l’éducation et les soins de santé, contribuant ainsi à briser les cycles de vulnérabilité et d’exclusion.

Depuis 2022, l’UNICEF accompagne les initiatives du Gouvernement visant à numériser l’enregistrement des naissances. Ce processus a réalisé des avancées significatives avec l’approbation d’un projet de plateforme qui regroupe les principaux événements d’état civil, à savoir les naissances, les décès et les mariages. Cette plateforme a été conçue suite à une consultation approfondie avec toutes les entités et parties prenantes du système d’information des faits et statistiques d’état-civil au Mali. Elle constituera la première plateforme numérique entièrement dédiée à la numérisation des faits d’état civil, répondant aux besoins des utilisateurs tout en respectant les normes internationales et le cadre légal national. Cela marque une étape importante vers la numérisation de l’enregistrement des naissances et offre une réelle opportunité d’accélérer les efforts du Gouvernement en faveur d’un enregistrement universel des naissances de manière efficace et sécurisée. La Direction Nationale de l’État Civil (DNEC) a sélectionné dix zones pilotes qui regroupent toutes les structures et acteurs concernés, tels que les centres d’état-civil, les établissements de santé, les tribunaux et leur personnel.

Cette histoire de succès met en lumière l’efficacité de trois stratégies clés : l’interopérabilité, la décentralisation et la numérisation. En intégrant l’enregistrement des naissances dans l’écosystème plus large des services publics, en le reliant aux services de santé, d’éducation et de protection sociale, et en rapprochant les services des communautés, ces stratégies ont rendu l’enregistrement plus accessible et efficace. La numérisation a encore renforcé ces efforts en rationalisant les processus d’enregistrement et en améliorant la précision des données.

Les avancées réalisées au Mali démontrent qu’avec de bonnes stratégies et un soutien adéquat, des améliorations significatives dans l’enregistrement des naissances peuvent être obtenues. En continuant d’investir et de donner la priorité aux efforts d’enregistrement des naissances, le Mali peut apporter des contributions notables à l’objectif mondial garantissant qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte et que chaque enfant puisse pleinement participer à la société. Le renforcement des systèmes constitue un engagement continental dans le cadre du programme africain d’amélioration accélérée de l’enregistrement des faits d’état-civil et des statistiques vitales, sous la direction du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, avec le soutien des Directions Nationales et Régionales de l’État Civil. Le droit fondamental de chaque enfant à une identité, y compris l’enregistrement de sa naissance, est inscrit dans la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant. L’enregistrement universel des naissances figure également parmi les aspirations de l’Agenda 2040 pour l’Afrique et des Objectifs de Développement Durable (cible 16.9). C’est pour moi l’occasion de remercier les partenaires bilatéraux et multilatéraux de l’UNICEF, notamment l’Allemagne, le Canada et l’Italie, pour leurs contributions significatives à l’atteinte de ces résultats.

Au Mali, toujours selon le dernier rapport mondial de l’UNICEF sur l’enregistrement des naissances – “Un bon départ dans la vie” – au Mali, environ 13% des enfants ne sont pas enregistrés à la naissance. Cela représente des millions de filles et de garçons sans identité juridique, les rendant ainsi vulnérables à divers risques de protection, y compris la traite des personnes. Le Comité des Droits de l’Enfant recommande que les autorités nationales prennent toutes les mesures nécessaires pour que tous les enfants soient enregistrées à la naissance. Ceci peut être facilité par la numérisation de l’enregistrement des naissances ainsi que des mesures spécifiques pour les enfants réfugiés et déplacés internes.

En célébrant les avancées réalisées et en poursuivant sur cette lancée, nous pouvons contribuer à briser les cycles de vulnérabilité et d’exclusion, offrant ainsi à chaque enfant la possibilité d’atteindre son plein potentiel. Il est essentiel de continuer à investir et à donner la priorité à ces initiatives afin de garantir que chaque enfant au Mali soit enregistré et ait accès aux services essentiels nécessaires à son épanouissement.

Par Pierre Ngom, Représentant de l’UNICEF

 

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